Thursday, May 27, 2010

Re-Definition of Love...


Petite curiosité # 1 (vaguement inspiré de quelques certitudes glânées quelque part): Les anglophones et les francophones sont les seuls qui savent ce qu'aimer veut vraiment dire. La preuve: ils disent "to fall in love", "tomber amoureux". C'est exactement ça, c'est aussi soudain, innatendu, brutal qu'une chute; ce sentiment d'impuissance, de fatalité, ce vertige qui nous donne tout de même une décharge d'adrénaline... C'est ça, l'Amour! excellente définition... Mais comme dit Mathieu Kassovitz (ou plutôt Hubert, le personnage de son film "La Haine"), "l'important c'est pas la chute, c'est l'atterrissage!..." Dans ce contexte, autant tomber du plus haut possible, histoire de faire durer au moins le vertige le plus longtemps possible... J'ai de la marge, je tombe AU MOINS de Jupiter, alors j'ai pas mal de planètes et étoiles à contempler avant de me scratcher pitoyablement sur terre et d'avoir le traumatisme crânien fatal et inévitable...

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII KEEEEEEEEEEEEP ON FAAAAAAAAAAAAAAAALLING...

(PS: utiliser un exemple de La Haine pour définir l'Amour, c'est définitivement ironique... Hasard? coincidence? Who knows...)

Wednesday, May 26, 2010

Paradis Perdu - 974 nou lé là...!






Je suis un grand voyageur qui n'en a pas les moyens. Mais tous les moyens sont bons pour quitter notre petit confort, notre petit chez nous, nos références douillettes, et découvrir le monde. Voyager, pour moi, ce n'est pas seulement prendre un avion pour le bout du monde; c'est avant tout découvrir, connaître des choses, des peuples, des coutumes, des façons de penser différentes, c'est sortir de nos chemins habituels pour voir que le monde ne s'arrête pas à la vision que l'on en a. Une des découvertes coup de coeur que j'ai faites ces dernières années, c'est la Réunion.

J'envisage toute relation, et à plus forte raison une relation amoureuse, comme un échange à tous les niveaux possibles et imaginables. Et si je ne suis peut-être pas très bon pour "vendre" mon univers à moi, je suis très curieux de celui des autres. C'est donc tout naturellement que, en tombant amoureux d'une Réunionnaise, j'ai découvert (pas encore in situ, mais ça viendra) son île.

Île Tropicale de l'Océan Indien, à la flore luxuriante, aux paysages magnifiques, avec notamment ses deux volcans (le Piton des Neiges et le Piton de la Fournaise), qui sont ses plus belles cartes de visite, c'est un régal pour les amoureux de Nature, de randonnée, de plongée... C'est un patrimoine écologique inestimable et en danger, menacé par une urbanisation parfois outrancière; mais c'est moins la beauté de sa Nature que celle de son histoire et de son peuple qui m'intéressent en premier lieu.

La première chose qui me frappe à la Réunion, c'est son métissage. Asie, Afrique et Europe se sont donnés rendez vous sur ce petit bout d'île pour donner naissance à des beautés à vous couper le souffle. "À la Réunion il y'a les plus belles femmes au monde", dixit le père de la belle. Il sait de quoi il parle, il y a trouvé la sienne!* Quand on parle de Réunion, on pense à ses plus notoires représentants en métropole: Sébastien Folin (ex-mister météo sur TF1), Séverine Ferrer (ex-éternelle ado de fan de, sur M6) et la sublime Noémie Lenoir (ex-mannequin, femme de footballeur, en pleine crise existentielle). Trois métissages complètement différents, trois beaux représentants de la diversité, des mariages de cultures dans cette île à l'histoire riche.

Chef lieu de l'archipel des Mascareignes, Comptoir de la Compagnie des Indes dès le XVII siècle, ce bout de terre volcanique a été un carrefour important dans le commerce avec l'Orient, qui a contribué pour beaucoup à la richesse de la France et n'en a pas forcément bénéficié à la hauteur de sa participation. Ah! le temps béni des Colonies...
Petite curiosité: les premiers habitants de la Réunion furent les Européens. En d'autres mots, les premiers Réunionnais étaient blancs! Non pas que ça ait une importance quelconque, c'est juste à mettre en perspective par rapport à d'autres départements français d'Outre-Mer, où la question raciale soulève bien plus les esprits qu'à la Réunion, où semble règner une apparente entente cordiale entre les différents groupes éthniques. De toute façon, à ce niveau de métissage, tout le monde a un peu de tout dans la famille!

La Réunion fut donc découverte par les portugais (!), les français les ayant vite dépossédés pour en faire leur escale sur la route des Indes. Colons, commerçants, esclaves, militaires, brigands exilés, venant de l'Europe, Afrique Orientale, Madagascar, Inde, Chine, Malaisie... Tel est le melting pot réunnionnais! Il se retrouve dans leur cuisine, musique, architecture, langue, et dans leur caractère! Car il en faut, pour intégrer en une seule identité tant d'identités, et vivre en paix avec... Souvent confondus à tort avec les antillais en France (où un métisse "des îles" en vaut un autre...), les réunionnais d'une façon générale m'ont l'air d'un peuple plus mélangé, plus apaisé...

Terre d'harmonie, mais aussi d'insurrection, la Réunion, ancienne île Bourbon, a été le terrain de quelques épisodes historiques dans la lutte contre l'esclavage, même si plus méconnus que ceux des Antilles (comme celui de l'esclave Furcy, qui fera l'objet d'un article sur ce blog). Le réunionnais a beau être la personne la plus peace que vous rencontrerez, il y a en lui, comme sous sa terre, un volcan qui sommeille, et qu'il n'est pas toujours bon de réveiller...

Manger un rougail saucisse bien pimenté au son du maloya avec une réunionnaise qui vous fait une démonstration de cette danse, ça doit ressembler au Paradis (je suis pas passé loin....)! Avant même de fouler cette terre, ce Jardin d'Eden tropical aux charmes multiples, aux réalités diverses et aux sourires ensoleillés, j'en suis déjà hypnotisé d'avance. J'ai hâte de découvrir sur place pourquoi on l'appelle l'île Intense, même si j'en ai une petite idée...

974, à un de ces jours!

(ce post est sponsorisé par l'office du tourisme de la Réunion)

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*Peut être serais-je bien avisé de suivre l'exemple de mon sage aîné et d'y prendre femme, moi aussi...

Tuesday, May 25, 2010

amigos para siempre...


Amitié: nom féminin (latin populaire amicitas, latin classique amicita)
-Sentiment d'affection entre deux personnes; attachement, sympathie qu'une personne témoigne à une autre. Être lié d'amitié avec quelqu'un.
-Bienveillance, gentillesse, courtoisie chaleureuse manifestée dns les relations sociales, privées, mondaines. Dire un mot d'amitié. Faites nous l'amitié de venir dîner.
-Relations entre collectivités fondées sur le bon voisinage, la bonne entente, la collaboration. Conclure un traité d'amitié.
in dictionnaire Larousse


Le comble de l'égoïsme? L'amitié. C'est un concept totalement mégalo qui nous fait nous dire qu'on est une bonne chose dans la vie de ceux de qui nous sommes censés nous soucier. Qu'on est là pour eux, pour les écouter, pour les conseiller, pour les secouer au besoin. La vérité est que, tout ça ne sert qu'à remonter l'idée qu'on a de nous mêmes, car nous avons tous des histoires d'auto-estime à résoudre plus ou moins. Alors nous nous rendons indispensables, limite envahissants dans la vie de ceux que nous disons nos "amis", car il faut entretenir ce rapport de bienfaiteur avec eux. On est là, on les écoute, on a tout vu tout fait donc on est à même d'avoir une opinion sur tout, alors que souvent on ne fait que transposer ce que nous avons vécu nous mêmes, et essayons souvent de résoudre nos problèmes à travers eux...

Un ami est censé être à l'écoute du problème de l'autre, non pas y voir un reflet de soi même, et c'est ce qui arrive souvent, trop souvent. Pour atteindre cette belle et idéale notion d'amitié telle qu'elle est définie et rêvée par les philosophes, il faudrait qu'on soit capables d'oublier nos propres existences, nos propres caractères, nos propres peurs, et se focaliser sur ceux de l'autre. Car bien évidemment, quand tout va bien, on n'a pas de preuve à faire, juste à être là et profiter des bons moments, passer du bon temps, boire, rire, danser... Mais en cas de coup dur, sommes nous capables de mette de côté nos petites personnes pour être ne serait-ce qu'à l'écoute de ce qui se passe chez l'autre sans que celui ci n'ait besoin de le verbaliser?

"- Ça va?
- Ouais bof...
- Qu'est ce que t'as?
- Rien, c'est rien...
- T'es sûr?
- Ouais, ça va aller...
- OK. Tu sais quoi, truc de malade, tu vas halluciner quand tu sauras ce qui m'arrive..."

Un interlocuteur un tant soit peu fin comprend que son ami ne va pas spécialement bien. Il essaye de savoir ce qui ne va pas par acquis de conscience, sachant que l'autre, s'il a un véritable problème, peut parfaitement se renfermer de plus belle (on ne se livre pas comme ça, il est rare qu'on dise de but en blanc au premier "Ça va ?": "Non, ça va pas je déprime!"). Mais la question pour la forme est posée, et s'il ne veut pas parler, il peut au moins écouter parce que moi j'ai des choses à dire, à partager, des avis à demander... Mais ouais, mais au fond, quand on te répond "ça va aller (futur) c'est que maintenant (présent) ça ne va pas. Pas obligé d'insister jusqu'à lui tirer les vers du nez et lui faire déballer ce qu'il a sur le coeur, mais de là à zapper totalement son état d'esprit (qu'on a forcément décelé, puisque cet ami n'est pas "comme d'habitude") pour mettre en avant NOS problèmes, c'est un peu fort en chocolat! Certes, on a tous besoin de nous appuyer sur les autres quand ça va pas, encore faut il calculer dans quelle mesure on n'est pas en train de devenir un fardeau, car ça ce n'est pas être un ami. Un ami devrait savoir respecter les besoins de solitude de l'autre, les besoins de silence de l'autre, les besoins de présence, juste présence de l'autre. Un vrai rapport d'amitié est un mélange d'intimité et de pudeur, de parole et d'écoute, de douceur et d'électrochoc. C'est, comme dans toutes les relations humaines, un dosage difficile à trouver, car souvent on s'habitue à avoir tel ou tel type de rapport avec quelqu'un, et quand l'autre a besoin de l'inverser, d'être l'écouté plutôt que celui qui écoute, on ne sait pas faire. Alors des rancoeurs se forment, des distances se créent, des conflits éclatent, ou pire, n'éclateront jamais... Et on se dit "untel n'est pas l'ami que je croyais...", sans nous douter une seconde que l'autre peut se dire exactement la même chose à notre propos.

Ce blog est avant tout un instrument d'introspection et de remise en cause de moi même, et ce que je pourrais être amené à reprocher à n'importe qui, je pourrais à coup sûr me le reprocher à moi même. Et là c'est un de ces cas de figure. J'ai à des moments trop parlé et pas assez écouté; j'ai à des moments trop voulu secouer et pas assez laisser le temps agir; j'ai à des moments parasité sans me soucier de l'état de celui ou celle sur qui je me reposais et déversais mon mal-être pour me sentir mieux. Je ne suis pas parfait, c'est sûr, personne ne l'est. Je ne cherche pas à l'être, mais ce serait une erreur de constater des failles, de les identifier, et ne pas chercher un tant soit peu à les corriger. Alors, à tous ceux à qui je tiens ou j'ai tenu, à tous ceux qui sont ou ont été mes amis, à tous ceux que j'ai perdu de vue, que le temps ou parfois mes agissements ont éloigné de moi. sachez que, quel que soit le cas de figure concerné, si un jour j'ai eu le privilège de vous compter parmi mes amis, c'est qu'il y a eu une raison. Je vous demande de me pardonner mes fautes, et de continuer, pour ceux qui peuvent, pour ceux qui veulent, à me supporter, à m'aider dans ma quête d'équilibre, de justesse dans ma vie. Car je pense sincèrement qu'on peut et on doit, malgré nos imperfections, continuer d'être là les uns pour les autres. C'est peut être pas grand chose, mais c'est tout ce qu'on peut faire...



P.S.:Je remercie dores et déjà ceux qui, à la lecture de ce texte, me gardernont quand même dans leur cerlce d'amis... Pour les autre... bon vent, et bonne chance! Je ne vous (h)ai(s) point.

Monday, May 24, 2010

Who Is John Wall?

Vous non plus, à moins d'avoir vécu aux États Unis ces 12 derniers mois ou d'être fan de basket universitaire américain, vous ne savez pas qui est John Wall. Eh bah, John Wallest un de ces joueurs voués à devenir des phénomènes. 19 ans, 1 année de basket universitaire dans les pattes et hop, j'ai tout vu, tout fait, tout prouvé à ce niveau, je fait le grand saut vers la ligue pro, les millions de dollars, la hype et la pression correspondantes. Meneur au physique très athlétique: 1m93, 88kg et 2m07 d'envergure!

Je sais, on donne les mensurations des basketteurs comme si c'était des mannequins voire pire, du bétail, mais ce sont des détails qui ont leur importance dans ce sport. Quand on peut rencontrer des meneurs de 1m80, l'avantage de taille peut être considérable et jouer un rôle primordial dans l'organisation du jeu de l'équipe. Le meneur est LA pièce maitresse d'une équipe de basket. il remonte le ballon, annonce les système, donne le rythme , distribue les passes... Il doit être doté d'un jeu complet, d'un shoot fiable, d'une capacité à aller provoquer dans la raquette, d'une vision étendue du terrain, des phases de jeu, et d'une grande rapidité d'exécution.

Revenons en à notre Mr. Wall, donc. Issu du lycée de Raleigh, North Carolina, il est arrivé àl'University of Kentucky en pleine gloire, jouissant déjà d'une réputation plus qu'honorable, en tant que basketteur. Un an dans le fab 5 de Kentucky, favori au titre NCAA sorti prématurément, et voilà la presse sportive unanime dans ses louanges, les recruteurs, qui ont passé toute l'année à le voir jouer ne tarissent pas d'éloges à son sujet, "the Kid is ready!" Un joueur complet, le potentiel necessaire pour devenir un futur Kobe, LeBron, voire Jordan, osent les plus optimistes! Après des récompenses individuelles multiples, des records battus à son université en tant que Rookie, John, qui avait hésité à sauter le pas directement du lycée à la NBA, n'hésite plus.Il sera sûrement le numéro 1 de la Draft, et atterrira à Washington, où le trouble fête Gilbert Arenas n'est plus le bienvenu.
Wall est donc le nouveau phénomène à suivre, comme l'ont été Jordan, Kobe, Shaq ou plus récemment Lebron James, mais aussi des joueurs qui ont connu une destinée moins glorieuse dans la ligue comme Penny Hardaway, Grant Hill, Damon Stoudamire (Damon WHO?) or Chris Webber. High expectations, big disappointments, that's part of the game. Ce qui frappe depuis quelques temps, c'est non seulement les contrats faramineux que ces joueurs peuvent toucher en pub avant même d'avoir foulé un parquet NBA, mais l'exposition dont ils jouissent de plus en plus tôt, devenant des icônes nationales grâce au net (youTube, boosteur de carrières et de popularité) fait que souvent, bien plus qu'auparavant, ils perdent le sens des réalités et se brûlent les ailes. Parce qu'une chose, c'est être encensés par ceux qui apprécient votre potentiel, votre sens du spectacle - ce sont autant des showmen que des sportifs, les joueurs NBA, il faut le savoir... - mais le secret pour une carrière (et non pas un passage fulgurant de la gloire à l'oubli) c'est, outre être épargné par les blessures, de réussir à garder les pieds sur terre. Quand on a 90 millions de dollars pour un contrat publicitaire, quand on est adulé par les lycéens, universitaires et fans de sport en général alors qu'on n'a que 19 ans, quand on a une danse à notre nom qui devient un phénomène de mode viral sur le net (tapez "john wall dance" sur youtube, vous saurez que, si de ce côté de l'océan il est un parfait inconnu, aux US il est plus célèbre que Kamel Ouali grâce à la choré de l'année!!!)... l'exercice de l'humilité peut paraître difficile, voir impossible. Le style de vie, les sirènes de la gloire, l'encensement, l'argent, les femmes, les voitures, les bijoux, les pages people des magazines... Il faut être fort psychologiquement, et très très bien entouré pour ne pas sombrer dans la folie des grandeurs! Alors quand je demande qui est John Wall, la question est erronée, je devrais plutôt demander "QUI SERA JOHN WALL?" Encore un one year wonder, un joueur au mental friable, miné par les blessures ou le manque d'envie de se donner à fond, ou au contraire un fier guerrier concentré sur son objectif, prêt à tout pour accomplir son rêve et ramasser des bagues de champion? L'avenir nous le dira... En attendant, voyons ce qu'il vaut dans la cour des grands, s'il peut devenir comme il le souhaite "le meilleur meneur de l'histoire de la NBA" (rien que ça!...)

Thursday, May 20, 2010

J'ai envie de TOI!...





J'ai envie de toi. Sujet, verbe, complément. La phrase la plus simple possible, grammaticalement parlant; au niveau du sens, directe et sans détour. Seul Tarzan arrive à être plus concis en exprimant la même chose ("moi Tarzan, toi Jane. Moi vouloir toi!"); pourtant, chez moi, elle est l'expression de bien plus que du simple désir charnel. Mais soyons clair, le désir charnel est bien compris dedans!

Lorsque je la prononce, c'est bel et bien d'un tout qu'il s'agit, c'est bien à une forme de plénitude que j'aspire. On peut avoir beaucoup de plaisir avec un rapport sexuel, sentiments ou pas. Mais lorsqu'il existe véritablement une connexion, une entente inexplicable entre deux personnes, que celles ci, peu importe que ce soit la 1ère ou la 1000ème fois qu'ils se donnent l'un à l'autre, ressentent toujours le même frisson, la même volonté de devenir un, de prolonger leur communion bien au delà de la dimension physique, alors on a l'impression de toucher à quelque chose de profond... Je n'ai pas une vision naive et candide de l'amour, mais je pense profondément que, plutôt que de se faire des papouilles et des mamours pendant 30 ans,AIMER, c'est maintenir l'envie en vie. Et c'est un combat de chaque instant!

Se lâcher, s'abandonner, livrer ses peurs sans peur, ce n'est pas aisé, ce n'est pas facile... On met du temps, on se protège, on craint d'être jugés, les mots ne sortent pas forcément, ou sortent déformés, tels qu'on les entend dans sa tête, mais sont reçus autrement... Alors il reste le corps, l'enveloppe de l'âme, selon beaucoup de croyances ancestrales; ce corps qui nous porte, qu'on supporte, qui agit là comme un pont vers l'autre... non seulement pour nous en approcher, mais pour nous aider à y rentrer par une porte dont l'existence n'est pas soupçonnée de tous. Dites ce que vous voulez, que c'est un acte banal et banalisé, mais pour moi, et c'est de plus en plus vrai à mesure que j'avance en âge, "niquer , c'est communiquer!" Et de la façon la plus divine qui soit...

Lire dans les yeux de la personne désirée une invitation à pénétrer dans les profondeurs de sa vie, de son âme, c'est pour moi le plus grand des afrodisiacs. Si j'étais aveugle, je perdrais 70% de ma capacité à communiquer telle que je l'ai développée jusqu'à aujourd'hui. Les mots, oui, je les ai, je joue avec, je m'amuse avec, avec facilité et dextérité. Mais les mots sont une carapace que les yeux peuvent percer sans même avoir à poser la moindre question. Les yeux ne mentent pas...

Monday, May 17, 2010

Mes coups de coeur 2010 part II


Drake: We Off That. Forever. Best I Ever Had. Successful. Swagger Like Us. Des freestyles, des remixes, des collaborations avec tout le monde, de Lil' Wayne à Jay-Z. En un peu plus d'un an, ce gamin canadien a pris le contrôle des ondes radio et chaînes musicales dédiées au hip hop. Impossible de ne pas l'entendre sur un refrain autotuné ou en train de rapper à propos de son argent, le nombre de meufs qu'il se tape ou son "swagger". Énervant! Du coup je l'ai boycotté, comme pas mal de phénomènes de mode, surtout musicaux. Quelques écoutes plus tard... Little Bit. Sooner Than Later. Fear. Brand New. Résultat: impossible d'écouter autre chose depuis 3 jours sur mon iPod. Tel est pris qui croyait prendre...


Coca o F.S.M.: je connais le collectif Birrakru depuis plus de 10 ans, par l'intermédiaire de l'un de ses "satellites", mon pote PH, aka Ruff, aka Mestre Tartaruga. Ils agissent un peu à la façon d'un Wu Tang, avec des producteurs, chanteurs et MCs un peu éparpillés entre l'Angola et le Portugal, et ils essayent de percer, avec des projets collectifs aussi bien que persos. La première mixtape que j'ai entendue comportait des titres qui valaient plus pour l'énergie et la volonté que pour l'excellence du travail. Depuis, ils n'ont pas arrêté. Coca, en particulier. L'un des résultats les plus probants de cette persévérance, hormis les scènes, les morceaux enregistrés, les duos, le début de reconnaissance, c'est le morceau Imagina Só. Coca o F.S.M. en solo, a diffusé ce morceau sur son mySpace ( http://www.myspace.com/cocafaray). Un morceau lounge, soulful, une invitation au voyage, une véritable évasion de 5:32 min. Entêtant, hypnotique, c'est le genre de soundtrack qui accompagne les meilleurs moments d'un weekend... La preuve que le travail et la volonté de suivre ses rêves finissent par payer! J'attends de pouvoir m'acheter le maxi ou le LP à la fnac. Et que d'autres morceaux de la même trempe suivent...


Plus Art Arquitectos: l'architecture, cet univers impitoyable... Étant angolais ET architecte, j'ai comme objectif ultime donner une contribution active à la construction d'une Angola nouvelle. Je le fais aujourd'hui à distance; un jour, peut être, je le ferais avec plus de moyens, sur place, au sein d'une structure ambitieuse, jeune, dynamique et avec une vision globale des enjeux de la construction et de la qualité de vie dans le pays. Sur facebook, sur le wall d'une amie, j'ai vu un post sur ce cabinet, et je me suis dit: "quand je serais grand, je voudrai travailler chez eux". Ça arrivera peut être un jour...


Kevin Durant: 2.06m, 104kg, 2ème année NBA, 30,1pts 7,6 rebonds et 2,8 passes décisives par match en saison régulière 2009/10. À 21 ans... Ce gamin a doublé le nombre de victoires de son équipe d'une année sur l'autre, l'emmenant en Playoffs, et faisant une prestation plus qu'honorable (défaite 4-2) au premier tour face aux Champions en titre, les Lakers de Kobe Bryant. Il a même fait des matches ÉNORMES en défense pendant cette série, limitant le "Black Mamba" à 12 points (qui n'a pas marqué si peu en un match de Playoffs depuis 2000!) lors d'une des parties remportées par Oklahoma City. OK, ils sont sortis au premier tour, mais contre le meilleur des adversaires possibles. Ils sont une équipe jeune et prometteuse, mais encore trop tendre et pas encore rôdée aux affres des phases finales de la NBA. Mais même dans ces conditions, en le regardant jouer, faire pratiquement jeu égal avec l'un des meilleurs basketteurs de tous les temps, je me suis dit: DURANT IS THE FUTURE...!




Sharam Diniz: elle est, à 19 ans, la mannequin luso-angolaise avec les meilleures chances de percer à l'international (elle a représenté Portugal au concours "Supermodels of the World"). Je ne suis pas du tout tourné vers l'univers souvent superficiel et impitoyable de la mode, mais hormis le fait qu'elle représente à l'international mon pays, ce qui constitue une grande raison de fierté, Sharam est tout simplenment une des plus belles femmes qu'il m'ait été donné de voir. Le plus impressionnant chez elle est sans conteste son indétrônable sourire, qui nous donne à croie qu'elle aime vraiment ce qu'elle fait, qu'elle y prend plaisir. Bon, en même temps, c'est un mannequin, elle est payée pour savoir sourire su commande... Mais son sourire a vraiment quelque chose de spontanée, de naturel, de simple. Bonne chance, et que les astres illuminent ton chemin le plus longtemps possible!

Friday, May 14, 2010

Out of Ohio?!?...


The kid from Akron, Ohio signed for the State team, Cleveland. He spent 7 years displaying his boy wonder moves, making the team win, taking it to the NBA Finals in 2007 (lost). He set a whole lot of records, took the team to lead the League in victories, was named MVP a couple times... He believed in the chances of winning with the team of his heart.
He is a free agent this summer, and speculation signed him everywhere, from Chicago to Miami or New york... James always seemed to value his team and staff and dream in Ohio. But he is hungry for titles!

So now... Cleveland is out of the Playoffs. What will LeBron's next move be? Think he's trying to give us a clue, there...?

P.S.: a lot of people say that it's "normal" that Cleveland is out of the playoffs, since they are not a team, it's more of a "one-man-show". I beg to differ... You don't set the leagues best record of wins two seasons in a row based on one player only. It's a team effort, and the team exists. It needs more experience, more playoff games, and they will get them. With or without LeBron...

Thursday, May 13, 2010

GrAfFiTi vs. ThE cItY In ThE LanD oF aRtS













Je suis un architecte. En tant que tel, je suis censé être sensible à tout ce qui concerne la préservation du paysage urbain. Je dois même, sur chaque projet, aussi infime soit il, sur lequel je travaille, envisager son devenir, son évolution, sa perception globale de la part de l'usager quotidien. Cependant, dans ma formation et au long de ma vie, j'ai aussi été sensibilisé à des formes d'art diverses et variées, dont le graffiti.

Arrivé à Lisbonne, un de mes premiers "raids" photographiques urbains m'a amené à un mur, à Campolide, couvert de tags sur des dizaines de mètres. Ce mur donne sur un espace indéfini, ni jardin ni terrain vague, ni espace de promenade ni place publique aménagée... C'est un mur tampon, le long duquel passe une route assez mouvementée, et derrière lequel il y a... mystère! Toujours est il que l'espace publique qui lui fait face n'est en aucune autre façon valorisé, et étant donnée sa localisation et sa morphologie, il ne le sera sûrement pas dans les années à venir... Ce mur avait donc vocation à devenir une longue et ennuyeuse limite physique entre un espace privé et un espace publique, une barrière visuelle plate rapidement traversée par les automobilistes. Il est devenu un espace de repos, de curiosité, devant lequel on se promène à pied, qui interpelle lorsqu'on est en voiture, et agréable à longer en flânant, pour découvrir les différents styles, messages, délires et coups de gueule des artistes qui se sont succédés dessus... Car c'est bel et bien un lieu d'expression. Et dans ce cas précis, le graffiti donne aussi une expression à ce no-man's land, lui confère une âme...

Enfant de la génération Hip Hop, me révendicant en tant que tel, mais aussi fan du travail d'artistes des années 80 tels que Keith Haring ou Basquiat, je ne perçois pas le graffiti seulement comme étant un acte de vandalisme: il est avant tout UN FAIT. Le graffiti est là pour attirer l'attention, pour revindiquer, pour marquer un territoire, pour divertir, pour illuminer, pour embellir, pour critiquer, pour faire voyager, pour faire s'évader l'oeil et l'esprit... L'art mural existe depuis des milliers d'années, si on remonte aux peintures rupestres... depuis, que ce soient les hiéroglyphes égyptiens, des inscriptions "sauvages sur les murs des cités de l'Antiquité allant de la satire politique à la propagande sportive, les fresques murales de la Renaissance ou celles révolutionnaires de Diego Rivera, jusqu'au tag, les graffs légendaires des rues de New York, les pochoirs de Miss Tic, les filles aux formes de pin up de Fafi ou Monsieur Chat, énigmatique félin jaune, toutes dents dehors, qui peuple les murs des villes françaises (et étrangères maintenant)... Toutes ces références s'inscrivent de façon inconsciente dans nos rétines, et ce depuis que l'homme sait dessiner!

La guerre opposant assez logiquement les architectes aux "vandales" qui venaient aposer leur signature sur les oeuvres des premiers a pris des contours plus flous, ces temps ci. Le graffiti a droit de cité dans le monde des arts contemporains; il n'est plus considéré un mouvement marginal, il est même un des plus emblématiques symboles de la culture POP. Pour preuve, les diverses expositions qui lui ont été consacrées en 2009/2010, dans les lieux les plus prestigieux (grand Palais, Fondation Cartier, Palais de Tokyo, Musée d'Art Contemporain de Lyon...); et pas que des "artistes" reconnus ont été exposés, vendus, lors de ces gigantesques adoubements de ce "street art": des anonymes, qui s'inventent leur typographie, leurs codes, leur style, et le répandent sur les murs, poteaux, sols, fenêtres, transports de la ville... Certains architectes intègrent même les codes du graffiti dans leurs immeubles, sérigraphiant leurs façades, en faisant des objets modernes et communiquant avec les usagers et l'urbain de façon inédite...

J'aime le graffiti. Indépendamment de la beauté plastique de chaque oeuvre, j'aime l'esprit qui a animé l'éclosion de cette forme d'art telle que nous la connaissons aujourd'hui. La transgression, la dénonciation sociale, l'envie d'améliorer "à leur façon" des espaces visuellement sinistres, la façon d'interpeler, intelligente parfois, crue souvent, sauvage toujours... Ce n'est pas par hasard que c'est un des piliers de la culture Hip Hop, cette espèce d'énergie désespérée de laquelle naît l'inatendu, cette mauvaise donne de départ transformée en combustible de vie... c'est tout à fait conforme à la philosophie véhiculée par la culture dans laquelle j'ai grandi, que j'ai adoptée et dans laquelle je me reconnais depuis un moment déjà...

"I start a picture and I finish it. I don't think about art while I work. I try to think about life." Jean Michel Basquiat

Wednesday, May 12, 2010

Zahia, une amie qui vous veut du bien


lettre ouverte de Zahia D. à Raymond D., datant du 6 mai 2010:


« Monsieur, J’apprends par la presse que la publication des déclarations que j’ai faites aux policiers qui m’ont convoquée et interrogée pourraient entraîner la mise à l’écart de certains joueurs de l’équipe de France de football. J’en suis stupéfaite autant qu’attristée. Comment aurais-je pu imaginer ? Alors que j’ai toujours caché mon âge pour ne pas dissuader mes partenaires, que leur bonne foi pourrait un jour être remise en cause ? J’assume pleinement mon comportement. Je l’ai dit à la police et je l’ai répété publiquement.

A aucun moment, je n’ai prétendu ou laissé entendre que j’avais pu être la victime de ces personnes même si j’ai dû admettre la réalité des relations que j’ai entretenues avec certaines d’entre elles en raison des transcriptions d’écoutes téléphoniques que possédaient les enquêteurs. Je n’en veux qu’à ceux dont les indiscrétions ont permis que cette affaire s’étale dans la presse, alors qu’elle devait rester secrète, et qui ont exploité sans autorisation mon image, m’obligeant à sortir de l’anonymat pour faire face aux ragots qui ont été mis en ligne ou diffusés par les journaux. Je vous demande de respecter ce que les juges, les avocats, appellent la "présomption d’innocence" et de ne tenir aucun compte, à l’heure de votre choix, de ce qui a pu se passer entre certains de nos joueurs et moi. Veuillez agréer Monsieur l’expression de ma haute considération »


Définitivement une chouette fille, cette Zahia...

Spittin fire!


Hip Hop. Rap. Flow. La base. Peu importe le contenu des paroles dans un premier temps, le premier critère qui fait qu'un rappeur en est un, c'est son débit, sa capacité à enchaîner intelligement mots, jeu de mots, rythmes et ruptures afin de faire de son phrasé un instrument à part entière. Pas un instrument mélodieux comme la voix d'un ténor, mais un instrument rythmique. Rapide, lent, les deux alternés, des intonations, des allitérations, de la respiration... tout cela est important pour faire un bon MC. Il y en a qui misent TOUT sur leur technique (Bone Thugs and Harmony, des "cracheurs" de folie mais au contenu "léger"), d'autres ont un débit plus classique mais sont plus axés sur le contenu et le message (Common, pour ne citer que lui), d'autres encore traversent tout un spectre de phases, mettant tour à tour l'accent sur l'un des aspects de leur art, jusqu'à les maîtriser dans l'ensemble. Disons les choses comme elles sont: les meilleurs rappeurs ne sont pas forcément ceux qui ont du succès commercial. Certains très grands talents, pour des choix artistiques hasardeux, des choix de vie hasardeux ou manque d'opportunité de percer, ne deviennent jamais riches et célèbres. Mais tout le monde s'accorde à dire que ceux qui percent, même s'ils deviennenet "commerciaux" à un moment, sont des bons (Biggie, Jay-Z, Nas...). Chacun se développe dans son propre sens. Snoop, par exemple, c'est le son laid back de la west coast, le lazy flow, la démarche nonchalante et l'attitude détachée. Tout dans son flow reflète cet état d'esprit, il est "raccord" avec le personnage et le message qu'il véhicule. Marketable à mort, son éclosion dans le début des années 90 sur "The Chronic" de Dr. Dre a été une conséquence logique de cela.

Mais quand il s'agit de flow, il y a deux cas dans le Hip Hop américain que j'aime citer: Eminem et Big Pun (R.I.P.). Le premier est un petit blanc issu de la banlieue de Detroit. Le deuxième un Portoricain obèse qui a grandi à New York. À première vue, pas les poduits les plus faciles à marketer sous l'étiquette HIP HOP, du moins à l'époque où ils sont arrivés sur la scène musicale. Côté "surpoids", le Notorious B.I.G. avait déjà réussi à se hisser au sommet, mais son immense talent connu et reconnu y était pour beaucoup. Pou ce qui est des rappeurs blancs, ils étaient la plupart du temps des caricatures, le meilleur exemple étant Vanilla Ice, l'une des plus grosse blagues de l'histoire du rap... Pun et Em ont donc, malgré les a priori négatifs, réussi à se faire un nom (ce dernier arrivant même au statut d'idole interplanétaire!), et ce grâce à une évidence criante: CES MECS LÀ ÉTAIENT DES TUEURS, MICRO EN MAIN! Quiconque en douterait n'aurait que deux petits albums à écouter pour s'en convaincre: Capital Punishment, de Big Pun, et The Marshall Mathers LP, d'Eminem.

Dans Capital Punishment, Chistopher "Big Pun" Rios nous donne une véritable leçon de flow. Je ne donnerai que deux chansons en exemple: "Beware" et "Super Lyrical", feat ?uest Love, des Roots.

Sur ces deux morceaux on a clairement l'impression qu'il utilise trois poumons, tellement on se retrouve à court de souffle en tentant de suivre son phrasé, ses enchaînements meurtriers. Je ne parle même pas de la qualité de l'écriture (Big Pun = Grand Jeu de mots, littéralement, aussi bien q raccourci de Big Punisher)... C'est un des albums les plus sous estimés du hip hop, si vous voulez mon humble avis. On en retient l'hymne des dancefloors "Don't wanna be a player no more", certes plaisant à l'oreille (et au porte monnaie de son auteur) mais dans lequel il fait preuve de plus de versatilité à but commercial que de véritable talent brut; le reste de l'album a l'odeur underground du Bronx, son quartier Natal. De réglements de compte entre "gangsters" à des histoires d'amour, sexe, ego trip, trahison et honneur, toute la gamme de sujets et/ou stéréotypes ghetto y passe, mais avec une langue incisive, une écriture soignée et un phrasé diaboliquement efficace, Vraiment, une perle trop méconnue!

Quant à The Marshall Mathers LP, il a souffert de l'effet inverse: après le succès de son premier album ,The Slim Shady LP (en vérité son deuxième album studio, mais le premier est sorti en indé et n'a pas connu de succès commercial), en particulier des chansons "Hi (my name is)" et "Guilty conscience", qui ont obtenu un énorme succès commercial, Eminem était attendu comme le messie par tout le monde de la musique, hip hop ou pas. Dans ce nouvel album, des morceaux dans la même veine (The Real Slim Shady) ont continué de voler la vedette par leur ton sarcastique aussi bien que par leur qualité d'écriture indéniable, mais laissant dans l'ombre des morceaux beaucoup mieux écrits, beaucoup plus sombres et beaucoup plus poignants; "Stan" a réussi à devenir un hit Mtv aussi, mais la noirceur de l'esprit d'Eminem s'exprime avec autrement plus de brio sur des morceaux plus personnels et torturés. Eminem a attiré à lui la controverse, s'attaquant aux boys band, à la pop ado, aux homosexuels, à Mtv, jouant le trublion, et a presque fait oublier le fait que c'est un des meilleurs rappeurs ayant jamais pris le micro. Si on le dépouille de son côté strass et paillettes, de son auréole Mtv (qu'il a eu beaucoup de mal à porter), de son côté "fouteur de merde" et du fait qu'il soit blanc, il reste un individu qui exprime ses angoisses, ses frustrations et ses colères d'une façon jamais vue auparavant, qui frôle le génie. Et je n'ai pas peur d'employer ce mot...

L'écoute de The Marshall Mathers LP est une plongée dans le cerveau torturé d'un gamin issu d'une famille chaotique, d'un environnement tout aussi délabré, qui a grandi et s'est construit au gré de ses mauvaises expériences (pauvreté, violence, drogues, abus familiaux) et qui se bat en permanence avec ses démons. On assiste au film de sa vie, car les morceaux sont vraiment conçus comme des films, notamment "Stan" et "Kim", effrayant récit où il tue sa compagne pour cause d'infidélité... Pas son coup d'essai, puisque dans l'album précédent il la tuait déjà, mais de façon plus humoristique et décalée, avec sa fille comme témoin dans le morceau "97 Bonnie & Clyde"... sur "Kim", il franchit un palier dans le réalisme et dans l'horreur!

Bref, Eminem est un psychopathe en puissance, qui employe les mots pour ne pas avoir à passer à l'acte (même si par ailleurs il est passé à l'acte en matière d'alcool, drogue, auto-destruction sur place publique...); il viole sa mère sur une chanson pour la punir de son enfance de merde, l'enterre vivante sur une autre, se venge des gamins qui le brutalisaient à l'école en leur mettant des têtes de chat mort dans la boîte aux lettres, envoie royalement chier tout le public d'ados qui l'idolâtre pour ses chansons "pop" alors que son message va beaucoup plus loin... et en même temps, mêle sa fille, qu'on sent qu'il aime profondément, à ses délires psychotiques... il lui dédie des chansons, la met en scène, lui parle à la première personne... Il n'empêche! Prenez le morceau "I'm Back", par exemple... Un déversement de fiel et de bile contre ses détracteus dans le show business, humour noir pipi caca, on aime ou on n'aime pas... mais soudain, à la minute 3:35, un couplet, un tir de mitraillette, et peu importe le contenu, un chef d'oeuvre d'écriture et de débit:

"so I just, throw up a middle finger and let it linger
longer than the rumour that I was sticking it to Christina
Cause if I ever stuck it to any singer in showbiz
It'd be Jennifer Lopez, and Puffy you know this!
I'm sorry Puff, but I don't give a fuck if this chick was my own mother
I still fuck her with no rubber and cum inside her
and have a son and a new brother at the same time
and just say that it ain't mine, what's my name?"

Fantasme, perversion sexuelle, Oedipe non réglé, désir de choquer? je sais pas et je m'en fous! je sais juste que la formulation est parfaite, que le rythme sur lequel il débite cette phrase est à trouer le cul des plus sceptiques, et franchement, à ce stade, ça s'appelle un orgasme musical!


(article à venir sur "The Marshall Mathers LP", l'album le plus atypique de ma vie, à plus d'un titre...)

Friday, May 07, 2010

What doesn't kill you makes you stronger...!


Le sport, quelle magnifique métaphore de la vie!... Je ne reviendrais pas dessus, il y a TOUT dans le sport... Quiconque en a pratiqué, individuel ou collectif, le sait. Hier soir, en attendant mon match de Playoffs, je regardais NBA TV, qui passait un documentaire sur les grandes rivalités en NBA. Au menu du jour: Magic Johnson vs. Larry Bird (au moins un des deux joueurs a été présent dans chaque finale NBA des années 80: HISTORIQUE!!!!), suivi de Detroit Pistons vs. Chicago Bulls.

Si la première a duré une dizaine d'années et a donné naissance à une des amitiés sportives les plus belles à voir sur et en dehors du terrain (Magic et Bird ont co-écrit un livre paru l'année dernière, "When The Game Was Ours", parlant de leur rivalité, de leur amitié, et chacun louant le fair play et la détermination de l'autre), la deuxième, entre Pistons et Bulls, a duré quatre ans, et a été tout le contraire du fair play...

1984: Alors que les Lakers et les Celtics dominent la NBA, Michael J. Jordan, 3ème choix de la draft, vole le show. 28 points par match lors de sa saison rookie, choisi par les votes des fans au All Star Game sans passer par la case Rookie Game, Michael "Air" Jordan s'impose comme le joueur d'avenir de la ligue. À côté, des équipes de caractère et de très bon niveau disputent chaque année la suprématie des équipes dominantes. Parmi elles, les Pistons de Detroit. Anciens recordmen des défaites d'affilée, les pistons ont vu leur destinée changer avec l'arrivée d'Isiah Thomas en 1981, Bill Laimbeer en 1982. Petit à petit, une équipe de joueurs tenaces, rugueux et combatifs s'est mise en place, avec l'objectif de plus en plus clair de bousculer la hierarchie à l'Est.

En 1987, après de multiples échecs au premier ou deuxième tour des playoffs, les Pistons ont l'armada pour la gagne: Les BAD BOYS sont là! Isiah Thomas, John Salley, Bill Laimbeer, Dennis Rodman et Joe Dumars. Physiquement impressionnants, tactiquement disciplinés, mentalement inébranlables... Dans le même temps, Jordan domine la ligue dans les statistiques individuelles (leader au score, défenseur de l'année et MVP de la saison régulière en 1987-88), mais rêve de titre avec sa jeune équipe des Bulls. L'affrontement est inévitable. Et il sera à l'avantage... des Pistons!

En jouant dur, en concentrant leur solidarité défensive sur Michael Jordan (il y a eu des séquences de jeu où il a été soumis à des prises à QUATRE!), en se montrant impitoyables sur la possession du ballon, sur les rebonds, les Pistons ont facilement muselé des Bulls un peu à court de solutions, une fois leur messie "neutralisé". Cette année là, les Pistons ont été bloqués dans leur accession au titre par les Lakers en finale, au bout de 7 matches âprement disputés (et un match 6 perdu au profit d'une "faute imaginaire"). L'année suivante, la Finale de conférence Est remet face à face Pistons et Bulls. Ce qui l'année précédente a été appliqué au fur et à mesure devient officiel: les "Jordan's Rules"! Les prises à deux ou trois sur le meilleur basketteur au monde ne sont plus intuitives, elles sont systématiques. Tant que Jordan monopolise le ballon, cette technique fonctionne, surtout que ses jeunes Bulls n'ont pas encore la tenacité pour répondre présent en cas de coup dur et de défense hermétique...

Cette année là et la suivante, les Pistons ont remporté le titre NBA, et battu les Bulls en Finale de Conférence, cela va sans dire. Ces trois années de défaites et d'impuissance ont créé chez les joueurs de Chicago une conscience de la nécessité de jouer collectivement tout le long d'une série pour la gagner. Cet adversaire impitoyable, qui a sans cesse rabroué COLLECTIVEMENT le meilleur joueur de la ligue, a réussi à mobiliser tous les autres Bulls, de façon à ce que, à partir de là, une fois la leçon intégrée, ils gagnent en équipe. En 1991, Chicago a remporté son premier titre de Champion NBA. En finale de conférence Est, ils ont balayé les Pistons d'un 4-0 sec et sans appel. Phil Jackson a dépoussiéré l'attaque en triangle de Sam Barry, coach de basket des années 40, les Bulls ont joué collectivement, Jordan a su insuffler sa rage de vaincre à l'équipe, et la rivalité avec Detroit et l'envie des taureaux d'en découdre ont fait le reste. Leurs 3 années de frustration leur ont été bénéfiques, au final; ils ont appris le dégoût de la défaite. Cela leur a forgé un caractère de champions. Et avec le meilleur joueur de tous les temps dans leurs rangs, la suite était inévitable...

Thursday, May 06, 2010

"if you love her, fight for her!"


"Oh! You're not together anymore? What happened? you were such a cute couple! Is it because of the distance? Was it you who screwed up (seems implied, don't ask me why!...)? Are you OK?"

Fucked up thing about break ups is that not everybody hears about it at the same time. So those who haven't heard from you in a long time tend to ask about your "better half", not knowing she is no longer yours... And there you go on that "it was rough but I'm ok, we're getting along fine and moving on with our lives" talk, even though it might not be true. To stop answering uncomfortable questions, you end up being the one comforting your friend who just heard about it and is "devastated by the news"! Did you say ironic?!? Bizarre?!? :-| (shitfaced smiley...)

After the shock comes the wise advice of the friend who's been through it all, who's seen it all, and knows how it's going to work out, even though they have no idea about what really happened.
"I am sure she still loves you. She's just hurt. Give her some time, then win back her heart. If you love her, FIGHT FOR HER!"

Of course she still loves me, STUPID!(doesn't she?) She probably always will, like I will, but certainly never will AGAIN like she did before... In a way that would make it possible for us to be together again! It is one thing to fuck up with foolish little things, a "little" cheat or something of the kind. One totally different one is to hit and hurt the core of what should make and allow a couple to be together no matter what: TRUST! When you love and are loved (or so it is said), you want to be able to TRUST that person. Beyond fidelity, you should be able to expect LOYALTY. To bring deception into a relationship in which you are so highly regarded can be a fatal shot at the heart. That's just the way it is. Act in a noble manner, a noble behaviour will be expected from you. At all times. No space for low pitiful doubts and frustrations. "I would've expected it from anyone, but not from you!" Sounds unfair, but that's just the way the game is played. Make no mistake, or it might be your last...

To know that person has a similar goal for your relationship, and despite the pros and cons, the hard times that sometimes shake the good times for a minute, you want to know that he/she will be THERE. Just like you will. Being there doesn't mean never doubting... NO! We are human, subject to so many changing factors, that doubting actually comes out as healthy, if it allows you to reinforce your certainty about your feelings and goals. But doubting WILL occur. In different occasions, in different manners. Doubting the other. Doubting yourself. Fearing detachment. In those moments, you need to be reminded of the why you are in that relationship in the first place. He/she is not perfect. No one walking on God's (?) green earth is. But it's the one you love. The one you care for. The one you feel cares for you. Despite the ups and downs, the expressing it or not. You need to trust yourself and the other, even when the whole world is crumbling down. Once you give or receive signs that it ain't so, there is two solutions: fight or run. If you run once, you will ALWAYS run. The fighting to preserve the love needs to take place while it's not too late yet; when you haven't RAN yet!

OK. So now your friend is telling you "there's always something you can do..." There is. Depending on who you were in a relationship with. And with some people, the best thing to do is to let go. Once you started, even if it was your biggest mistake, the one move out of fear that you will regret for as long as you breathe, you have to LET GO. I am having a terrible time letting go. Every picture, every kiss, every moment spent together, every song shared, every late night conversation, every crazy sex moment... Every smell, sound and landscape reminds me of how good we had it together. I enjoyed sincerely every second of it, despite the fights, the arguments, the misunderstandings every now and then...

So yes, I have to let go. I have to move on with my life, as she is doing with hers. I have to hold the good times inside me like a precious treasure, forgive myself and her for the bad ones, stop beating myself for the foolish way it ended, the even foolisher things I did to try to get her back, when all she needed was space... Was it meant to be? Nothing is meant to be. Things are the amount of work we put into them. If a relationship ends, don't tell me it's destiny. It ended because we didn't put enough sweat and trust in it, we didn't chase the ghosts from the past far enough to make it work. No relationship is "meant to be"; all relationships are "meant to be".

So here I am, not holding it in anymore, trying to expell all this suffering once and for all, trying to get rid of the guilt for not being able to make it work, trying to be thankful for the time we had and not resentful for the time we won't have... And I don't know about you, but I am having a hell of a hard time doing it! But I will, eventually. That's the cycle of life. Wishful thinking makes me hope we someday have another try at doing it right, in this lifetime or another, but most likely we won't. We'll live what we're supposed to, and one day, when settled and happy, we will maybe every once and a while look back and wonder "what if? what if we had never break up? what if it was you instead of ...?"

I cannot read the future. I tried before, fucked it up big time! But I can tell what I want for mine. I want to be happy. I want to achieve what India Aarie calls "the utter simplicity" which she defines as "simply making peace with my complexity". No matter what, just know that you helped. You were an important step in my journey. You made me happy. You made me foresee this simplicity I am so desperately seeking. You helped ease my fears a little, soothe my soul a little... would we have had more time, you probably would have continued. Little by little. But I thank you for the little big things you did for me. I thank you for the sincere love and caring and listening and pushing and encouraging and being by my side. I thank you for making me see a kind of beauty I don't see inside every human being I meet. I thank you for opening up a bit of your life, your heart, to me. It didn't go wasted. I will forever cherish it. And know that no matter what, there will always be two T's. in my heart...

Farewell,

Love you,

R.

"Maybe we'll live and learn
Maybe we'll crash and burn
Maybe you'll stay, maybe you'll leave
Maybe you'll return
Maybe another fight
Maybe we won't survive
Maybe we'll grow, we never know
Baby you and I

We're just ordinary people...
We don't know which way to go
Cause we're ordinary people
Maybe we should take it slow
Take... it... slow... oh oh ohhhh
This time we'll take it slow"

John Legend, Ordinary People

Tuesday, May 04, 2010

Le carré qui rend con!



Le titre de ce post est faux pour deux raisons:

-il n'y a pratiquement plus de téléviseur carré, de nos jours... ils sont tous rectangulaires!
-non, la télé ne rend pas con! ce qui peut l'être c'est d'en consommer sans faire preuve d'un minimum de discernement, de recul et d'esprit critique.

Le premier point ne portant pas à discussion, attardons nous sur le deuxième, si vous le voulez bien.

Je suis un grand consommateur de télé. Depuis mon enfance. J'ai grandi dans la lusophonie, entre Angola et Portugal de ma naissance à 14 ans. Et dans les pays lusophones, il y a une messe quotidienne que nul ne rate, quel que soit l'âge ou la CSP: la telenovela.
La telenovela, adoptée par grand nombre de pays, est dans les pays lusophones une véritable institution dont la fièvre est difficilement explicable quand on n'a pas vécu le phénomène. Avec la telenovela, c'est la géographie, l'histoire, la musique et la littérature brésiliennes que l'on découvre d'un coup. Surtout en Angola, où LA seule chaîne existante dans les années 80/ début 90 ouvrait son antenne à 13h, où les failles d'électricité rythmaient (et rythment encore) la vie de la population, la télé était un facteur de cohésion familial et social.

Ceci est un exemple comme tant d'autres. Pour moi, la télé était lien avec le monde extérieur, pour le coup véritable outil de propagande (demandez à tous ceux qui ont grandi en Angola dans les années 80 s'ils se sont pas tapés des dessins animés russes!) mais aussi refuge et alternative à la morosité et au manque d'offres de loisir adaptées aux enfants en ces temps là. J'ai regardé de tout à la télé angolaise, de la comédie musicale indienne de 3h30 au classique hollywoodien de l'âge d'or du ciné; du film d'auteur français au blockbuster américain avec Sylvester Stallone ou Arnold Schwarzenegger... La télé, ce sont des souvenirs de découverte, c'est West Side Story à 10 ans lors du réveillon de Noel; c'est l'adaptation de l'oeuvre de Marcel Pagnol sous titrée en portugais quand je ne parlais pas encore français (et ne pouvait pas encore apprécier l'accent chantant du midi de la France); c'est Louis de Funès qui fait des bulles dans l'usine de chewing gums; c'est la découverte du Parrain après avoir lu le livre à 11 ans; ce sont mes premiers émois devant Ursula Andress dans Doctor No ou Bo Derek en Jane dans une tenue minimaliste à souhait... La télé m'a amené la NBA, m'a fait manger, m'habiller, me chausser, parler, discuter, respirer, vivre BASKET, mon sport, ma passion, mon premier amour... Elle m'a scotché devant un homme volant, Michael Jordan himself, et m'a fait rêver de toucher les étoiles, tout comme lui; j'ai vu des coupes du monde de football, de véritables messes planétaires lors desquelles TOUTE LA PLANÈTE regardait la même chose que moi... La télé m'a fait découvrir Michael Jackson et le légendaire moonwalk, et la musique au sens large: de Guns n Roses à Run DMC, de Talib Kweli aux White Stripes, de Prince à Snoop Dogg, leur vaisseau d'entrée privilégié dans ma vie à été le petit écran...

Bref, comme l'a dit Passi en son temps, "j'suis un enfant de la télé foncedé au rediffusé". J'ai ingurgité pas mal de bonne et de mauvaise télé; et même si par moments on a l'impression (la quasi-certitude, même) que les offres les plus faciles, les plus racoleuses et les moins stimulantes prennent le pas sur le reste, je ne renie pas ce que je dois au tube cathodique (depuis remplacé par le LED, plasma et autres technologies plus écologiques, moins lourdes et plus performantes...). Je pense avoir été capablede contre balancer le poids de la télé dans ma vie avec la lecture, l'esprit critique, ou simplement LA VIE. Pace que oui, la télé peut raconter de la merde, peut proposer de la merde, peut scotcher des gens des journées entières à regarder des conneries (rien de plus facile, maintenant, avec les chaines thématiques... On regarde que ce qu'on veut: chaine de films, chaine de séries, chaine de musique, chaine d'infos, chaine de cuisine, chaine de mode...). Mais rien ne replacera, en télé comme ailleurs, le libre arbitre du consommateur, qui a la liberté d'arrêter, d'éteindre son poste et de reprendre une "activité normale". Sinon, bientôt, outre la télé, il n'y aura plus d'activité normale...