Saturday, February 28, 2009

correspondanse


Non, le titre de cet article ne se résume pas à une grossière faute d'orthographe. Je parle bien de correspondanse, et non pas de correspondance; c'est un néologisme que j'emploie ici pour décrire la joie des échanges épistolaires. Vous savez, quand vous envoyez une lettre à quelqu'un par courrier. Ah bon? vous ne le faites jamais? Pas étonnant. C'est une magnifique habitude que j'ai perdue aussi. Et pourtant, j'adore écrire de longues lettres, dans lesquelles je raconte des milliers de trucs différents, passe du coq à lâne. En un rien de temps, je noircis des pages et des pages. Du moins, je le faisais, du temps où j'écrivais encore... Aujourd'hui, on se dit qu'on 'a plus le temps, internet nous a donné l'impression que le monde s'est raccourci, que les distances ont été virtuellement abolies. C'est de l'instantanée, du NOW!

Mais qu'est donc arrivé à la correspondanse, à ce rituel de prendre le stylo et écrire à en avoir mal au poignet, de plier les pages et les insérer dans une enveloppe, la timbrer, la déposer dans une petite boîte jaune et attendre... Attendre qu'elle arrive à destination, que la réponse nous parvienne à son tour... à force d'aller trop vite avec internet, on passe à côté du vrai plaisir de certaines choses, qui ne peut être obtenu qu'avec de la patience. Car le temps, on peut en faire notre plus fidèle allié à condition de l'accepter non pas comme une contrainte, mais comme un catalyseur. En prenant notre temps, on permet la montée progressive de l'excitation, l'attente devient partie intégrante du jeu...

Ça me manque d'écrire des lettres. Il serait peut être temps que je m'y remette...

Monday, February 23, 2009

David 1 - Goliath 0


Cher lecteur,

Mon côté cinéphile ne vous a pas échappé. Sans me prendre pour ce que je ne suis pas, j'ai donné maintes fois dans ce blog mon avis sur des films qui m'ont touché, une critique naïve et premier degré comme j'en suis capable, n'étant pas critique de cinéma.

Parmi les films que j'ai vu récemment, deux ont retenu mon atention: "Slumdog Millionaire" et "L'Étrange Cas de Benjamin Button". J'ai écrit deux articles très personnels et différents sur mon ressenti au sortir de chacun des deux films. Tandis que Benjamin Button, avec son budget faramineux, son Brad Pitt magistral, son scénario tiré d'une nouvelle de Fitzgerald et ses 13 nominations faisait office de favori aux Oscars, Slumdog, avec ses acteurs inconnus, son budget modeste et sa touche Bollywood, était considéré comme la bonne surprise de l'année, un outsider different des super productions made in US.

Je ne vais pas dire après coup lequel j'ai préféré, lisez les articles les concernant pour savoir de quelle façon ils m'ont touché différemment, ces films. Mais il est toutefois assez réjouissant de constater que, aujourd'hui, malgré les milliards que représente l'industrie cinématographique dans le monde, on arrive encore à faire rêver les gens avec trois fois rien, pour peu qu'on ait une histoire à raconter et un peu (beaucoup) de savoir faire pour mener son orchestre et tenir le spectateur scotché à son siège. Alors, Slumdog Millionaire et ses 8 prix raflés aux Oscars, nous rappelle que le cinéma, c'est avant d'être une question de moyens, une question de coeur et d'envie...

The Invisible Man


It's the story of a man. A man among men, who, for being just another man, stopped being an actual man. He first became the shadow of his old self. He kept living and working and laughing and crying and doing whatever a man is supposed to do, but he was already unable to feel all those things. He was the only one to know that everything had changed, no one else seemed to notice.

Then he became a Ghost. People around him felt his presence, but it was like he no longer had substance. They wondered if he was still a flesh and bone human being. He wandered amidst the crowd, no longer performing those human features he desperately tried to keep up with before. He lost shape, odour, touch, became more of an idea, a souvenir, than a person.

It took him years to disappear before the very eyes that saw him everyday, those same eyes who wondered for a minute then stopped paying attention, bees in the hive, busy with heir own lives...

It's the story of a man. A man who seeked for a little warmth in this cold, cold world. A man whose mind was put to a test in the madness of this age we live in. A man facing a destiny, trying to fulfill it, relentlessly fighting for his right to be. Until he was no more...

Profético

Este blog é nada mais do que profético; quando leio alguns dos artigos que escrevi há mais de dois anos atrás, dou-me conta de quanto eles se tornaram realidade. Alguns dos meus medos aqui expostos vieram à tona, e o triste sentimento habitual daquele que vê chegar uma catástrofe sem a poder impedir invadiu-me. Ao reler os famosos artigos, eu disse para comigo mesmo: "eu sabia..."

Kitsch Corps et Bling Bling à l'hôtel de la Monnaie


J'ai connu David LaChapelle à travers le magazine Vibe. Il a fait une des couvertures les plus choc du magazine, avec la rappeuse Lil' Kim maquillée comme une poupée et la bouche ouverte de façon à faire penser à une poupée gonflable! Shocking, et la série de photos à l'intérieur était tout aussi provocante. Par la suite, son nom n'a cessé de circuler dans le milieu hip hop en tant que réalisateur de clips(pour Kelis, Lil Kim, Macy Gray, Christina Aguilera, etc...), de documentaires ("Rize", documentaire sur le Krump), photographe (il a refait une couverture polémique montrant le non moins controversé Kanye West coiffé d'une couronne d'épines, se prenant pour Jesus himself!).

Curieux du travail de cet artiste à l'univers kitsch, de couleurs acidulées et de corps magnifiés, je suis allé voir son exposition à l'Hotel de la Monnaie, à Paris.
Le travail en soi ne m'a pas déplu, l'artiste employant l'humour aussi bien que des codes de la culture urbaine qui me sont familiers pour traiter ses thèmes de prédilection: la surconsommation de notre société,le culte du corps, l'adoration des stars aujourd'hui, les 15 minutes de gloire de plus en plus accessibles et éphémères, les dérives commises au nom de la religion...

Le vrai problème de cette exposition, c'est sa brièveté. Il y a des commentaires sur des oeuvres qui n'y sont pas, et pour cause, on fait le tour de l'expo en 20 minutes (ceci en prenant son temps!), il y a des photos emblématiques, voire des séries entières qui n'y figurent pas. Quand on nous la vend comme " la plus vaste et la plus complète [expo de LaChapelle] jamais organisée à ce jour en France", on est en droit de se demander s'il y en a eu d'autres, et si oui, ce qu'elles contenaient!

Bref, grosse déception à peu près rachetée par la librairie, où je me suis acheté le catalogue de l'exposition, et ai pu avoir un vrai aperçu de l'ensemble de cet artiste...

Wednesday, February 11, 2009

How many times can the lightning strike the same person?

"Have I told you I've been struck by a lightning seven times?"
All along the movie, we hear this old man tell Benjamin about when, where and how lightning managed to hit him several times, when he was just doing regular everyday life tasks, minding his own business... This metaphore for fate, for the randomnness of the events that occur and change (or not) the course of our lives was used as a leitmotiv during the whole motion picture.

Most people who hadn't seen the movie yet asked me what it was really about, and how good it was. Well, it 's the story of a man that is born old and gets younger as years go by. It's a story about people's attitude towards life. It's a tale of innocence, about appreciating simple things in life, and taking the best out of it. It's about not taking for granted one second of our lives, about learning to accept death, loss, and still believe that, while we are still breathing, the best may be still yet to come.

It's an "award" type of movie, the kind of odyssey beautifully directed, with an amazing casting, beautiful music, decor and special effects (Brad Pitt's performance, playing Benjamin Button throughout his whole life is simply stunning), the type that would bring tears out of the coldest stone hearted eyes. But, if we look past the cinematographic work, if we focus on the story, on the psychology of the character, we find a lonely person swimming against the tide, aware of the suddenness of life and the unpredictable paths it may lead us to. It all concurrs to a rather pessimistic conclusion at first sight, for he not only loses all of those he met and loved, but also sees them getting older as he keeps getting younger himself.

But there are some elements of hope. The lightning strikes 7 times the same person. Out of chaos, we don't know why, there is some consistency. And this man survives the 7 strikes long enough to talk about them for decades... It made me wonder wether or not the lightning had stroke me yet or not, in a good or a bad manner. I guess it does strike me every now and then, as it does to a lot of people everyday. But are we wise enough to aknowledge how lucky we are to still be here and talk about it? do we understand how these blows in our lives are just little rocks in the long road we go down, and are supposed to teach us a lesson? In the end, when we look at te big picture, which lightning strikes do we remember, and which ones make a real difference in our lives?

"Even the sun goes down, heroes eventually die
horoscopes often lie and sometimes why?
nothing is for sure, nothing is for certain, nothing lasts forever,
but until they close the curtain..."

Outkast, Aquemini

"I had two big accidents in my life Diego, the trolley and you. You are by far the worst."
Frida Kahlo to husband, Diego Rivera

Tuesday, February 03, 2009

SIGNATURE






On me demande souvent pourquoi je porte un chapeau... Est-ce pour "me la péter", comme je l'ai souvent entendu? Pour "copier Ne Yo?", une autre phrase assez courante.
La vraie raison est beaucoup, mais beaucoup plus simple: Parce que j'aime ça! Je suis assez frileux, et j'aime depuis toujours porter des bonnets, casquettes etc. C'est donc tout naturellement que, en essayant un chapeau appartenant à ma cousine, je l'ai aimé, j'ai commencé à le porter, puis j'en ai acheté un, histoire d'avoir le mien. Puis un autre. Et encore un autre. Au fur et à mesure, c'et devenu aussi naturel pour moi de porter un chapeau qu'un pantalon ou une chemise. Je comence à avoir une bonne petit collection, même si j'en ai perdu quelques uns, donné un...

La question qui se pose est donc la suivante: à partir de quand un accessoire, que ce soit un chapeau, des lunettes , une écharpe, un dos nu (!) devient notre "signature". Je ne porte pas le chapeau dans un but conscient de me différencier; là ou je les achète, tout le monde peut les acheter, ils sont en vente libre, donc là pour tous. Force est de constater que, malgré la "mode" actuelle des chapeaux, on n'en porte pas tant que ça. Pas au quotidien, en tout cas. Alors que une personne portant une casquette tous les jours ne va pas forcément être repérée comme "la personne à la casquette", il en va autrement avec le chapeau.

Ça me plaît, le fait que, même sans le vouloir, le fait de porter un chapeau m'ait conféré une identité, une manière de me différencier, partout où je vais. C'est la sacro sainte recherche de "l'unicité", la volonté d'être plus que juste un parmi tant d'autres. Le chapeau est devenu une partie de moi. Ma signature vestimentaire. Parfois, il arrive qu'on ne me reconnaisse pas sans, c'est dingue...


Wednesday, January 28, 2009

Slumdog on the Indian Express


"On s'est connus, on s'est reconnus,
On s'est perdus de vue, on s'est r'perdus d'vue
On s'est retrouvés, on s'est réchauffés,
Puis on s'est séparés.

Chacun pour soi est reparti.
Dans l'tourbillon de la vie
Je l'ai revue un soir, hàie, hàie, hàie
Ça fait déjà un fameux bail [2x]."

Le Tourbillon de la Vie, Jeanne Moreau


Hier soir j'ai Vu le film Slumdog Millionaire, de Danny Boyle. L'histoire incroyable d'un garçon issu d'un bidonville de Mumbai/ Bombay et qui s'apprête à gagner le gros lot dans l'émission "Qui Veut Gagner des Millions?"
Mais avant tout, l'histoire d'une vie, du tourbillon d'une vie. Jamal, jeune orphelin livré à lui même dès son jeune âge, accompagné dans ses péripéties par son frère aînée et l'amour de sa vie, Latika. La chanson de Jeanne Moreau retrace bien le chassé croisé qu'ont été les vies de ces deux jeunes héros, sans cesse séparés, sans cesse retrouvés... Je n'ai pas été insensible à la poésie de ce film; au rythme de flashbacks mouvementés, on retrace la vie d'un garçon le temps d'un interrogatoire, et le tout tourne autour de deux éléments récurrents: Latika et... le train.


Le Train? quel rappot avec le train? Bah oui, le train, les trains sont les lieux privilégiés de leur relation idyllique. C'est dans un train, alors qu'il a 7 ou 8 ans et y dort pour s'abriter de la pluie que Jamal voit Latika pour la première fois; c'est en fuyant Mamane, leur tortionnaire, qu'il monte dans le train et perd pour la première fois la trace de sa bien aimée... Ce train l'emmène vers de nouvelles aventures, mais jamais il n'oubliera celle qui a été sa compagne de misère, le rayon de soleil de sa sombre et brutale enfance, son troisième mousquetaire...

C'est donc logique que ce soit à la gare qu'il lui donne rendez vous pour un nouveau départ une fois qu'ils se retrouvent, adolescents. Ce rendez vous est mis à mal par toutes les forces contraires du destin, mais c'est cette même gare qui finira par les réunir...
Le regard de Jamal traverse des rames de train pour se fixer sur son aimée, pour qu'enfin leur destin s'accomplisse. Ce film raconte une vie, un destin, de façon fulgurante, sans temps morts, on a droit aux paysages, aux odeurs, aux sons qui titillent notre imaginaire quand il s'agit de l'Inde... on le traverse comme on prend le train, et on n'est pas déçus au final, car peu importe la destination, le voyage est exquis et vaut le détour... de quoi me donner envie de prendre le train en cette veille de grève générale de la fonction publique en France! Heureux qui comme Jamal a fait un beau voyage...

Monday, January 12, 2009

Oscar Grant, première victime de bavure policière en 2009. BONNE ANNEE!!!


Oscar Grant. 22 ans. Père d'un enfant de 4 ans. Afro-américain. Son tort? Etre rentré chez lui en metro, le jour de l'an après une soirée arrosée. Il n'est jamais arrivé chez lui. En chemin, il a rencontré la police, alertée par une bagarre dans un train (à laquelle Oscar n'était pas mêlé). Interpelé, couché face contre terre, menoté, maitrisé par trois policiers, il représentait peut être encore un trop gros danger aux yeux de celui qui a sorti son arme pour lui tirer une balle dans le dos!

Les problèmes, les tensions raciales, la brutalité policière éxercée impunément à l'encontre des minorités et non sanctionnées (ou alrs de façon anecdotique, la plupart du temps: Rodney King, Amadou Diallo, Thimoty Thomas, "just to name a few victims)... Tout cela reste très présent dans le quotidien des Noirs américains, et malgré les pas de géants qui ont été donnés depuis le début de la lutte pour les droits civiques, il reste un long chemin à parcourir. La vague d'espoir suscitée par l'élection d'Obama est secouée par ces piqûres de rappel, trop nombreuses pour qu'on puisse parler d'accidents isolés et dont la portée ne serait pas raciale. The world needs change, Mr. Obama. America needs change. Desperately. there is still a lot to be done.

http://br.youtube.com/watch?v=0OJTa9F2O14

Wednesday, December 17, 2008

untitled

vous hantez mon esprit, vous biaisez ma pensée
vous embrasez mon âme, vous intoxiquez mon souffle
vous m'empêchez d'écrire, vous me privez de vivre
vous modifiez mes visions, vous brisez mes émotions
vous capturez mes idées, vous dévastez mes aspirations
vous détruisez mon espoir, vous ravagez ma destinée
vous êtes moi et je ne suis pas

V. Filipovski

Monday, December 08, 2008

I AM HIP HOP! (en alexandrins)


Je suis pti' fils d'esclaves et je chante ma peine;
je suis chant de douleur devenu cri de haine;
je suis l'espoir qui naît d'un torrent d'amertume;
je suis une rose éclose au milieu du bitume;
je suis fils de la soul, du funk, du rock, du jazz;
je suis universel, j'ai des millions de blazes;
je suis né dans le Bronx, j'ai grandi dans son flanc,
puis j'ai pris manhattan, traversé l'océan,
j'ai muté, voyagé et envahit le monde,
pas un gosse qui m'ignore tant ma sève est féconde,
je transporte le rêve partout dans mes bagages
et je change de peau à chaque nouveau rivage;
je suis plus qu'une parole, suis un mode de vie,
culture à part entière, une vraie philosophie
j'tague partout mon nom dans les rues de vos villes
et j'invente des mots pour décrire tous mes maux;
je vis avec eux tous la plus belle des idylles
puis m'impose, surnois, au fond de vos cerveaux!
j'apaise ma colère en volant de mes pieds
que ce soit en freestyle ou figure imposée
mon deejay aux platines recycle le temps,
par le sample il ravive les refrains d'antan;
je suis festif ou grave, c'est selon le moment,
le style ou le MC qui déverse son torrent;
je suis fier d'être né pour reprendre le flambeau
j'ai 30 ans, j'suis le hip hop, suis encore nouveau,
mais suis là pour rester alors gare à mon flow!

Le Hip Hop a été reconnu pratique culturelle la plus répandue sur la planète par l'UNESCO en 2006. c'est un phénomène culturel à part entière regroupant des gens de tous ages, origines et horizons, avec un même amour pour les codes, les références, les mots... il y a plusieurs variantes et styles au sein même des différentes disciplines qui composent cette culture (le rap, le tag, le deejaying, le beat box et la danse), et ils rassemblent des millions de personnes dans le monde sous une même banière. je suis pour un message de tolérance et de paix dans le hip hop, car c'est un héritage culturel qui doit être transmis sous sa meilleure forme possible. I LOVE HIP HOP. I AM HIP HOP. LONG LIVE HIP HOP!
(en photo: DJ Kool Herc, le fondateur du hip hop)

Wednesday, December 03, 2008

jl'ai vu...


y'a un truc dans tes yeux
je saurai pas te dire quoi mais je l'ai vu
pas les étoiles prises au ciel par un hypothétique père voleur,
non! pas non plus le bleu de la mer, je sais bien q ils sont marron
c'est pas non plus un air rieur ni une promesse de bonheur
plutôt un cri assourdissant dans le noir de tes pupilles
mélange de haine et de douleur
une lueur inhabituelle dans les yeux d'une si jeune fille

y'a un truc dans tes yeux, ça a duré une fraction de secondes
imperceptible aux yeux du monde mais si visible pour les miens
on dit que le malheur crée des liens
c'est peut être une autre histoire, mais je crois savoir d'où il vient
ce truc que j'ai vu dans tes yeux...

"bad boy paradox" et rigueur journalistique... part II

En fait, je viens de faire la preuve que je peux être journaliste chez "ça m'interesse"! J'ai tapé le terme "dark triad" sur google, et suis tombé -miracle- sur un article en anglais, avec le même contenu de celui du magazine susmentionné, à la différence près que l'article était signé, les noms des scientifiques cités et le détail de l'enquête expliqué. Ca ne tient pas à grand chose, et le mec de "ça m'interesse" a dû alléger l'article après l'avoir traduit, le coupant du plus essentiel: sa crédibilité!

Voici l'article en question, en VO:

http://www.mailonsunday.co.uk/news/article-1027498/Why-bad-boy-Bond-girl.html

Why bad boy Bond will always get the girl

"It is something most nice guys have learned by bitter experience - bad boys tend to get the girls.

Now scientists have shown it really does pay to have a mean streak - with callous, self-obsessed, deceitful men proving the biggest hit with the ladies.

Extensive studies show that women the world over find it hard to resist a cad.

The secret of his appeal, it seems, lies in three nasty personality traits said to be epitomised in James Bond.

The so-called 'dark triad' combines the self-obsession of narcissism, the impulsive, thrill-seeking and callous behaviour of the psychopath and the deceitful and exploitative nature of Machiavellianism.

Unattractive as the combination might appear, women often equate it with masculinity - and the ability to father healthy children.

As a result, those looking for the thrill of an affair, or hoping to become pregnant, are drawn to 'bad boys'.

The men, in return, raise their chances of passing their genes on to the next generation.

Scientist Peter Jonason said James Bond is the perfect example of a ladykiller with a rather questionable personality.

'He's clearly disagreeable, very extroverted and likes trying new things - killing people, new women,' the researcher told New Scientist.



Mr Jonason, of New Mexico State University in the U.S., subjected 200 college students to personality tests designed to rank them for each of their dark triad traits.

They were also asked about their attitudes to sexual relationships and about their sex lives, including how many partners they had and whether they sought out flings.

The results showed that men who scored higher on the trio of traits tended to have more partners and more interest in short-term relationships.

A second U.S. study of 35,000 people in 57 countries also found a clear link between the dark triad traits in men and success with women.

Researcher Professor David Schmitt, of Bradley University in Illinois, said: 'It's universal across cultures for high dark triad scorers to be more active in short-term mating. They are more likely to try and poach other people's partners for a brief affair.'

The researchers said that at their most extreme, the traits would be highly unattractive, leading to men being shut off from society.

But one possibility is that the strategy is most successful when dark triad personalities are rare.

Otherwise others would become more wary and guarded and the strategy would backfire.

In any case, nice guys need not lose all hope. Dr Gayle Brewer, an evolutionary psychologist at the University of Central Lancashire, said that while women tend to like cads for flings, they usually settle down with more caring types."

"bad boy paradox" et rigueur journalistique...


"A en croire un chercheur de l'université du Nouveau Mexique, le charme du célèbre agent 007 ne tient pas à ses tablettes de chocolat mais à sa personnalité antisociale qui attire les femmes comme des mouches. James Bond réunirait en effet de façon exacerbée les trois traits de caractère constituant la triade sombre ou "dark triad": narcissisme obsessionnel, impulsivité doublée d'insensibilité et machiavélisme.

Après avoir mené une enquête auprès de 200 étudiants, le chercheur a mis en évidence que les mâles qui obtiennent les scores les plus élevés aux tests de personnalité pour ces trois traits de caractère sont aussi ceux qui ont le plus de partenaires sexuelles et le plus envie de relations éphémères. Conclusion: les filles aiment les mauvais garçons. Bien qu'assez évident, cet attrait pour les tombeurs est pourtant une aberration évolutive car, pour assurer la pérennité de l'espèce, les femmes doivent logiquement préférer les bons pères, bons d'un point de vue qualitatif. Or les séducteurs patentés brillent surtout dans la reproduction d'un point de vue quantitatif.

D'ailleurs, une étude menée sur 35000 persones dans 57 pays confirme que les mâles présentant la "triade sombre" connaissent effectivement un succès reproductif. Être un bad boy façon James Bond est donc un avantage qui, comme tout avantage reproductif, devrait être très répandu dans notre espèce. Or ils sont rares et c'est peut être cela qui lers rend vraiment irrésistibles."

in "ça m'interesse- santé et psychologie", octobre 2008


J'aime bien cet article, même si je ne parviens pas à le considérer comme du matériel journalistique. "A en croire un chercheur de l'université du nouveau mexique"... quel chercheur? nom? de quand date son enquete? En quoi consistaient ses tests?

Il y'a des magazines qui aiment bien jouer avec les thèmes récurrents de la société, souvent reflets d'angoisses propres à notre époque, pour nous asséner des vérités plus ou moins vérifiables mais qui vont dans le sens de ce que la majorité pense/ craint. En conversation ça donnerait un truc du style "de toute façon c prouvé scientifiquement, les mecs sont narcissiques, impulsifs et manipulateurs, et c'est pour ça que les filles les aiment"; cet article, qui n'est peut être pas forcément faux, allez savoir, manque cruellement aux devoirs premiers d'un article d'information:le qui quand comment pourquoi! il répond vaguement à certains des critères qui sont la moelle épinière de toute information de quelque sorte que ce soit. Impossible à vérifier. Pas de source citée. Pas de renvoi à une quelconque référence analogue. Mais le sujet fait effectivement réflechir...

Thursday, November 27, 2008

un truc à te dire... (une non déclaration)

je sais pas comment te le dire, ni comment ne pas te le dire, je ne sais pas si je dois te le dire, ni si tu me croiras si je te le dis, je sais que je devrais pas te le dire, j'ai trop hésité avant de te le dire, peut être est ce trop tôt pour te le dire,ou bien trop tard, tant pis, je vais le dire, j'avais vraiment trop peur de le dire, de peur de comment t'allais réagir, mais au final je DOIS te le dire, peux pas faire autrement que le dire, je tourne autour du pot pour le dire, c'est une grosse connerie, je sais, de le dire, une fois que c'est dit, c'est dit, rien à dire, si jte le dis peux pas le dédire, mais tu aurais fini par le déduire, faute de t'avoir j'peux plus te le dire, faute de te voir, je vais te l'écrire, j'sais toujours pas comment te le dire, j'joue avec les mots, c'est dur à écrire, jme rends maboule à force d'écrire tout sauf ce que j'ai envie de te dire... puis laisse tomber, jpeux pas te l'écrire, j'ai oublié c'que j'voulais te dire!

Tuesday, November 25, 2008

Heartless, Kanye West


[Chorus]
In the night, I hear 'em talk,
the coldest story ever told
Somewhere far along this road, he lost his soul to a woman so heartless..
How could you be so heartless?
Oh.. How could you be so heartless?

[Verse 1]
How could you be so, cold as the winter wind when it breeze, yo
Just remember that you talkin' to me though
You know need to watch the way you talkin' to me, yo
I mean after all the things that we've been through
I mean after all the things we got into
Hey yo, I know of some things that you ain't told me
Hey yo, I did some things but that's the old me
And now you wanna get me back and you gon' show me
So you walk around like you don't know me
You got a new friend, well I got homies
But in the end it's still so lonely

[Chorus]
In the night, I hear 'em talk,
the coldest story ever told
Somewhere far along this road, he lost his soul to a woman so heartless..
How could you be so heartless?
Oh.. How could you be so heartless?

[Verse 2]
How could be so Dr. Evil, you bringin' out a side of me that I dont know...
I decided we weren't gon' speak so
Why we up 3 A.M. on the phone
Why does she be so mad at me fo'
Homie I dont know, she's hot and cold
I won't stop, I won't mess my groove up
'Cause I already know how this thing go
You run and tell your friends that you're leaving me
They say that they don't see what you see in me
You wait a couple months then you gon' see
You'll never find nobody better than me

[Chorus]
In the night, I hear 'em talk,
the coldest story ever told
Somewhere far along this road, he lost his soul to a woman so heartless..
How could you be so heartless?
Oh.. How could you be so heartless?

[Verse 3]
Talkin', talkin', talkin', talk
Baby let's just knock it off
They don't know what we been through
They don't know 'bout me and you
So I got something new to see
And you just gon' keep hatin' me
And we just gon' be enemies
I know you can't believe
I could just leave it wrong
And you can't make it right
I'm gon' take off tonight
Into the night...

[Chorus]
In the night, I hear 'em talk,
the coldest story ever told
Somewhere far along this road, he lost his soul to a woman so heartless..
How could you be so heartless?
Oh.. How could you be so heartless?

BURN, HOLLYWOOD BURN!

Le cinéma, quelle belle invention. Soudain, les Lumière furent et la Lumière fut, on a pu capter non plus l'instant mais le mouvement. Art à part entière dès sa création, il a inspiré d'autres arts, engendré des chefs d'oeuvre. Des premières expérimentations photographiques sur la décomposition du mouvement ( Eadweard James Muybridge) à la première séance de cinéma payante, le 28 décembre 1895, que de chemin parcouru. On pourrait ensuite commenter l'influence qu'a eu cet outil dans la vie et la construction du XXème siècle, mais ce qui m'intéresse est ce qu'il en est aujourd'hui.
De nos jours, quand on dit cinéma, on pense immédiatement Hollywood. C'est la Mecque actuelle, le lieu incontournable, l'usine à rêves, démesurée. La maîtrise de l'image, de plus en plus pointue, donne lieu à des exercices magnifiques, des tours de force en termes d'effets spéciaux que les frères Lumière n'auraient pas osé imaginer en leur temps. Mais quid de la faculté de raconter une histoire?

Je le dis sans honte, j'ai grandi avec le cinéma et la télé, ils ont eu un rôle majeur dans la formation de mon imaginaire, presque aussi important que les livres. J'ai dévoré avec délectation, et ce depuis mon plus jeune âge, les classiques Disney, les grands péplums ("10 Commandements", "Samson et Dalila"," Cléopâtre", et j'en passe), le suspense avec Hitchcock (j'en suis un inconditionnel, et hier encore je me suis régalé en revoyant "L'Homme Qui en Savait Trop"), la comédie musicale avec "West Side Story".

On peut me dire un peu pompeux de ne citer que des chefs d'œuvres reconnus de l'Histoire du 7ème Art. Je m'en fous, dans la mesure où ce sont avant tout des films qui m'ont fait voyager, vibrer, ressentir des émotions semblables à celles de la "vraie" vie, et surtout, m'ont permis de m'évader. En regardant L'Homme Qui En Savait Trop" hier, je me suis souvenu de mon voyage à Marrakech, de la place Jamaa el Fna noire de monde autour des saltimbanques et autres montreurs de serpent. et j'y suis retourné. J'ai eu l'étrange sensation que, avant même d'y aller, je la connaissais déjà, seulement je ne me suis pas souvenu du film une fois sur place. J'ai eu un double voyage dans le temps, un vers le moment où j'ai vu le film pour la première fois et découvert le dit lieu, et l'autre vers le moment où mon pied l'a foulé pour de vrai. Bref, c'est confus je sais, mais c'est ce qui s'est passé en moi en une fraction de secondes, c'est du ressenti immédiat que j'essaye de retranscrire et ce n'est jamais facile, vous en conviendrez...


Donc j'ai grandi avec tous ces films; Mais pas seulement. Il y a aussi eu les Rambo, les Indiana Jones, les Bruce Lee, les films de ninja, les Karaté Kid, E.T., etc, etc... et plein d'autres personnes qui ont grandi comme moi à cette même époque ont ces mêmes "classiques". C'est sûrement l'effet d'une nostalgie de cette période, mêlée de dégoût de voir la profusion de conneries qu'on nous fait avaler aujourd'hui, mais je trouve qu'il est de plus en plus rare de trouver des histoires bien racontées, bien ficelées et bien prenantes au ciné. Il y'en a toujours, ne soyons pas non plus totalement pessimistes, mais ce qui "marche" pêche très souvent (trop souvent) par manque d'approfondissement et une tendance "fourre tout" pour rendre ça digeste au plus grand nombre qui m'écœure un peu. Prenons pour exemple deux péplums récents, puisqu'il s'agit d'un genre que j'affectionne: "Troie" et "Alexandre".

Tous deux sur fond historique (et mythologique pour "Troie"), ils racontent des histoires documentés depuis des centaines d'années, des histoires complexes et passionnantes. Pour des soucis de billetterie, il était presque inenvisageable pour les producteurs de dépasser les 3h de film (même avec Brad Pitt ou Colin Farrel à l'affiche, l'ado boutonneux s'ennuie vite), encore moins approcher les 4 heures comme l'a fait Cecil B. De Mille pour "Les 10 Commandements". Alors on raccourcit, on coupe, on charcute l'histoire, l'Histoire, même! Je ne peux m'attendre à retrouver tous les détails de l'Illiade dans un film de 2h30, je ne suis pas à ce point bête. Mais pourquoi, alors que la guerre de Troie a duré 10 ans, on a l'impression dans le film que ça s'est joué en un week end? Les procédés pour signaler le passage du temps ne sont plus à inventer à Hollywood, le maquillage permet de vieillir de façon crédible des personnages, alors pourquoi raconter une telle histoire avec des lacunes aussi grossières? Les moyens sont bien supérieurs à ceux dont disposait De Mille, et bien moins onéreux, alors pourquoi ne pas les utiliser? Et pour ce qui est d'"Alexandre", ça n'a pas eu l'air de choquer grand monde que sa mère ait l'air d'avoir le même âge que lui...
Et tant qu'on y est, où est passé l'idéal unificateur de ce grand conquérant, qui voulait certes étendre l'influence hellénique aux confins du monde, mais aussi harmoniser les coutumes qui étaient les siennes avec celles des peuples conquis? Ce fut lui le premier mondialiste, le premier à comprendre les avantages du métissage et de l'abolition des préjugés culturels, car ces différences nous enrichissent. Quelqu'un peut dire, en sortant du film, qu'il a eu ne serait-ce qu'une allusion à ce projet, qui fut la véritable raison de sa courte mais glorieuse expédition de Macédoine jusqu'en Inde avec la "plus grande armée de l'antiquité"?


Bref, je demande peut être la lune, mais je n'ai pu m'empêcher d'être déçu par ces films, et comme eux, il y en a d'autres qui suivent la même voie, et qui auraient dû sortir directement en DVD. Heureusement, il reste des choses regardables au ciné. Peut être que ce ne sont pas les films qui marchent le mieux, mais ceux qui donnent envie de croire que, en ces temps de technologie et de maîtrise de l'image, il y a encore des conteurs parmi nous...

sad clown


I didn't really feel like getting out of bed this morning
but a person in my position is not allowed to frown
cause facing them with anything but a large smile is disturbing
people want me to rejoyce and act happy around town
they want me to make them laugh even when the circus' burning
ain't nobody wanna hear about a sad clown

jump! stomp! shout! dance! for crying out loud!
until the need for amusement has totally fade away
do we look worried about what you might be worried 'bout?
you're here to entertain us until de break of day
we'll stand for nothing les than hilarious and wild
until you're all alone you're not aloud to cry like a child!

colourful and cheerful is what I ought to be?
no place for doubts, frustrations, or even feeling down
a constant performance, a star you want to see
why bother bout the performer when you know the show begun
nobody wants to think of us as vulnerable or weak
we're supposed to be happy, to bring you joy and fun
but no one's taking care of our own joy... no one!
that's why every clown you'll se will be a sad one.
a very sad one...

cupid's hangover part I

Je ne sais pas d’où vient la croyance populaire selon laquelle cupidon est un chérubin ailé qui se promène tout nu et décoche des flèches d’amour à tout va… simplement ridicule ! Je crois qu’on est victimes d’une imagerie judéo-chrétienne qui voudrait nous voir comme des anges ou quelque chose approchant, des êtres asexués et dévoués au service de l’humanité. Dévoués, nous l’avons été tant que nous y avons cru, et ça n’a pas dû durer plus que quelques centaines d’années.

Mais pardon, où sont mes manières, j’ai complètement oublié de me présenter ! Je suis R., un tiers de cet être mythologique que les humains appellent cupidon. Oui, je sais, je ne ressemble pas vraiment à ce que vous aviez en tête, je suis un être d’apparence adulte (d’apparence seulement, puisque malgré mes 7000 et quelques années sur cette terre – ou peut être à cause d’elles, justement – il paraît que j’ai un comportement d’adolescent attardé), je n’ai pas l’air angélique pour un sou – et pour cause, je ne suis pas un ange, pour la millième fois ! – et pour couronner le tout, je suis Noir ! Mes deux autres acolytes ne cessent de me faire des blagues au goût douteux là-dessus, disant que c’est normal que l’amour parte en couille sur terre, puisque le responsable d’un tiers des relations amoureuses est Noir, et ça se saurait si les Noirs étaient capables d’autre chose que de danser, baiser ou faire du sport ! Or il se trouve que moi, bizarrement, je ne suis doué pour aucun des trois… Ironie du sort et du Créateur, qui ne manque pas d’humour.

J’ai donc l’apparence humaine, ainsi que mes deux « associés », A. et C., les deux autres tiers de cette identité complexe et que je ne sais pas pour quelle raison on nous demande de garder secrète. C’est vrai que si on révélait nos vraies natures à tous les amoureux de cette planète, la Saint Valentin deviendrait une fête aussi joyeuse que la Toussaint ! Comment « marketer » une fête censée célébrer l’amour avec comme fer de lance trois alcooliques pervers et bagarreurs, qui passent plus de temps à essayer d’exorciser leurs démons qu’à accomplir leur mission ? Je sais, ça ne donne pas envie de croire en l’amour, mais ça n’a pas toujours été comme ça… On y a cru, un jour, comme vous, et dans le fond, nous souffrons encore de cela, et ce pour une durée indéterminée. Avec ces conneries d’amour, nous on a pris perpète, pour vous la souffrance s’achève le jour de votre mort. A la bonne heure !

Au début nous accomplissions notre mission avec sérieux et application, et nous réjouissions sincèrement de chaque couple que nous arrivions à rassembler. Aujourd’hui, non seulement ces enfoirés d’humains sont devenus presque aussi blasés que nous (et de plus en plus tôt ! On en a trouvé qui à 20 ans parlaient comme de vieux chevronnés, et avaient à peu près le vécu correspondant), mais ils sont aussi de moins en moins patients les uns avec les autres. À croire que plus ils vivent longtemps moins ils semblent disposés à se supporter « jusqu’à ce que la mort les sépare » ! Eh, oui, l’espérance de vie de 35 ans au moyen âge permettait plus facilement de croire à l’amour éternel, alors qu’aujourd’hui, il faut attendre 35 ans pour que bobonne crève ! Du coup, nous aussi on s’en fout, et aussitôt un nouveau couple constitué, nous ouvrons les paris sur la durée la plus probable de la mascarade. Je suis assez souvent gagnant à ce petit jeu là, mais faut dire que je ne prends pas beaucoup de risques, je vise jamais plus que les 3 ans… et j’ai souvent raison ! Qu’est-ce que j’ai pu les plumer, les deux autres cruches... Mais en même temps, vu mon niveau au poker, ils récupèrent assez rapidement leur mise, donc c’est de bonne guerre !

Mon acolyte A. est aussi du sexe masculin (je l’ai dit, nous sommes loin d’être asexués, et avons même une libido assez déjantée, tous les trois), a à peu près le même âge que moi (7000 et des brouettes, environ 30 à vos yeux), est du genre grand brun ténébreux au regard perçant, pouvant la seconde d’après se transformer en loufoque plaisantin, jouant les tours les plus cruels et improbables à quiconque se retrouvera sur son radar à cet instant là. Un savant mélange de Jake Gylenhaal dans « Brokeback Mountain » pour le côté « silence parlant » pseudo sexy, et de Looping de « l’Agence tous risques » pour l’humour potache. Le tout saupoudré de la douceur et la délicatesse d’un marquis de Sade (qui était au demeurant un fort charmant personnage, avec qui nous avons maintes fois eu l’occasion de philosopher).

Quant à C. c’est la fille du groupe. Un peu plus jeune, à peine 5500 ans – 26 à vos yeux – blonde, jolie, rigolote mais terriblement dangereuse pour la gente masculine… La réputation attribuée aux blondes ne saurait en aucun cas s’appliquer à elle, tant elle joue bien de ses charmes sans jamais se laisser devenir la proie des prédateurs égocentriques et un peu bêtes que sont les mâles de l’espèce humaine. C. est notre caution, notre sésame pour endormir la vigilance de nos propres victimes, et elle adore jouer ce rôle là ! Les hommes se font avoir par ses hauts dos nus, les femmes par son air complice (alors même qu’elle les aide à creuser leur propre tombe, si j’ose m’exprimer ainsi), et au final, elle obtient ce qu’elle veut de tout le monde : des verres au bar des uns, de la confiance et une baisse de vigilance (qui nous profite à A. et à moi) des autres. Je crois qu’on appelle ça le travail d’équipe …

Les questions qui vous tarabustent en ce moment précis doivent être nombreuses : comment de tels êtres au comportement aussi abject peuvent être les garants de l’amour sur terre ? Que sont-ils s’ils ne sont pas humains ? S’ils ont une vie sexuelle et/ou amoureuse, où trouvent-ils le temps de s’occuper de nos amours à nous ? Si vous vous posez ces questions, vous avez bien raison, et je vais essayer d’y répondre du mieux que je pourrai.

Nous avons apparence humaine pour la simple et bonne raison que nous avons été humains, avant de recevoir la bénédiction ( ?) de la vie éternelle de la part du Créateur. Ça s’est passé au moment où il a remarqué une baisse de natalité chez les humains. Ils (vous, donc) avaient, après des milliers d’années d’évolution, atteint un stade que l’on peut considérer comme étant proche de l’actuel, l’étape de l’homo sapiens. Une fois le cerveau passé à des fonctions plus complexes, une fois développée la capacité de créer des objets inutiles à la survie de l’espèce, l’homme s’est entouré d’un confort qui lui a fait baisser la garde et se désintéresser peu à peu de la bagatelle, trop occupé qu’il était à profiter de son esprit bien supérieur à celui des animaux. Il a donc cessé de solliciter sa femelle plus que le nécessaire pour la reproduction, et encore !

Très vite, malgré sa supériorité intellectuelle, la race humaine s’est retrouvée en danger d’extinction. Il a fallu au Créateur trouver un moyen faire que l’homme s’intéresse à nouveau à sa femelle et inversement, de façon à relancer la croissance démographique de cette espèce qu’Il avait élu comme étant sa favorite, et qui devait régner sur les autres… il a bien compris avec les dinosaures que c’était n’importe quoi, qu’il fallait que la terre soit régie par des êtres capables de la transformer, pas des grosses bébêtes écraseuses d’arbres. Mais à quoi cela lui aurait-il servi d’effacer les gros lézards de la terre et les remplacer par les Hommes si ceux-ci, dès qu’ils se sont crus malins, se sont eux-mêmes mis en danger ? Il a donc fallu faire appel à cet instinct de survie de l’espèce que l’intelligence (le plus grand cadeau empoisonné qui soit) avait failli effacer. Il a décidé de choisir des êtres à part, qui auraient comme seule mission faire naître et perpétuer dans les cœurs des humains ce besoin de l’autre, ce lien indéfinissable et incompréhensible qu’on appelle l’Amour. Oh, bien sûr, il a utilisé aussi la formule chimique des humains pour ça, un mélange compliqué d’hormones et autres conneries, comme pour tous les animaux, mais quand celle-ci s’est révélée insuffisante, nous sommes rentrés en jeu.

Nous étions une véritable armée, des centaines de missionnaires de l’Amour dont le boulot consistait à faire croire aux humains qu’ils avaient un besoin impérieux de s’aimer pour exister. Au début, les premiers cupidons étaient de simples mortels à qui Il avait donné les dons de persuasion, de poésie, et ils devaient, par leurs créations artistiques, littéraires, musicales etc., donner un exemple à suivre en matière de comportement amoureux. Cette forme de cupidons existe toujours, ce sont des êtres dits « touchés par la grâce », les poètes musiciens et autres saltimbanques qui dégoulinent tellement de bons sentiments qu’ils ne peuvent faire autrement que de les partager avec la terre entière. Pour plus de sécurité pour eux-mêmes et pour les humains, ils n’ont plus conscience de leur mission, elle est inscrite quelque part dans leur inconscient. Donc, quand on parle de don pour la poésie, pour la musique, etc., on est on ne peut plus près de la vérité !

L’autre type de cupidons, celui dont je fais partie, a au contraire reçu la vie éternelle. Nous avons comme mission non pas arranger des couples au cas par cas (trop long et fastidieux, en plus on est incapables d’assurer un SAV digne de ce nom à trois) mais de créer des dynamiques amoureuses partout où on passe, d’inspirer les poètes en panne, d’insuffler le virus de l’amour chez les récalcitrants de façon à ce que leur transformation devienne un exemple à suivre pour les déçus et les sceptiques ! Nous n’avons été que quelques uns à avoir ce privilège au cours des millénaires, et aujourd’hui il n’en reste plus que trois, tous les autres ayant renoncé volontairement à leur immortalité pour vivre leurs amours au grand jour avec des mortels.

Les critères du Créateur pour choisir ses cupidons étaient on ne peut plus strictes : il fallait une droiture morale à toute épreuve, il fallait avoir aimé sincèrement au moins une fois dans sa vie, et avoir été responsable du bonheur d’un être aimé sur terre. Comme quoi, rien de mieux que l’amour pour nous guérir de l’amour… Aujourd’hui, même Lui a renoncé à « former » de nouveaux cupidons, tellement la tâche est devenue ardue et ses critères absolument incompatibles avec les modes de vie adoptés par les humains depuis des siècles. Du coup, il se retrouve coincé avec nous trois, blasés au possible, mais derniers témoins d’une époque révolue où l’Amour tel qu’Il l’a voulu sur terre a vraiment existé. Et étant données les expériences de nos collègues qui ont renoncé à l’immortalité pour vivre leur amour et se sont plantés au final, aucun de nous trois n’est prêt à un tel sacrifice. Puis, il faut l’admettre, l’amour, on n’y croit plus, mais les humains sont quand même vachement drôles quand ils font semblant d’y croire ! Alors, faute de mieux, on s’en amuse, on en profite (on aurait tort de s’en priver, non ?) en attendant… en attendant quoi ? Je ne sais même pas ce qu’on attend. L’éternité, ça finit quand, à peu près ? Jamais ? C’est bien ce que je me disais !

Tuesday, November 18, 2008

Never too old!

You're never too old to love the Bunny...