Sunday, June 29, 2008

hyperactivité cérébrale...?

Résumons: jeudi soir, grosse fiesta jusqu'au petit matin. 45 min de dodo, et en route pour le boulot. Je n'ai pas eu une minute à moi, je n'ai pas arrêté de la journée. À la fin de la journée, direction gare de Lyon pour prendre mon train. Physiquement j'étais épuisé, je me suis dit que je dormirais 3 heures d'affilée... qe nenni! j'ai lu un magazine de basket acheté en gare, mangé un sandwich, fait des croquis, écrit des textes... quand j'en ai fini, j'étais à 10 minutes de l'arrivée! Une fois arrivé à destination, une bonne nuit de sommeil se promettait à moi: encore raté! j'ai écrit jusqu'à 4h30 du matin, et c'est péniblement que je me suis réveillé à 8h pour m'occuper de mon bout de chou. La journée s'est déroulée sans temps morts, et pendant sa longue sieste de l'après midi, au lieu de profiter pour faire la même chose, j'ai écrit, me suis amusé au montage vidéo... alors q mon corps me réclamait du répit... Dans l'aprÈs midi, petite déconnexion au soleil avec ma fille, j'ai quand même trouvé moyen de dessiner pendant qu'elle courait dans tous les sens ou se reposait sur sa serviette. La nuit, discute sur facebook, écriture jusqu'à 3h, c'est finalement en essayant de regarder le dernier match de la finale NBA que j'ai rendu les armes... jusqu'à 7h30, heure de l'appel du ventre de Thaïs! Il es 9h, elle fait du dessin, on écoute des comptines, et je profite de ces quelques minutes avant de sortir avec elle pour partager avec vous mon désarroi, cette lutte entre mon corps qui réclame clémence et mon cerveau qui la lui refuse, ou alors que très épisodiquement, alors qu'il faudrait que je dorme au moins 20 heures... au moins... il faut VRAIMENT que je trouve le bouton OFF! Ça devient urgent!

Saturday, June 28, 2008

FUCK lévitique 19:28!


Lv 19,28. « Vous ne ferez point d'incisions dans votre chair en pleurant les morts, et vous ne ferez aucune figure ni aucune marque sur votre corps. Je suis le Seigneur. »

Dieu est donc contre le tatouage. Bien. Je n’en suis pas à une entorse près de la Divine parole.

Tout au long de l’histoire, depuis son apparition au néolithique, cette pratique a toujours représenté beaucoup pour ceux qui en portaient. Des rites religieux des divers peuples du Pacifique ou d’Amérique du sud à l’affirmation d’un rang, de l’infamant matricule imposé par les nazis à leurs victimes au CV criminel des gangs de L.A., de symbole d’appartenance à forme de rébellion ou atout de séduction, le tatouage en a vu de toutes les couleurs, et laisse assez rarement indifférent.

En Polynésie, d’où est originaire le mot (de tatau, qui signifie « dessiner »), les corps sont recouverts d’encre depuis des siècles, chaque dessin, chaque emplacement, chaque symbole ayant un sens bien précis. L’on y lit l’arbre généalogique, l’histoire de la lignée et le caractère de celui qui le porte. Dans ce cas bien précis, comme dans bien d’autres d’ailleurs, le dessin est un vrai vocabulaire, un moyen de communication. C’est une vision du tatouage que je partage, car je me vois mal me promener jusqu’à la fin de mes jours avec une fleur ou un papillon sur la peau juste pour faire joli, comme un vêtement sur lequel on aurait craqué. Je pense au contraire que le tatouage que je me ferai faire devra être chargé de symbolique, avoir une réelle signification. Voici en somme ce que je veux qu’il soit pour moi :
Je le ferai sur mon bras gauche pour deux raisons, une pratique et l’autre symbolique. D’abord parce que c’est un endroit du corps moins sujet aux déformations temporelles que d’autres ; ce sera sur le bras gauche parce que je suis gaucher, il sera donc l’articulation de mon bras « valide », le point de départ de mes actions, il m’aidera à soulever mon Excalibur ; puis franchement, ça m’arrange d’être gaucher, car j’ai une vilaine cicatrice sur le bras droit, et ça le ferait nettement moins…

Pour ce qui est de son aspect, j’y travaille, sachant que j’ai depuis le début une idée assez précise, mais qui évoluera forcément selon le talent du tatoueur, les contraintes techniques, etc.
L’image que je veux c’est un « pensador », figure mythique de l’art angolais, et qui me représente assez bien. Je pense beaucoup. Beaucoup trop parfois. Ça a du bon et du mauvais, mais c’est qui je suis. « quod me nutrit me destruit »Un penseur, donc. Ce penseur sera au milieu d’une spirale/ d’un cercle d’une certaine épaisseur, et cette spirale sera composée d’éléments, de symboles représentant des étapes importantes de ma vie. Mes origines, mon nomadisme, « mes » cultures, mes constructions, mes victoires, mes défaites, ma projection sur l’avenir (un prochain tatouage ?). Je veux que tout ceci soit représenté de façon simple et belle, et après avoir écumé des dizaines de pages de tatouages sur le net, je me suis décidé pour un stylisme polynésien. Ce sera puiser à la source de cet art, m’approprier un langage qui ne m’appartient pas et le faire mien. L’histoire de ma vie, quoi ! Ayant vécu dans trois pays différents, fréquenté une dizaine d’établissements scolaires, appris une langue par besoin et une autre par plaisir, ayant baigné dans des univers musicaux aussi divers que peuvent l’être le semba, la soul, le hip hop, la samba, je suis décidé à créer ce tatouage à mon image, tel une partition, un plan d’architecture, un carnet de voyage dans le temps. Une composition où le plein aura autant d’importance que le vide, les silences en diront autant que les mots, le contraste de l’encre noir sur ma peau marron donnera, j’espère, un résultat coloré de sens. Je tâtonne, me tâte depuis un bon moment, je réfléchis… mais il sera bientôt temps de passer à l’action. Et une fois le premier fait, je pense que d’autres suivront. Je vais faire de ma peau ma toile. N’en déplaise à Dieu...

Thursday, June 26, 2008

Reflection eternal, by Filipe Cardoso

Impressões

Divertido como a percepção que temos das coisas mudam.
A pouco tempo atrás "re" descobri uma música de que gosto muito. As primeiras vezes que a voltei a ouvir, mal consigo descrever as sensações que vivi. Quase que me vinham lágrimas aos olhos, achei a tão linda que mal a consegui descrever, tive de a partilhar.
Assim, reagindo como todo ser humano na sua normalidade, fui ouvindo a música vezes sem conta, de manhã, à tarde, à noite até a exaustão sem me aperceber que aos poucos eu estava a matar a magia do música.Pois aos poucos foi exactamente isso que aconteceu; aos poucos, quase sem me aperceber, subtilemente a magia foi desaparecendo até que, provavelmente pelo facto de me ter habituado a ela, a sua magia aos meus ouvidos desapareceu mesmo que conscientemente eu continue a saber que ela É LINDA.

O que há de engraçado nesta história é que este fenómeno, salvo raras excepções, e aqui devemos entender a palavra no seu REAL sentido, reproduz se em todos os campos da nossa vida: aquela mulher que achei linda ontem, hoje já a vejo com um olho diferente, aquela comida com aquele sabor extraordinário hoje já sabe de uma maneira diferente, já não é assim tão bom e por aí além. O que muitas vezes nos desorienta pura e simplesmente, desnorteia-nos desampara-nos e ANGUSTIA-NOS. a paixão é uma coisa engraçada e como se diz "apenas a mudança é constante!!!!"

Wednesday, June 25, 2008

resultat d'un test sur facebook...

test: Que fuyez vous le plus?

Résultat: La Solitude

Votre profil dominant : Aidant Profil Pour vous, tout va bien lorsque les autres vont bien. Pour vos proches, vous avez de l’importance, et votre entourage compte sur vous : cela vous rassure, vous donne le sentiment d’exister vraiment. Avec une intuition sans pareille, vous devinez ce qui est bon pour l’autre, vous savez devancer les désirs, être sincèrement serviable. Les autres sont au centre de votre vie, c’est pourquoi vous fuyez la solitude.

Une phrase pourrait vous caractériser : « J’aime, donc je suis. » Mais vous ne savez pas faire pour vous-même ce que vous faites pour les autres : à force de vouloir être trop gentil, vous faites passer vos besoins en dernier, vous les refoulez au point de les ignorer totalement. Il est fort possible que vos besoins n’aient pas été pleinement reconnus par vos parents et que vous ayez connu de pénibles moments de solitude affective. Vous avez peur de l’abandon.

Points forts et limites L’ennéagramme considère les limites de la personnalité comme des sources d’enseignement – et non comme des défauts ! Ce qui nous différencie les uns des autres, c’est l’ordre dans lequel certaines qualités et limites prédominent en nous. Elles sont organisées d’une manière originale, ce qui fait que nous sommes uniques
Qualité principale : l’amour.
Motivation principale : être reconnu pour votre capacité à vous occuper des autres.
Tendance positive : l’humilité. En travaillant sur l’orgueil, vous pouvez découvrir les vertus de l’humilité, du désintéressement.
Tendance négative : l’orgueil. A force de vous sacrifier pour les autres, vous finissez par vous sentir indispensable.
Mécanismes de défense : vous refoulez ou réprimez vos besoins.
Difficultés majeures : une mauvaise opinion de vous-même. Devoir supporter que les autres n’en fassent pas autant pour vous que vous pour eux. La rancune. La peur d’être pris pour un égoïste.

Interrogez-vous => Quelle difficulté se présente le plus souvent dans ma vie quotidienne ? => Comment, dans ma vie, développer ma « tendance positive » ? => Vers quel autre type aurais-je envie d’évoluer, et pourquoi ?
Vous et les autres: En fonction de ses points forts, de ses limites, de son éducation, chaque profil installe, au cours de sa vie, un certain type de relation aux autres. En voici les fondements. Ces modèles ne sont ni fixes ni définitifs : tous les points « faibles » de la vie relationnelle peuvent être travaillés, améliorés.
Vos principes relationnels : vous vous sentez apprécié lorsque vous vous occupez des autres, vous faites d’ailleurs beaucoup pour être au centre des relations. Vous n’aimez pas les contradictions, que vous prenez pour des oppositions. Vous avez des difficultés à vous engager dans une relation avec quelqu’un qui n’a pas besoin de votre dévouement.
Ce que les autres apprécient en vous : votre attention, votre capacité d’amour, vos cadeaux.
Ce que vous devez améliorer : occupez-vous de temps en temps de vous-même. Comment les autres peuvent agir avec vous : se montrer sensibles à vos efforts, et vous pousser à exprimer votre personnalité. Ne rien vous cacher (sous peine que vous ressentiez immédiatement qu’il se passe « quelque chose »), et ménager votre susceptibilité.

Saturday, June 21, 2008

Yesterday I fell in love with this song...

If you catch me dreaming
Please don’t wake me till I’m done
Just leave me sleeping
Until the morning comes
Just pass me over
Make believe that I’m not there
Just leave me be
Until the savior comes

“Pass me Over”, by Anthony Hamilton

The message of this song is universal. It is simply beautiful. Hope is in need today. Love is in need today.

O que fizeste comigo?

O que fizeste comigo?
o que fizemos um com o outro para a tua dor ser as minhas lágrimas
E o teu sorriso a minha alegria?
Perguntas me porque gosto de ti.
respondo te:
Porque nos teus olhos me perco;
na tua paz descanso;
E nas tuas palavras me reencontro.
Chega?

Filipe Cardoso

Le piège de Narcisse



Écrire un blog est un exercice narcissique. On s’y expose, on s’y mire comme dans cette fameuse eau limpide où Narcisse s’est amouraché de son image. On aime ce qu’on écrit, on le trouve beau, pertinent, plein d’esprit. Le danger qui nous guette c’est d’y tomber, d’en devenir prisonnier, d’en mourir. La motivation aussi est la même : être aimé à la hauteur de ce qu’on estime mériter. « On n’est jamais aussi bien servi que par soi même ». L’adage est vrai pour pratiquement tout dans cette vie, mais est il valable lorsqu’il s’agit d’amour, d’affection ? Sait-on seulement s’aimer ?
Je ne sais comment éviter le piège de Narcisse, car je ne supporterai pas de n’être amoureux que de quelqu’un aussi imparfait que moi-même. Je ne veux pas qu’une fleur qui porte mon nom pousse à l’endroit où j’aurai péri. J’ai surtout envie que les fleurs qui portent mon nom grandissent et s’épanouissent sous mon regard et mes soins, et non pas en mon absence. La première fleur est déjà « vieille » de deux ans et demi, mais pousse dans un jardin qui ne m’appartient plus. Elle n’en reste pas moins la plus belle, la plus délicate, la plus merveilleuse des fleurs de tout l’univers. Et je me sens l’âme d’un jardinier à vie, je fais le vœu d’en prendre soin jusqu’à mon dernier souffle. Car je l’aime. Pour toujours. Et elle m’aime. Pourvu que ça dure…

The island



Je suis un citoyen lambda, mouton parmi les moutons de ce monde surpeuplé de moutons, où chacun est comme son voisin, à une ou deux touffes de laine près. Je mange, bois, travaille, procrée, ris, pleure, gueule, me tais, aime, hais, souffre, exulte, apprends, me trompe, grandis, mûris, vieillis, avance inexorablement vers la fin… comme tout le monde. Les buts de ma vie, comme ceux de l’écrasante majorité des gens que je connais, sont écrits à l’avance, gravés dans la roche solide du déterminisme social. Quels que soient les chemins détournés que j’aie pris ou soit en train de prendre pour y arriver, j’y arriverai. Boulot, maison, famille, factures, vacances, études des enfants, crise de la quarantaine, instabilité conjugale, départ des enfants du cocon, retraite, petits enfants, vieillesse, sagesse, cultiver mon jardin… c’est mon destin, comme c’est celui de tous ceux qui me ressemblent. On est tous le même, seuls les prénoms changent, et malgré cela, nous cherchons tous ce petit quelque chose qui nous rend uniques, qui nous différencie de la masse, ce qui fait de nous qui nous sommes en tant qu’individus et non seulement des rouages de la grande machine qu’est l’Humanité. On passe notre vie à se rebeller, à lutter contre l’uniformité, et ce combat même, du fait qu’il nous soit commun, est une preuve de plus de celle-ci, si besoin était. CQFD.
Ma singularité, mon unicité (j’adore employer des mots barbares !), mon caractère, ce qui fait que je suis Ricardo Glenn Rosário Baptista et pas un autre, c’est, outre mon histoire et vécu personnels, mon île. Nous en avons tous une, où nous nous retrouvons seuls face à nous-mêmes, à nos peurs, fantasmes, à nos contradictions, à nos forces et faiblesses. Nous n’avons pas tous le même degré de conscience par rapport à l’existence de cette île, certains la cultivent, d’autres la subissent, d’autres encore l’occultent, et certains (ça doit bien exister) n’en ont pas.
L’insularité n’est pas une image prise au hasard : l’imaginaire collectif attribue à l’île un côté dépaysant, loin du monde, isolé, loin de nos vies moroses. On y fantasme l’existence de trésors, de secrets, le chemin y menant est souvent semé d’embûches, de monstres, de tempêtes, on y échoue plus souvent par hasard que par notre propre volonté. Robinson Crusoé et le mythe de l’île déserte, paradisiaque, dans laquelle on mène une vie certes dure, mais dépouillée, sans chichis, saine, confrontés à nos réels besoins seulement, ça vous dit quelque chose ? Eh bah ça tape en plein dans le mille!

Je vais vous parler de mon île. Dans mon île, je suis seul. Seul maître à bord. Le climat n’y est pas toujours idyllique. Bien que rarement orageux (mais quand ça l’est, ça l’est !), il n’est pas non plus ensoleillé à longueur d’année. Il est lourd, chaud, des nuages chargés d’électricité lui confèrent une atmosphère particulière, excitante souvent, effrayante parfois. C’est un peu le climat de l’Afrique du Sud pendant la saison des orages… Les coups de tonnerre retentissent avec d’autant plus de fracas qu’ils sont inespérés, tant le ciel peut être trompeur et sembler dégagé alors qu’il est on ne peut plus chargé ; la foudre dessine des centaines de traits lumineux dans le ciel noir, la nuit. Quand le soleil y brille, le ciel n’est jamais totalement dégagé, mais le bleu est d’une grande intensité, d’une luminosité à faire mal aux yeux. La végétation est en grande majorité composée de livres, de tous les coins du monde, un melting pot passionnant allant de Kundera à Rimbaud, avec cependant trois grandes dominantes pour ce qui est de l’origine des espèces : Angola, Portugal et France. Les avenues sont jalonnées d’allées de palmiers balzaciens de part et d’autre, hauts de dizaines de mètres. Au début du printemps, des jacarandas parfumés inondent le sol de fleurs de poésie de Luís de Camões et Fernando Pessoa ; dans les côtes, sur les plages sauvages, des cocotiers majestueux vous tendent leurs feuilles recouvertes des chefs d’œuvre de Pepetela, des récits irrévérents et poétiques de Manuel Rui, remplis de cette langue « parlée » si caractéristique de la littérature angolaise, des rues de Luanda… Des buissons d’aphorismes « OscarWildiens », tels des roses, aussi odorants qu’épineux, se dressent sur chaque balcon, tombent en cascades des pots de fleurs, qui viennent rajouter des touches de rouge passion sur des façades coloniales aux couleurs pastel.
L’architecture - oui, bien que j’y sois seul, il y a bien une ville. Je suis un citadin respectueux de la nature, mais je ne saurais vivre dans une cabane en rondin, même dans mon île imaginaire. Puis c’est la mienne, je fais ce que je veux ! L’architecture, donc, y est un mélange de colonial latin et d’haussmannien. Il n’y a pas de gratte ciel, de cathédrale, de monument de quelque sorte que ce soit. Tout y est à échelle humaine. Il y a des salles de concert, des cinémas qui passent beaucoup de films d’Hitchcock et une salle qui passe Citizen Kane et Pulp Fiction 24h/ 24. Les rues sont larges, les points de vue ménagés de telle sorte que de tous les points de la ville on voit la mer. Le sol est naturellement riche en musique, on en trouve de toutes sortes : soul, hip hop, rock, r & b, même électro (un daft punk ou un modjo par ci par là). Il y a des régions riches en diamants, avec des pépites d’une valeur inestimable (Outkast, Jimi Hendrix, Lauryn Hill, Talib Kweli, Common, Anthony Hamilton entre autres).

J’y accède en prenant le bateau de la solitude, et une fois sur place, je suis nu, vulnérable et surpuissant à la fois, puisque livré à moi-même mais protégé par les vastes étendues d’eau qui m’entourent, une mer au brouillard permanent et si épais qu’il faut connaître le chemin pour arriver à bon port. Je vais dans mon île pour échapper à un monde que je ne comprends pas à force de trop l’avoir compris, pour donner libre cours à des sentiments qui, exprimés à cœur ouvert et sans la protection de l’ironie et du sarcasme, me rendraient fragile aux yeux des autres. J’y vais pour échapper à l’enfer tel que Sartre le définit dans Huis Clos, à savoir le reste de l’humanité ; j’y vais pour ne plus ressentir la pression du regard d’autrui, du jugement d’autrui. Et pourtant, quand j’y suis, je n’essaye pas d’occulter mes défauts : je les triture, analyse, décortique, travaille dessus. Du moins j’essaye…
Le plus gros de l’activité sur mon île se passe la nuit, tard dans la nuit, jusqu’au petit matin. Ça fait depuis un moment, depuis mes années d’étude en archi, que la nuit est mon horaire de bouillonnement, de fébrilité. Mon île est le lieu ultime d’introspection, de réflexion, de création. Car non, je n’y vais pas que pour me prendre la tête et essayer de répondre à des questions philosophiques (qui suis-je ? où vais-je ?) : j’y vais aussi pour m’aérer, pour m’exprimer comme je ne m’en sens pas capable dès lors qu’on est susceptible de m’entendre, interpréter, juger. Donc j’y crée, avec les moyens dont je dispose. Je dessine, j’écris, puisant l’inspiration dans les ressources naturelles de mon île. Tel Ian Flemming dans son petit bungalow jamaïcain, je m’y installe pour écrire, pour rêver de ce dont je ne suis plus capable dans le monde réel, pour livrer le résultat de mes observations. Il y a moi, ma nature bien particulière, mes innombrables cahiers moleskine, un criterium 2mm et mon stylo Montblanc, mon ordinateur portable et mon iPod. La seule nourriture dont j’ai besoin pendant ces périodes d’absence, je la trouve sur place. Tout au plus, la télé, lien et reflet de cette société que je cherche à comprendre, une des inventions les plus fascinantes du XXème siècle. Elle est source d’inspiration, et la nuit il y a des programmes bien plus intéressants qu’on ne pourrait le croire.

De temps en temps, je reçois la visite de mon ami Filipe, dont l’île ressemble un peu à la mienne, et se trouve à proximité. Quand il vient, on discute philosophie, musique, sport, politique, mais aussi sentiments. On parle de nos états d’âmes, de nos déceptions, de nos aspirations, de nos rapports difficiles avec les autres (femmes, parents, amis) et avec nous-mêmes. Filipe est mon alter ego, on se ressemble beaucoup, dans nos délires mais aussi dans nos interrogations, dans nos visions de la vie. C’est mon voisin le plus proche, il est le bienvenu dans mon chez moi à toute heure du jour et de la nuit.

J’ai écrit chaque article de mon blog depuis mon île. Elle n’est pas paradisiaque, elle expose tout ce que je suis, tout ce que je fais sous une lumière crue, impitoyable. La description que je viens de vous en faire n’équivaut pas le moins du monde à un voyage. C’est plutôt une brochure, avec tout ce que cela implique en termes de marketing. Je ne cherche pourtant pas à vous la vendre, mais à vous la faire découvrir ; je ne prétends pas qu’elle est parfaite, je dis juste qu’elle est là. Le but n’est pas de vous faire y accéder, mais de vous amener à vous demander ce qu’il en est de la vôtre, si vous en avez une. C’est, à mon sens, un voyage bien plus intéressant et nécessaire que de découvrir celle de quelqu’un d’autre. Dans un premier temps. Se connaître soi même dans la mesure du possible, c’est le meilleur moyen de se donner à connaître aux autres.

« Les mêmes forteresses que nous construisons pour nous protéger des autres nous en isolent. Il est plus aisé de construire des murs, même très hauts, que des ponts, même très courts ; car ceux-ci demandent une connaissance de l’autre rive. »

Ricardo Baptista

Thursday, June 19, 2008

“L’amour”

“L’amour”


De la nature, Lucréce,



Voilà pour nous Vénus, voilà ce qu’on nomme l’amour,
Voilà cette douceur qu’en nos cœurs goutte à goutte
Vénus a distillée, puis vient le froid souci :
Que l’aimé soit absent, ses images pourtant
Sont présentes, son nom hante et charme l’oreille.
Mais il convient de fuir sans cesse les images,
De repousser ce qui peut nourrir notre amour,
De tourner ailleurs notre esprit et de jeter
En toute autre personne le liquide amassé,
Au lieu de le garder, au même amour voué,
Et de nous assurer la peine et la souffrance.
À le nourrir, l’abcès se ravive et s’incruste,
De jour en jour croît la fureur, le mal s’aggrave
Si de nouvelles plaies n’effacent la première,
Si tu ne viens confier au cours d’autres voyages
Le soin des plaies vives à la Vénus volage
Et ne transmets ailleurs les émois de ton cœur.

Fuir l’amour n’est point se priver des joies de Vénus
C’est au contraire en jouir sans payer de rançon.
Oui !la volupté est plus pure aux hommes sensés
Qu’à ces malheureux dont l’ardeur amoureuse
Erre et flotte indécise à l’instant de posséder,
Les yeux, les mains ne sachant de quoi d’abord jouir.
Leur proie, ils l’étreignent à lui faire mal,
Morsures et baisers lui abîment les lèvres.
Impure leur volupté cache des aiguillons
Les incitant à blesser l’objet, quel qu’il soit,
D’où surgissent ces semences de leur fureur.
Mais, légère, vénus, à l’instant de l’amour,
Vient briser la peine, tandis que la volupté mêlant ses caresses refrène les morsures.
De là vient l’espoir que l’origine de cette ardeur,
Le corps qui l’alluma, puisse en éteindre le brasier.
Mais la nature proteste qu’il advient le contraire,
Et c’est bien le seul cas où plus nous possédons,
Plus notre cœur brûle d’un funeste désir.
Nourriture et boisson absorbées par le corps
Peuvent y occuper certaines parties.
Ainsi se comble aisément le désir d’eau et de pain.
Mais d’un beau visage et d’un teint frais, rien ne pénètre
Pour réjouir le corps, hormis des simulacres
Ténus, espoirs souvent emportés par le vent, pauvrets !
Vois l’homme que la soif en son rêve dévore :
Pour éteindre ce feu, aucune eau n’est donnée,
Mais il recourt à des images, s’acharne en vain,
Mourant de soif au fond du torrent où il boit.
Tels amants, jouets des images de Vénus :
Leurs yeux ne pouvant se rassasier d’admirer,
Leurs mains rien arracher aux membres délicats,
Ils errent incertains sur le corps tout entier.
Unis enfin, ils goûtent à la fleur de la vie,
Leurs corps pressentent la joie, et déjà c’est l’instant
Où Vénus ensemence le champ de la femme.
Cupides, leurs corps se fichent, ils joignent leurs salives,
Bouche contre bouche s’entre-pressent des dents, s’aspirent,
En vain : ils ne peuvent rien arracher ici
Ni pénétrer, entièrement dans l’autre corps passer.
Par moments on dirait que c’est le but de leur combat
Tant ils collent avidement aux attaches de Vénus
Et, leurs membres tremblant de volupté, se liquéfient.
Enfin jaillit le désir concentré en leurs nerfs,
Leur violente ardeur s’apaise un court instant,
Puis un nouvel accès de rage et de fureur les prend
Tandis qu’ils se demandent ce qu’ils désirent atteindre
Et ne trouvent aucun moyen de terrasser leur mal,
Tant les ronge incertains une blessure aveugle.
Ajoute qu’ils se demandent ce qu’ils désirent atteindre
Que leurs biens vont en fumée, en tapis de Babylone,
Leurs devoirs languissent, leur renommée chancelle.
À leurs pieds parfumés rient des merveilles, de Sycione bien sûr !de grosses émeraudes dans l’or serties
Jettent des feux verdâtres et leur vêtement de pourpre
S’use à toujours boire la sueur de Vénus.
L’honnête patrimoine devient bandeaux et mitres,
Se change en robes, tissus d’Élide ou de Céos,
Festins plantureux, tables richement parées, jeux,
Coupes abondantes, parfums, couronnes et guirlandes.
En vain ! Surgissant de la source des plaisirs,
Parmi les fleurs mêmes, une amertume les point :
Tantôt leur conscience éprouve le remords
D’une vie paresseuse et perdue en débauches,
Tantôt une parole ambigüe lancée par la belle
S’enfonce en leur cœur passionné, vivante brûlure,
Une œillade encore, un regard vers un autre,
La trace d’un sourire.

Voilà quels maux on trouve dans un amour juste et comblé.
(thanx Ph)

"Aube", d'Arthur Rimbaud

J'ai embrassé l'aube d'été. Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombres ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit. La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom. Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins: à la cime argentée, je reconnus la déesse. Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq. A la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais. En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois. Au réveil il était midi.

insomniak


4h37 – Survival of the Fittest des Mobb Deep

Je me suis endormi à 21h, résultat, réveillé à 2h40 ! Pas moyen de m’endormir. J’ai regardé une série sur mon ordi, écouté de la musique, fait des pompes, zappé à la télé… rien n’y fait… Alors je me suis mis à écrire. Des articles pour mon blog. Il y a une demie heure, peut être plus, j’ai appris en zappant que R. Kelly était acquitté, j’ai écrit sur ça ; j’ai écrit un article sur la boxe, mon délire actuel ; j’ai établi ma « playlist » du moment, les morceaux que j’écoute le plus ces derniers temps (tout en les écoutant) et leur ai mis un petit commentaire à chaque. Là, à court d’idées, j’écris sur mon manque d’idées. Eh oui, l’absence de sujet peut être un sujet en soi, pour peu qu’on soit assez habile pour broder du vide.

4h49- 7 Nation Army des White Stripes

LCI (sans son) repasse les images des matches de foot la journée (la Russie bat la Suède et se qualifie pour le prochain tour !), puis se penche sur le cas des Bleus, éliminés avant-hier de l’Euro par… l’Italie. Le ciel commence à s’éclaircir, les nuages se teintent de nuances de violet. Bientôt ils seront colorés d’un spectre allant du bleu à l’orange. Le Sacré Cœur a une lumière allumée à son sommet, la silhouette noire de la basilique se découpe dans un fond en mouvement, comme dans un paysage d’Edvard Munch ; quelques lumières ici et là sont allumées, les enseignes des hôtels Campanile et Ibis brillent, encadrant l’église dans ce tableau étrange que je viens de vous décrire et que je viens de photographier. Bien sûr, la photo ne rend pas ce que je vois, mais c’est la limite de la machine par rapport à l’œil et surtout au cerveau humain. Je vais profiter de mon insomnie pour me prendre pour Manet et le photographier encore avec différentes lumières, à mesure que le jour se lèvera.

5h06 - Can’t Tell Me Nothing de Kanye West

“il est cinq heures, Paris s’éveille…” Je viens de voir pour la première fois un clip de Maya Barsony à la télé, sur M6 (oui, je zappe toujours, et je mets le son quand il y a un truc bien, autrement, c’est la musique sur l’ordi). Claude Puel devient manager de l’OL sur i>télé. Pourquoi j’arrive pas à dormir à des horaires normaux comme tout le monde ? Le jour s’est levé presque d’un coup, c’est marrant ce passage de l’obscurité à la lumière. Si on essaye de regarder l’aube se lever, on a l’impression que ça dure des heures ; mais si on n’y fait pas attention, on rate le moment, le moment magique de la transition. Il dure quelques minutes, mais il est aussi insaisissable que l’eau. Ça me fait penser à un poème de Rimbaud que j’ai étudié au lycée, où il poursuit l’aube en traversant un paysage féerique ; je me souviens qu’il y avait un « wasserfall blond » qui riait à son passage… un très beau poème en prose, faudrait que je le retrouve sur internet.

5h25 - Get Busy de Sean Paul

Infos sportives sur CNN. Les Celtics ont dominé les Lakers lors du match 6 de la finale : 131-92 ! 39 points d’écart. Ray Allen a mis 7/9 aux trois points, Kevin Garnett a fini avec 26 points et 14 rebonds, Paul Pierce, MVP de la Finale a marqué 17 points le 17 juin pour remporter le 17ème titre NBA de Boston. De quoi devenir son numéro fétiche… Le Big Three a répondu présent quand il le fallait.
Tiger Woods, après avoir remporté son 3ème US Open sur une jambe lundi (contre l’avis de son médecin), va être opéré des ligaments du genou. Encore un champion légendaire ! Je ne m’y connais pas spécialement en golf, mais je suis forcé d’être admiratif devant tant de volonté, de talent. Dernier exemple du genre qui me vient à l’esprit c’est Jordan, qui remporte la Finale NBA en 97 contre les Utah Jazz de Malone-Stockton en souffrant de gastroentérite ! Chapeau !

5h41 – We Be Burnin de Sean Paul

Je pourrais continuer comme ça pendant des heures… j’écris ce que je vois, pense, écoute ; de temps à autres je me lève pour prendre ma petite photo. Mais bien entendu, ce décalage a un prix : je baille !!! (Ça me soule, quatrième chanson de Sean Paul de suite, je passe à la prochaine !) Au moment même où il ne faudrait pas, le sommeil vient me titiller les paupières… Isn’t it ironic !? Si je m’endors maintenant, j’e serais au plus profond de la rêverie à l’heure où il faudra se lever pour aller travailler… dure vie, celle d’insomniaque…

6h20 – Daytona 500 de Ghostface Killah feat. Raekwon & Cappadonna

Je viens de passer quelques minutes sur photoshop à monter les photos du lever du jour sur le Sacré Cœur. Le résultat ne me déplait pas, mais ce n’est pas non plus bombastique. Je n’arrive plus à tirer les lignes bleus pour caler les photos sur cette nouvelle version de photoshop, et vu mon état second, je me suis contenté de les aligner du mieux que j’ai pu, sans repères, en deux-deux.
Météo du jour : nuageux, 15 le matin 21 l’après midi.
Je tombe de sommeil, je ne tiens plus l’ordi sur mes genoux, je l’ai posé sur la table-cube, j’écris allongé sur le canapé. Tout ça ne me dit rien qui vaille!... J’essaye de rester alerte, j’écoute Hip Hop des Dead Prez, mais je baille de plus en plus… encore une nuit d’insomnie que je paierais cet après-midi au boulot. Il est 6h33, et je ne tiens plus……………………………………………..

life is shadowboxing


La sueur. L’effort. Le bruit de cordes fouettant le sol. Les chaînes qui tintent à chaque coup dans le sac. Les chaussures qui crissent à chaque esquive. Les cris de l’entraîneur qui se fraient un chemin dans cette cacophonie, jusqu’à atteindre les oreilles de celui ou ceux à qui ils sont destinés. « Ta garde, ne baisse pas ta garde ! Allez, gauche-gauche-droite ! Gauche-gauche-droite ! » Les muscles qui chauffent. Le rythme cardiaque qui s’accélère. Le souffle qui commence à manquer. Puis on se concentre sur l’effort. Ça revient. On respire mieux, au bout d’un certain temps le corps s’habitue. Course, corde, étirements, technique (poings, sac, déplacements, combat), abdos, musculation, étirements… on pousse le corps jusqu’à sa limite. On ne l’atteint que pour mieux la repousser. La douleur. Au ventre, aux jambes, aux bras. On voudrait s’arrêter à chaque instant. Mais c’est justement à ce moment là qu’il faut continuer avec le plus de force, de courage. C’est là que l’esprit prend le relais et porte le physique. Comme dans la vie. Comme dans nos combats quotidiens. La volonté de départ peut s’évanouir avec les obstacles, les difficultés. À ce moment là, on se focalise sur le vrai objectif derrière la moindre petite action, sur ce qui nous motive à avancer. Et c’est l’esprit rivé sur cet objectif qu’on supporte la douleur, les problèmes. La récompense suprême ce n’est même pas le fait d’atteindre l’objectif, mais de se dire qu’on a eu la volonté suffisante pour ne jamais lâcher… Le sport, ce n’est qu’une des multiples formes d’art qui, comme toutes les autres, est profondément enraciné dans la vie elle-même. C’est une métaphore chronométrée de nos combats quotidiens, nos doutes, nos frustrations, nos renoncements, notre persévérance… Le sport, ce n’est que la vie concentrée, magnifiée. (Pour tous ceux qui se demandent encore pourquoi Sylvester Stallone a eu un Oscar pour Rocky !)

Não sei quantas almas tenho, Fernando Pessoa

Não sei quantas almas tenho.
Cada momento mudei.
Continuamente me estranho.
Nunca me vi nem acabei.
De tanto ser, só tenho alma.
Quem tem alma não tem calma.
Quem vê é só o que vê,
Quem sente não é quem é,
Atento ao que sou e vejo,
Torno-me eles e não eu.
Cada meu sonho ou desejo
É do que nasce e não meu.
Sou minha própria paisagem;
Assisto à minha passagem,
Diverso, móbil e só,
Não sei sentir-me onde estou.
Por isso, alheio, vou lendo
Como páginas, meu ser.
O que sogue não prevendo,
O que passou a esquecer.
Noto à margem do que li
O que julguei que senti.
Releio e digo: "Fui eu ?"
Deus sabe, porque o escreveu.

step in the name of love(?)


14 chefs d’inculpation pour pédophilie, pornographie infantile et j’en passe ; des vidéos accablantes où on le voit avoir des rapports sexuels (certes consentis, mais bon…) avec une gamine de 13 ans, et lui pisser dessus ; 6 ans de procédures judiciaires, des rebondissements « abracadabrantesques », pour citer Chirac (« ce n’est pas moi, c’est mon frère sur la vidéo ! ») ; une polémique qui a divisé l’Amérique noire (la fille en question étant noire, le chanteur en question étant noir, c’est une affaire entre noirs, ça ne mérite pas la couverture de CNN ! pas déconner, non plus !) ; une star mondiale de la musique au passé déjà trouble (il aurait épousé il y a des années sa petite protégée de 15 ans, devenue superstar depuis, avant de périr dans un tragique accident d’avion) ; le risque de 20 ans de prison pour le chanteur en question ; l’affaire est à l’origine de l’épisode le plus drôle des Boondocks, dessin animé politiquement incorrect s’il en est. Au final, acquittement, aucun chef d’inculpation retenu, il ne s’est rien passé, « pardon- monsieur- la star- de- vous- avoir- dérangés- aussi- longtemps, merci- de- votre- patience, de- votre- temps- et- bonne- volonté, est-ce- que- vous- pouvez- signer- un- autographe- pour- ma- fille, c’est- une- de- vos- plus- grandes- fans ? » Putain, c’est pas de la bombe, le show-business ???????????????

Ma Playlist du moment

Molotov 4 - Sefyu (« j’te décla-asse/ c’est ma deuxième tra-ace/j’désosse ton flow, ayé t’es bon pour la ca-asse ! » rime d’anthologie !)
Mamacita - Collie Buddz (dancehall hit of 2008 for me)
All Along the Watchtower - Jimi Hendrix (grand moment de guitarre! Jimi at his best!)
7 Nation Army - The White Stripes (grosse ligne de basse, simple mais efficace!)
Southside- Common (la rencontre de Common avec le « Louis Vuitton don » donne toujours des étincelles…)
Only You - Ayo (très belle balade, une déclaration comme on n’en fait plus)
Warwick Avenue - Duffy (soulful… UK is bringing female soul singers back on the map)
Valerie - Amy Winehouse (on reconnaît un tube quand même un enfant de 2 ans et demi le chantonne à longueur de journée- mais c’est vrai que ma fille a du goût, musicalement !)
Smells Like Teen Spirit - Nirvana (un pur moment de nostalgie et défoulement !)
Soldier - Erykah Badu (un ovni musical… LE morceau d’un album qui est une vraie perle)
Californication - Red Hot Chilli Peppers (“dream of californication…” no comment!)
Stronger - Kanye West (ce son me donne une pêche d’enfer à toute heure de la journée. Real feel-good music !)
American Boy - Estelle feat. Kanye West (smooth…)
Like You’ll Never See Me Again - Alicia Keys (nous rappelle la valeur des vraies choses, et l’importance d’en profiter avant qu’il ne soit trop tard…)
Africa is Calling - DaVille (soundtrack of my life...)
O Limite é o Chão - Kalibrados (“melhor amigo do homem é o copo não é o cão”- miúdos chanfrados mas o som bate!)
M.E.T.H.O.D. Man - Wu Tang Clan (CLASSIC HIP HOP JOINT)
Release yo Delf - Method Man (Meth at his best… makes me release the beast)
Touch the Sky - Kanye West feat. Lupe Fiasco (le flow de Lupe tue Kanye, mais il a fait sa part pour l’instru… il le sort d’où ce sample ? des cuivres de malade !)

Wednesday, June 18, 2008

Moi, Dorian Gray!


Ce blog est mon portrait. Il n'est pas une fidèle reproduction de qui je suis, bien sûr. Premièrement parce qu'il est fait par moi, alors il est forcément de parti pris. Il est accessible à quiconque en aura l'adresse ou tombera dessus, donc il faut, comme dans la vie, faire intervenir le "surmoi". C'est une manifestation de différents côtés de ma personnalité, une mise à nu scénarisée, maîtrisée, mais qui se veut 100% sincère aussi bien dans l'intention que dans le contenu. On n'a pas la capacité de TOUT dire, de TOUT montrer. D'abord parce qu'on ne connaît pas TOUT ce que nous sommes. Nous sommes en constante évolution, on est soumis à trop de facteurs plus ou moins aléatoires pour pouvoir nous définir de façon définitive. C’est pour ça qu'un blog, ce n'est pas un si mauvais portrait. Il est fait sur la longueur, il prend en compte les évolutions, l'humeur et les préoccupations du moment... D'où la référence au roman d'Oscar Wilde: je peins ce portrait, mais je ne l'expose pas dans le salon ni, le cache dans le grenier; ce n'est pas un exposé accablant de mes faiblesses ni un hommage pompeux à ma grandeur. C'est, comme la plupart des choses qu'on fait dans la vie, une tentative; de compréhension de soi, des autres. C'est aussi comme je l'ai déjà écrit, une forme d'exhibitionnisme, car j'expose ce que j'ai de plus intime: mes pensées, mes sentiments. C'est, enfin, une tentative de me montrer à moi même un peu plus comme je suis et pas seulement comme je me vois, dans le but de mieux m'auto-analyser. En relisant ce que je peux bien écrire, je me juge, je me critique comme si je critiquais quelqu'un d'autre. C'est un exercice glissant à tous les étages, car étant juge et partie, je ne suis pas toujours, comme j'ai commencé par dire, de la plus grande objectivité. Je laisse au soin de ceux qui me lisent de confronter mes écrits à ma personne dès qu'ils en auront l'occasion.
Mais pour moi, c’est avant tout une forme de thérapie, un lieu d’expression inédit, un exutoire, une fenêtre ouverte pour aérer mon esprit. Le fait qu’il reste assez confidentiel me pousse à y écrire des choses de plus en plus personnelles, même si parfois elles ne sont comprises dans leur totalité par moi. C’est un jeu, un loisir, un hobby devenu un véritable besoin. Mes coups de gueule sur ce qui se passe autour de moi et à l’intérieur de moi, c’est ici que je les sors en priorité. On ne peut changer sa Nature profonde, mais on peut toujours s’améliorer, avec du temps, de l’expérience et surtout de la patience. Je me souhaite d’y parvenir…

wouldn't have said it better...

Henry Rollins: What's your latest obsession?
Hank: Just the fact that people seem to be getting dumber and dumber. You know, I mean we have all this amazing technology and yet computers have turned into basically four figure wank machines. The internet was supposed to set us free, democratize us, but all it's really given us is Howard Dean's aborted candidacy and 24 hour a day access to kiddie porn. People...they don't write anymore - they blog. Instead of talking, they text, no punctuation, no grammar: LOL this and LMFAO that. You know, it just seems to me it's just a bunch of stupid people pseudo-communicating with a bunch of other stupid people at a proto-language that resembles more what cavemen used to speak than the King's English.
Henry Rollins: Yet you're part of the problem, I mean you're out there blogging with the best of them.
Hank: Hence my self-loathing.”

-Hank Moody, in "Californication"

Monday, June 16, 2008

Marquise...


LE BOURGEOIS GENTILHOMME
MONSIEUR JOURDAIN
Je vous en prie. Au reste, il faut que je vous fasse une confidence. Je suis amoureux d'une personne de grande qualité, et je souhaiterais que vous m'aidassiez à lui écrire quelque chose dans un petit billet que je veux laisser tomber à ses pieds.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Fort bien.
MONSIEUR JOURDAIN
Cela sera galant, oui.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Sans doute. Sont-ce des vers que vous lui voulez écrire ?
MONSIEUR JOURDAIN
Non, non, point de vers.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Vous ne voulez que de la prose ?
MONSIEUR JOURDAIN
Non, je ne veux ni prose ni vers.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Il faut bien que ce soit l'un, ou l'autre.
MONSIEUR JOURDAIN
Pourquoi ?
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Par la raison, Monsieur, qu'il n'y a pour s'exprimer que la prose, ou les vers.
MONSIEUR JOURDAIN
Il n'y a que la prose ou les vers ?
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Non, Monsieur : tout ce qui n'est point prose est vers ; et tout ce qui n'est point vers est prose.
MONSIEUR JOURDAIN
Et comme l'on parle qu'est-ce que c'est donc que cela ?
MAITRE DE PHILOSOPHIE
De la prose.
MONSIEUR JOURDAIN
Quoi ? quand je dis :" Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donner mon bonnet de nuit", c'est de la prose ?
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Oui, Monsieur.
MONSIEUR JOURDAIN
Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m'avoir appris cela. Je voudrais donc lui mettre dans un billet : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour ; mais je voudrais que ce fût mis d'une manière galante, que cela fût tourné gentiment.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Mettre que les feux de ses yeux réduisent votre coeur en cendres ; que vous souffrez nuit et jour pour elle les violences d'un...
MONSIEUR JOURDAIN
Non, non, non, je ne veux point de tout cela ; je ne veux que ce que je vous ai dit : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Il faut bien étendre un peu la chose.
MONSIEUR JOURDAIN
Non, vous dis-je, je ne veux que ces seules paroles là dans le billet ; mais tournées à la mode, bien arrangées comme il faut. Je vous prie de me dire un peu, pour voir, les diverses manières dont on peut les mettre.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
On les peut mettre premièrement comme vous avez dit : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour. Ou bien : D'amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux. Ou bien : Vos yeux beaux d'amour me font, belle Marquise, mourir. Ou bien : Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d'amour me font. Ou bien : Me font vos yeux beaux mourir, belle Marquise, d'amour.
MONSIEUR JOURDAIN
Mais de toutes ces façons-là, laquelle est la meilleure ?
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Celle que vous avez dite : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour.
MONSIEUR JOURDAIN
Cependant je n'ai point étudié, et j'ai fait cela tout du premier coup. Je vous remercie de tout mon coeur, et vous prie de venir demain de bonne heure.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Je n'y manquerai pas.

Molière. Le bourgeois gentilhomme.Acte I, scène 5.

Thursday, June 12, 2008

Démons




- Je n’aime pas ce dessin ! C’est comme un concentré de tous les vices…

- Chacun sa propre interprétation…

- Ah bon ? C’est quoi la tienne ?

- Ça correspond à une période de ma vie…


…Et voilà… on n’est pas allés plus loin dans l’explication… comme d’habitude…



Ce n’est jamais facile de parler de ce qu’on produit, dessin ou écrit, car cela nous semble tellement évident et en même temps si intime que le simple fait de l’exposer au regard de l’autre, c’est se dévoiler plus que ne le ferait n’importe quel monologue explicatif de nos tourments intérieurs. Créer, c’est sortir ses peurs et ses angoisses, ses joies et ses fantasmes, c’est s’exprimer bien plus librement que la vie ne nous le permet. L’exposer au regard des autres, c’est du pur exhibitionnisme, c’est demander à être aimé, pas forcément compris. C’est prendre le risque d’être jugé, critiqué, librement interprété. Les yeux de celui qui voit apportent une vision personnelle de l’objet analysé. Alors celui qui crée s’amuse à brouiller les pistes, à se créer un vocabulaire personnel, dans lequel chaque symbole a un sens très personnel, souvent éloigné de sa signification première.
Ainsi, par exemple, lorsque je dessine un arbre sans feuilles, je fais référence à mes origines. Un arbre nu, avec ses branches qui s’étendent dans le ciel, outre l’allusion à la généalogie, donc à la famille, ressemble à s’y méprendre à une racine inversée. Donc je sors les racines, les jette dans le ciel, pour garder à l’esprit cet attachement à mes origines, à une famille trop présente dans ma vie, à un besoin de s'y attacher d'autant plus grand que j'ai grandi en dehors, au sens propre comme au figuré. Enfance entre Angola et Europe (Portugal, France), ce qui sous entend une façon de penser et de voir forcément différente, et pas forcément toujours bien admise. d'où les branches qui me rentrent dans le cerveau, qui me torturent, mais qui me tiennent en même temps, qui me donnent une assise, un ancrage. Tout le paradoxe de la (ma) famille (je vous haisme!) dans cette image. Le ruisseau, c'est la vie, qui suit son cours, avec du bon et du moins bon, touchant l'absolu parfois (cette femme que je cherchais, cette muse sans visage qui me complètera, qui ne fait qu'éffleurer ma vie de ses pieds, mais qui en changera le cours à jamais...) ou le désespoir souvent (la bouteille de "desperados", qui vaut pour son nom aussi bien que pour le symbole de l'alcool, où se noient les poètes maudits, qui apporte plus d'amertume que de soulagement, plus de déchéance que de réconfort); le tout, sous l'oeil de deux symboles très importants, le Penseur (pas celui de Rodin, mais celui de l'Angola, clin d'oeil à ma culture, à laquelle je suis d'autant plus attaché que je crains de ne pas la connaître suffisamment) et la Comédie Humaine , pour moi l'ouvrage le plus important de la littérature française, peinture d'une société et de son temps qui restera jamais inégalée. C'est donc en me rêvant Balzac, ayant connaissance des zones d'ombre de ma propre personnalité, en voyant tous les nuages de doute et d'indécision qui me tourmentent que je décide quand même d'avancer, vers le chemin indiqué par cette main, qui est en même temps tendue, demandant de l'aide, et guidant, appelant à continuer le trajet...


Ce dessin date de l'été 2003, après de multiples péripéties dans ma vie (année difficile, déménagement après une période d'errance, et j'en passe), je voulais avancer, reprendre le cours de mon existence, continuer, grandir. Au bout du compte, je t'ai rencontrée quelques semaines après, et j'ai vécu un vrai bonheur, malgré des problèmes qui subsistaient (croire qu'on puisse se débarasser de tous nos problèmes pour "enfin être heureux" est pour moi la plus grande des utopies, il faut savoir être heureux "malgré les problèmes" et se servir de cette énergie positive pour les résoudre, sachant que d'autres les remplaceront. C'est un éternel recommencement). Si je le ressors aujourd'hui, c'est que je viens de traverser une autre période difficile, et j'ai la même envie de sortir de cette brume, de ce paysage de désolation. Si je devais le refaire aujourd'hui, j'y ajouterais quand même quelques éléments, parce que les choses ont quand même changé en 5 ans: j'y mettrais le visage de la muse anonyme, et je donnerais des feuilles et des fruits à l'arbre. Les branches continuent de tourmenter le cerveau, mais aujourd'hui l'arbre a donné le plus beau des fruits qui soit, dont les feuilles me font la plus douce des caresses...

3 décennies...!

Je suis né à la toute fin de la décennie de 70. Dans celle d’après, qui a été celle de mon éveil au monde qui m’entoure, j’ai été le témoin (conscient ou inconscient) de certains événements qui ont influencé fatalement ma génération :
MTV a explosé partout dans le monde ; Madonna et Michael Jackson se sont affirmés comme les roi et reine de la pop ; le hip hop est sorti de son ghetto pour devenir petit à petit une culture à part entière comme a pu devenir le rock 30 ans avant ; la musique électronique a commencé ses balbutiements (Dire Straits, Jean Michel Jarre…) ; le style vestimentaire ne ressemblait à rien ; le Japon s’apprêtait à inonder le monde avec ses dessins animés « addictifs » ; la révolution de l’ordinateur personnel était en route ; la télé commençait à transformer les stars du sport en vedettes interplanétaires avec la diffusion des coupes du monde de foot et des jeux olympiques à des niveaux jamais vus auparavant; la NBA devenait le produit d’exportation le plus intéressant des États-Unis d’Amérique ; l’Afrique, jeune continent tout fraîchement décolonisé (20 ans pour les plus anciens) commençait VRAIMENT à déchanter de sa première génération de dirigeants , qui bien qu’ayant apporté de l’indépendance et l’ autodétermination, a tardé à confirmer tout le potentiel du continent noir (le fait qu’une génération de dirigeants en Afrique reste 20 ans au pouvoir y était pour quelque chose…) ; la guerre froide en était à son apogée ; l’Angola, indépendante depuis novembre 1975, se livrait toujours une guerre fratricide (et ce jusqu’en 2002, avec un bref intermezzo en 1991-92) ; le SIDA est apparu.

Dans les années 90, le mur de Berlin est tombé, et avec lui le communisme ; l’Union Soviétique est devenue la CEI, et les livres de géographie se sont enrichis de quelques nouveaux pays ; avec la fin de la guerre froide, l’Afrique n’a pas cessé de ramer (étonnant?); j’ai acheté mon premier CD (« doggystyle », de Snoop Doggy Dogg). Le premier d’une longue série !; je suis tombé amoureux de la culture hip hop ; les Guns n’ Roses m’ont fait aimer le rock ; Nirvana a hypnotisé le monde depuis Seattle ; avec Kurt Cobain, le rock est mort ; tout le monde avait des doc Martens et/ou des all stars de Converse; les Boyz II Men ont relancé la mode des boys band aux ballades d’amour, disparus depuis les années 60 ; les 2be3 et autres similaires ont repris le flambeau des boys band, les amenant dans une toute autre direction ; Whitney Houston a confirmé qu’il y avait encore des chanteuses à voix ; la dance music a fait bouger tout le monde sur les dancefloors ; le hip hop est devenu ce qu’il promettait d’être : le plus grand courant musical de la fin du XX siècle ; Will Smith nous a bien fait marrer avec « Le prince de Bel Air ». Puis beaucoup moins avec ses films d’extraterrestres à répétition ; Beverly Hills 90210 était LA série des ados dans le monde entier ; la culture gay est devenue tendance George Michael a fait son coming out malgré lui ; Nintendo et Sega se sont livrés une guerre sans merci pour trôner dans les chambres des jeunes ; on est devenus accros à la publicité sans même nous en rendre compte ; Michael Jordan est devenu Dieu ; Magic Johnson a contracté le SIDA, et ça a fait tout le monde réfléchir pendant un moment ; Eazy E est mort du SIDA mais tout le monde s’en fout ; la capote est devenue un réflexe de survie ; Michael Jackson est devenu blanc (entre autres choses…) ; les mangas ont, comme prévu, envahi le monde ; les CDs ont remplacé les cassettes ;par le biais du hip hop, je me suis replongé dans la soul des années 60-70 ; Marvin Gaye, Stevie Wonder, Sam Cooke, Ray Charles, Bill Withers, Bobby Womack me furent révélés pour de vrai; musicalement, je me suis nourri de plein de choses mais j’ai choisi mon camp ; D’Angelo, The Roots, Mos Def, Talib Kweli, Common, Jill Scott, Musiq Soulchild, India Aarie, entre autres m’ont réconcilié avec la musique faite aujourd’hui (en empruntant pas mal à celle d’hier) ; j’ai passé pas mal de temps dans des salles de concert parisiennes ; j’ai découvert l’architecture, les musées parisiens, le centre Pompidou ; la télé nous a fait nous intéresser à des trucs inintéressants ;AB Productions a pourri la jeunesse de pas mal de gamins en France ; l’internet est apparue dans nos vies, et les ordinateurs sont devenus plus petits, plus performants ; les téléphones portables sont devenus le prolongement de nos mains et oreilles.

Aujourd’hui, à la première décennie des années 2000, on n’achète plus de CDs, on télécharge et on stocke au format mp3; on ne regarde plus la télé, on zappe sur youtube, dailymotion, et on télécharge les séries en haut débit ; le hip hop est mort d’avoir trop bien réussi : 50 cent vend plus que Talib Kweli; Amy Winehouse a ressuscité la soul music, apportant une réponse aux Beyoncés et autres poupées formatées du R & B ; Madonna est toujours là, même si elle ne sait toujours pas chanter : elle se réinvente pour durer ; la tektonik a ramené le style bariolé des 80’s au goût du jour, et c’est triste ; le bling-bling est devenu un idéal de vie pour les gosses du ghetto, puis une expression branchée chez les bobos ; l’écologie est devenue à la mode, mais la planète ne s’est jamais aussi mal portée ; l’Afrique ne va toujours pas mieux, exploitée et pillée comme depuis toujours ; un côté du globe jette ses excédents agricoles, l’autre meurt peu à peu de faim ; George W Bush, le fils de son père, a été président des États Unis. Deux fois ; Oussama Ben Laden a changé le visage de New York et écrit la page la plus sombre de l’histoire du terrorisme ; on communique par texto, facebook, MSN et myspace, on a 3276 amis dans chacun de ces « réseaux » mais on ne connaît pas l’odeur de la moitié du cinquième de tous ces gens ; Brian Levin, petit frère de Big Brother, a inventé SNIFF (social network integrated friend finder), qui permet de pister nos amis par GPS via leur téléphone portable (scary !); on a mis de plus en plus d’écrans, de gadgets, de trucs et de bidules entre nous mais on a de plus en plus de mal a créer de l’intimité ; on croise de plus en plus de gens mais on en connaît de moins en moins ; la pornographie, la violence, l’indifférence se sont banalisés à un point qu’il est devenu difficile de trouver de l’Humanité chez les êtres humains ; on a de plus en plus de critiques sur tout et tous, mais de moins en moins de valeurs saines et solides à transmettre à nos enfants, car plus personne ne croit à rien, tellement l’incroyable se produit au quotidien ; Dieu a démissionné devant l’ampleur de la tâche, et est parti en vacances sur une planète non peuplée d’humains; les gens écrivent de moins en moins et de pire en pire, il y en a même qui font des paragraphes entiers avec des phrases séparées pas des points-virgules ; d’ailleurs on n’écrit plus de lettres, on se contente de textos et mails ; les gens se mettent nus plus facilement qu’ils ne se mettent à nu ; on renonce à tout trop vite, on n’a plus le temps de se battre pour rien ; on dit trop facilement « je t’aime » mais plus personne n’y croit (c’est pourtant pas faute de le vouloir); on parle trop de banalités mais on se tait sur ce qui est vraiment important ; on analyse tout pour essayer de donner un sens quelconque à tout ce qui n’en a pas ; on s’exprime par maximes, aphorismes, traits d’esprit ; le malaise que je ressens s’est généralisé, de plus en plus de gens pensent comme moi qu’il faudrait faire quelque chose, mais chacun se replie sur soi plutôt que de tendre la main. C’est bien beau de tendre la main, mais vers qui, vers quoi ? On est devenus un grand ensemble de gens seuls, mais a-t-on jamais été autre chose ? Putain de siècle !

Tuesday, June 03, 2008

Boire ou fumer, il faudra choisir...!


Voici le topo: Joakim Noah, double champion universitaire de basket aux états unis, vient de finir sa première saison en tant que professionnel dans la prestigieuse ligue de la NBA. Saison difficile, équipe à la dérive, Joakim a fait preuve de beaucoup de combativité, ouvrant parfois sa gueule pour essayer de bouger ses coéquipiers. La saison des Chicago Bulls, son équipe, ayant été plus que médiocre, le fils Noah est allé se reposer et détendre en Floride, où il a fait ses études. Un soir, le garçon est arrêté par la police parce qu'il traînait devant un bar un verre d'alcool à la main (ce qui est interdit), et lors de cette interpellation, on a découvert dans sa poche un joint de marijuana prêt à fumer. Embarqué, garde À vue, tout le tintouin pour un petit joint de rien du tout, on le menace même de faire de la prison ferme pour ça, alors que n'importe qui se sort de ce genre de trucs avec une saisie du matos et un discours moralisateur (il avait pas non plus un kilo sur lui!). Ma théorie est que le pauvre Joakim est victime des lois contradictoires qui touchent celles et ceux qui fument et boivent: car il est interdit de boire en dehors des bars, et il est interdit de fumer à l'intérieur! le jeune homme, las des allers retours qu'il a dû faire dans la soirée, a fini par s'emmêler les pinceaux, d'où sortie avec verre à la main, interpellation, découverte du joint, brouhaha médiatique... La boulette, quoi! En ces temps où l'ion veut en France copier le modèle américain, voir le dépasser dans la répression (avec la fin du happy hour!!!) il est temps de réagir et de se soulever massivement pour empêcher de telles "bavures"... sinon bientôt on pourra plus boire, fumer, baiser, rigoler sans une autorisation préfectorale! JOUISSEURS DE TOUS BORDS, UNISSEZ VOUS!