Monday, March 23, 2009

Letting go...


Comme tous les mecs, j'ai eu des vêtements qui me tenaient énormément à cœur mais qui ne faisaient pas l'unanimité auprès de mes proches du genre féminin (mère, soeur, cousines, copine...)
J'avais donc un pantalon cargo à peu de choses près comme celui qui illustre cet article, très confortable, dans lequel je me sentais très bien. Il était trop long, extra large, mais je l'adorais. Au bout de quelques années de port intensif, il avait le bas tout déchiré, et a fini par ne ressembler à rien. Il a donc subi plusieurs tentatives plus ou moins subtiles d'attentat de la part de ma copine de l'époque avec qui je vivais, puis de ma mère, qui a essayé de le recoudre, de le cacher, de le jeter... À la fin, de guerre las, après de longues années de bons et loyaux services, affrontant les multiples contrariétés dressées devant lui, ce fameux pantalon a fini par rendre l'âme. Le coeur déchiré et la larme à l'oeil, j'ai dû l'emmener à sa dernière adresse...

La vraie question est la suivante: même si je ne suis pas totalement desintéressé de mon look, il est parfois salutaire d'avoir ce genre de vêtements, dont le seul confort (et malgré son esthétique parfois douteuse) suffit à créer un attachement inexpliquable... C'est une forme de résistance contre une certaine dictature du paraître, à laquelle nous sommes tous plus ou moins soumis. C'est aussi une forme de résistance active à ce phénomène de modelage d'autrui à l'image qu'on en attend. Il n'est pas rare que les gens ,en particulier les femmes, aient envie de "relooker" leurs mecs, d'en gommer les aspérités, d'effacer ce qu'elles perçoivent comme des petits défauts, et qui sont pourtant (à mon sens) essentiels à la survie de la personnalité de chacun. Je ne dis pas qu'on doive s'habiller comme des camionneurs tous les jours pour prouver qu'on en a, mais le fait d'avoir un domaine réservé, même aussi anodin qu'un jogging moche ou un pantalon troué, me semble vital. out comme ça peut l'être pour l'homme en question de savoir quand laisser tomber ces mêmes "jouets. L'équilibre du "moi" est parfois à ce prix là...

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