Wednesday, July 09, 2008

Simulacre




Il est aisé d’enchaîner des beaux mots pour exprimer une belle idée, pour séduire. Aussi fausse ou romancée soit elle. Parfois, il nous plaît de jouer le jeu de l’amour, tant on en a besoin pour se sentir vivant, pour combler le vide ou pour passer le temps. C’est le propre de l’être humain de feindre des sentiments, pas d’autres mammifères ne me semblent capables d’une telle prouesse. On fait croire, on se fait croire un attachement plus grand que celui qui n’existe vraiment, par peur d’une seule chose : mourir seul. Quand nous sommes jeunes, nous changeons d’amant comme de chemise, l’âge de l’insouciance et de la découverte nous pousse à agir en accord avec notre nature. Puis, l’âge avançant, nous avons la capacité de nous projeter dans le futur, et nous rendons compte que ce mode opératoire ne peut durer qu’un temps si nous voulons accomplir ce que nous pensons être censés accomplir : fonder une famille, élever des enfants, vieillir ensemble. Rien n’est plus triste que de mourir sans quelqu’un qui nous tienne la main, qui nous accompagne dans nos derniers moments. Le plus souvent, nous espérons que ce sera l’être aimé (ou supporté) tout au long de notre vie. Car si la passion ne dure qu’un temps, le prétendu amour qui fait tenir les couples pendant des décennies est, lui, fait de compromis : « pour qu’un mariage soit réussi, l’homme doit être sourd et la femme aveugle », dixit Oscar Wilde. On n’est pas loin de la vérité tant ça résume la tendance général des rapports homme femme partout dans la planète. Je ne compte pas rentrer dans des pseudo-analyses réchauffées depuis des décennies du genre les hommes viennent de mars, les femmes de vénus. Rien à cirer d’où on vient, de l’image banale et banalisée de la guerre des sexes sur fond d’incompréhension. À mon sens, les hommes et les femmes souffrent surtout de trop bien se comprendre, mais de persévérer dans ce jeu malsain qui consiste à vouloir chacun prendre le meilleur de la situation aux dépens de l’autre. Car il s’agit de ça, dominer ou être dominé. Nous sommes suffisamment stupides pour ne pas nous rendre compte que le vrai équilibre vient d’une alternance tacite des situations, dans l’intérêt commun. À chacun de sentir quand dominer et quand se laisser dominer par son partenaire, quand serrer et quand donner du mou, quand posséder de force et quand abandonner l’autre à son seul libre arbitre. Nous sommes trop occupés à essayer d’asseoir notre position en de vaines oppositions, sans comprendre que c’est un jeu qui DOIT se jouer à deux, en toutes circonstances, à tout moment. Personne n’appartient à personne, encore moins pour l’éternité. Mais tant que nous sommes vivants, que nous avons des buts communs, des intérêts communs, des sentiments communs, nous devons nous tenir la main à deux sur cette corde raide, quitte à jouer à se faire peur pour mieux se rattraper, pour mieux se reposer l’un sur l’autre. Car la beauté, l’intellect, la capacité de surprendre finiront par s’essouffler un jour. C’est la construction d’un chemin commun, avec parfois des bifurcations pour mieux se retrouver, qui font qu’une vie à deux vaut la peine d’être menée « jusqu’à ce que la mort nous sépare … »

Sunday, July 06, 2008

EMOTICÔNES


Quatre petits cœurs devant un prénom. Suffisant pour me péter le weekend. Faut croire que ces icônes sont vraiment capables de transmettre des émotions. Pas toujours les bonnes, ceci dit...

Friday, July 04, 2008

demos cratia africana


Robert Mugabe foi re-eleito presidente do Zimbabwé, com 90,2% dos votos. Apesar da onda de violência que se abateu sobre os seus oponentes desde os resultados da primeira volta; apesar da intimidação aberta e nem sequer camuflada que sofreu Tsvangirai, o líder da oposição (que se retirou do sufrágio à ultima da hora para que os seus parassem de sofrer represálias); apesar da condenação de tais actos de terror pela comunidade internacional, Mugabe é o Presidente do Zimbabwé.


A União Africana, na sua cimeira de Sharm El Cheikh, poropôs que se criasse um governo de coalição, do qual faria parte Morgan Tsvangirai, como única solução para que Mugabe tenha o mínimo de legitimidade a nível internacional...

Está uma situação complicada, pois como é que Tsvangirai pode integrar um governo que utilisou a violência e a intimidação para o impedir de ser eleito e de trazer uma verdadeira mudança ao país? Que margem de manobra terá ele dentro duma estrutura onde ele seria apenas um alibi para mostrar que existe uma pseudo democracia? Esta proposta da União Africana será uma maneira de contentar ao mesmo tempo as Nações Unidas e o regime de Mugabe? Será que os Estados Africanos hesitam em tomar uma posição mais firme por prudencia ou em previsão de um dia, hipoteticamente, precisarem que a mesma atitude seja aplicada em relação a eles? Será que a democracia em África segue os moldes da democracia Ocidental? Será que ela se adapta tal e qual, sem mudanças profundas, à maneira Africana de viver e ver o mundo?

Tuesday, July 01, 2008

Basic common link...


"So, let us not be blind to our differences - - but let us also direct attention to our common interests and to means by which those differences can be resolved. And if we cannot end now our differences, at least we can help make the world safe for diversity. For, in the final analysis, our most basic common link is that we all inhabit this planet. We all breathe the same air. We all cherish our children's future. And we are all mortal."


JFKennedy at American University's Spring Commencement on June 10, 1963.


This Kennedy speech is a milestone, not only because of its political message of peace, but because of the humanity it expresses. It contributed a great deal to the Kennedy legend. We know he was just a man, with flaws like everyone else, but this speech gave him a whole different dimension. We should all read it and think about how universal the message is, how it still applies to the world today, how little things have changed since then in human relations and wonder WHY?


Sunday, June 29, 2008

hyperactivité cérébrale...?

Résumons: jeudi soir, grosse fiesta jusqu'au petit matin. 45 min de dodo, et en route pour le boulot. Je n'ai pas eu une minute à moi, je n'ai pas arrêté de la journée. À la fin de la journée, direction gare de Lyon pour prendre mon train. Physiquement j'étais épuisé, je me suis dit que je dormirais 3 heures d'affilée... qe nenni! j'ai lu un magazine de basket acheté en gare, mangé un sandwich, fait des croquis, écrit des textes... quand j'en ai fini, j'étais à 10 minutes de l'arrivée! Une fois arrivé à destination, une bonne nuit de sommeil se promettait à moi: encore raté! j'ai écrit jusqu'à 4h30 du matin, et c'est péniblement que je me suis réveillé à 8h pour m'occuper de mon bout de chou. La journée s'est déroulée sans temps morts, et pendant sa longue sieste de l'après midi, au lieu de profiter pour faire la même chose, j'ai écrit, me suis amusé au montage vidéo... alors q mon corps me réclamait du répit... Dans l'aprÈs midi, petite déconnexion au soleil avec ma fille, j'ai quand même trouvé moyen de dessiner pendant qu'elle courait dans tous les sens ou se reposait sur sa serviette. La nuit, discute sur facebook, écriture jusqu'à 3h, c'est finalement en essayant de regarder le dernier match de la finale NBA que j'ai rendu les armes... jusqu'à 7h30, heure de l'appel du ventre de Thaïs! Il es 9h, elle fait du dessin, on écoute des comptines, et je profite de ces quelques minutes avant de sortir avec elle pour partager avec vous mon désarroi, cette lutte entre mon corps qui réclame clémence et mon cerveau qui la lui refuse, ou alors que très épisodiquement, alors qu'il faudrait que je dorme au moins 20 heures... au moins... il faut VRAIMENT que je trouve le bouton OFF! Ça devient urgent!

Saturday, June 28, 2008

FUCK lévitique 19:28!


Lv 19,28. « Vous ne ferez point d'incisions dans votre chair en pleurant les morts, et vous ne ferez aucune figure ni aucune marque sur votre corps. Je suis le Seigneur. »

Dieu est donc contre le tatouage. Bien. Je n’en suis pas à une entorse près de la Divine parole.

Tout au long de l’histoire, depuis son apparition au néolithique, cette pratique a toujours représenté beaucoup pour ceux qui en portaient. Des rites religieux des divers peuples du Pacifique ou d’Amérique du sud à l’affirmation d’un rang, de l’infamant matricule imposé par les nazis à leurs victimes au CV criminel des gangs de L.A., de symbole d’appartenance à forme de rébellion ou atout de séduction, le tatouage en a vu de toutes les couleurs, et laisse assez rarement indifférent.

En Polynésie, d’où est originaire le mot (de tatau, qui signifie « dessiner »), les corps sont recouverts d’encre depuis des siècles, chaque dessin, chaque emplacement, chaque symbole ayant un sens bien précis. L’on y lit l’arbre généalogique, l’histoire de la lignée et le caractère de celui qui le porte. Dans ce cas bien précis, comme dans bien d’autres d’ailleurs, le dessin est un vrai vocabulaire, un moyen de communication. C’est une vision du tatouage que je partage, car je me vois mal me promener jusqu’à la fin de mes jours avec une fleur ou un papillon sur la peau juste pour faire joli, comme un vêtement sur lequel on aurait craqué. Je pense au contraire que le tatouage que je me ferai faire devra être chargé de symbolique, avoir une réelle signification. Voici en somme ce que je veux qu’il soit pour moi :
Je le ferai sur mon bras gauche pour deux raisons, une pratique et l’autre symbolique. D’abord parce que c’est un endroit du corps moins sujet aux déformations temporelles que d’autres ; ce sera sur le bras gauche parce que je suis gaucher, il sera donc l’articulation de mon bras « valide », le point de départ de mes actions, il m’aidera à soulever mon Excalibur ; puis franchement, ça m’arrange d’être gaucher, car j’ai une vilaine cicatrice sur le bras droit, et ça le ferait nettement moins…

Pour ce qui est de son aspect, j’y travaille, sachant que j’ai depuis le début une idée assez précise, mais qui évoluera forcément selon le talent du tatoueur, les contraintes techniques, etc.
L’image que je veux c’est un « pensador », figure mythique de l’art angolais, et qui me représente assez bien. Je pense beaucoup. Beaucoup trop parfois. Ça a du bon et du mauvais, mais c’est qui je suis. « quod me nutrit me destruit »Un penseur, donc. Ce penseur sera au milieu d’une spirale/ d’un cercle d’une certaine épaisseur, et cette spirale sera composée d’éléments, de symboles représentant des étapes importantes de ma vie. Mes origines, mon nomadisme, « mes » cultures, mes constructions, mes victoires, mes défaites, ma projection sur l’avenir (un prochain tatouage ?). Je veux que tout ceci soit représenté de façon simple et belle, et après avoir écumé des dizaines de pages de tatouages sur le net, je me suis décidé pour un stylisme polynésien. Ce sera puiser à la source de cet art, m’approprier un langage qui ne m’appartient pas et le faire mien. L’histoire de ma vie, quoi ! Ayant vécu dans trois pays différents, fréquenté une dizaine d’établissements scolaires, appris une langue par besoin et une autre par plaisir, ayant baigné dans des univers musicaux aussi divers que peuvent l’être le semba, la soul, le hip hop, la samba, je suis décidé à créer ce tatouage à mon image, tel une partition, un plan d’architecture, un carnet de voyage dans le temps. Une composition où le plein aura autant d’importance que le vide, les silences en diront autant que les mots, le contraste de l’encre noir sur ma peau marron donnera, j’espère, un résultat coloré de sens. Je tâtonne, me tâte depuis un bon moment, je réfléchis… mais il sera bientôt temps de passer à l’action. Et une fois le premier fait, je pense que d’autres suivront. Je vais faire de ma peau ma toile. N’en déplaise à Dieu...

Thursday, June 26, 2008

Reflection eternal, by Filipe Cardoso

Impressões

Divertido como a percepção que temos das coisas mudam.
A pouco tempo atrás "re" descobri uma música de que gosto muito. As primeiras vezes que a voltei a ouvir, mal consigo descrever as sensações que vivi. Quase que me vinham lágrimas aos olhos, achei a tão linda que mal a consegui descrever, tive de a partilhar.
Assim, reagindo como todo ser humano na sua normalidade, fui ouvindo a música vezes sem conta, de manhã, à tarde, à noite até a exaustão sem me aperceber que aos poucos eu estava a matar a magia do música.Pois aos poucos foi exactamente isso que aconteceu; aos poucos, quase sem me aperceber, subtilemente a magia foi desaparecendo até que, provavelmente pelo facto de me ter habituado a ela, a sua magia aos meus ouvidos desapareceu mesmo que conscientemente eu continue a saber que ela É LINDA.

O que há de engraçado nesta história é que este fenómeno, salvo raras excepções, e aqui devemos entender a palavra no seu REAL sentido, reproduz se em todos os campos da nossa vida: aquela mulher que achei linda ontem, hoje já a vejo com um olho diferente, aquela comida com aquele sabor extraordinário hoje já sabe de uma maneira diferente, já não é assim tão bom e por aí além. O que muitas vezes nos desorienta pura e simplesmente, desnorteia-nos desampara-nos e ANGUSTIA-NOS. a paixão é uma coisa engraçada e como se diz "apenas a mudança é constante!!!!"

Wednesday, June 25, 2008

resultat d'un test sur facebook...

test: Que fuyez vous le plus?

Résultat: La Solitude

Votre profil dominant : Aidant Profil Pour vous, tout va bien lorsque les autres vont bien. Pour vos proches, vous avez de l’importance, et votre entourage compte sur vous : cela vous rassure, vous donne le sentiment d’exister vraiment. Avec une intuition sans pareille, vous devinez ce qui est bon pour l’autre, vous savez devancer les désirs, être sincèrement serviable. Les autres sont au centre de votre vie, c’est pourquoi vous fuyez la solitude.

Une phrase pourrait vous caractériser : « J’aime, donc je suis. » Mais vous ne savez pas faire pour vous-même ce que vous faites pour les autres : à force de vouloir être trop gentil, vous faites passer vos besoins en dernier, vous les refoulez au point de les ignorer totalement. Il est fort possible que vos besoins n’aient pas été pleinement reconnus par vos parents et que vous ayez connu de pénibles moments de solitude affective. Vous avez peur de l’abandon.

Points forts et limites L’ennéagramme considère les limites de la personnalité comme des sources d’enseignement – et non comme des défauts ! Ce qui nous différencie les uns des autres, c’est l’ordre dans lequel certaines qualités et limites prédominent en nous. Elles sont organisées d’une manière originale, ce qui fait que nous sommes uniques
Qualité principale : l’amour.
Motivation principale : être reconnu pour votre capacité à vous occuper des autres.
Tendance positive : l’humilité. En travaillant sur l’orgueil, vous pouvez découvrir les vertus de l’humilité, du désintéressement.
Tendance négative : l’orgueil. A force de vous sacrifier pour les autres, vous finissez par vous sentir indispensable.
Mécanismes de défense : vous refoulez ou réprimez vos besoins.
Difficultés majeures : une mauvaise opinion de vous-même. Devoir supporter que les autres n’en fassent pas autant pour vous que vous pour eux. La rancune. La peur d’être pris pour un égoïste.

Interrogez-vous => Quelle difficulté se présente le plus souvent dans ma vie quotidienne ? => Comment, dans ma vie, développer ma « tendance positive » ? => Vers quel autre type aurais-je envie d’évoluer, et pourquoi ?
Vous et les autres: En fonction de ses points forts, de ses limites, de son éducation, chaque profil installe, au cours de sa vie, un certain type de relation aux autres. En voici les fondements. Ces modèles ne sont ni fixes ni définitifs : tous les points « faibles » de la vie relationnelle peuvent être travaillés, améliorés.
Vos principes relationnels : vous vous sentez apprécié lorsque vous vous occupez des autres, vous faites d’ailleurs beaucoup pour être au centre des relations. Vous n’aimez pas les contradictions, que vous prenez pour des oppositions. Vous avez des difficultés à vous engager dans une relation avec quelqu’un qui n’a pas besoin de votre dévouement.
Ce que les autres apprécient en vous : votre attention, votre capacité d’amour, vos cadeaux.
Ce que vous devez améliorer : occupez-vous de temps en temps de vous-même. Comment les autres peuvent agir avec vous : se montrer sensibles à vos efforts, et vous pousser à exprimer votre personnalité. Ne rien vous cacher (sous peine que vous ressentiez immédiatement qu’il se passe « quelque chose »), et ménager votre susceptibilité.

Saturday, June 21, 2008

Yesterday I fell in love with this song...

If you catch me dreaming
Please don’t wake me till I’m done
Just leave me sleeping
Until the morning comes
Just pass me over
Make believe that I’m not there
Just leave me be
Until the savior comes

“Pass me Over”, by Anthony Hamilton

The message of this song is universal. It is simply beautiful. Hope is in need today. Love is in need today.

O que fizeste comigo?

O que fizeste comigo?
o que fizemos um com o outro para a tua dor ser as minhas lágrimas
E o teu sorriso a minha alegria?
Perguntas me porque gosto de ti.
respondo te:
Porque nos teus olhos me perco;
na tua paz descanso;
E nas tuas palavras me reencontro.
Chega?

Filipe Cardoso

Le piège de Narcisse



Écrire un blog est un exercice narcissique. On s’y expose, on s’y mire comme dans cette fameuse eau limpide où Narcisse s’est amouraché de son image. On aime ce qu’on écrit, on le trouve beau, pertinent, plein d’esprit. Le danger qui nous guette c’est d’y tomber, d’en devenir prisonnier, d’en mourir. La motivation aussi est la même : être aimé à la hauteur de ce qu’on estime mériter. « On n’est jamais aussi bien servi que par soi même ». L’adage est vrai pour pratiquement tout dans cette vie, mais est il valable lorsqu’il s’agit d’amour, d’affection ? Sait-on seulement s’aimer ?
Je ne sais comment éviter le piège de Narcisse, car je ne supporterai pas de n’être amoureux que de quelqu’un aussi imparfait que moi-même. Je ne veux pas qu’une fleur qui porte mon nom pousse à l’endroit où j’aurai péri. J’ai surtout envie que les fleurs qui portent mon nom grandissent et s’épanouissent sous mon regard et mes soins, et non pas en mon absence. La première fleur est déjà « vieille » de deux ans et demi, mais pousse dans un jardin qui ne m’appartient plus. Elle n’en reste pas moins la plus belle, la plus délicate, la plus merveilleuse des fleurs de tout l’univers. Et je me sens l’âme d’un jardinier à vie, je fais le vœu d’en prendre soin jusqu’à mon dernier souffle. Car je l’aime. Pour toujours. Et elle m’aime. Pourvu que ça dure…

The island



Je suis un citoyen lambda, mouton parmi les moutons de ce monde surpeuplé de moutons, où chacun est comme son voisin, à une ou deux touffes de laine près. Je mange, bois, travaille, procrée, ris, pleure, gueule, me tais, aime, hais, souffre, exulte, apprends, me trompe, grandis, mûris, vieillis, avance inexorablement vers la fin… comme tout le monde. Les buts de ma vie, comme ceux de l’écrasante majorité des gens que je connais, sont écrits à l’avance, gravés dans la roche solide du déterminisme social. Quels que soient les chemins détournés que j’aie pris ou soit en train de prendre pour y arriver, j’y arriverai. Boulot, maison, famille, factures, vacances, études des enfants, crise de la quarantaine, instabilité conjugale, départ des enfants du cocon, retraite, petits enfants, vieillesse, sagesse, cultiver mon jardin… c’est mon destin, comme c’est celui de tous ceux qui me ressemblent. On est tous le même, seuls les prénoms changent, et malgré cela, nous cherchons tous ce petit quelque chose qui nous rend uniques, qui nous différencie de la masse, ce qui fait de nous qui nous sommes en tant qu’individus et non seulement des rouages de la grande machine qu’est l’Humanité. On passe notre vie à se rebeller, à lutter contre l’uniformité, et ce combat même, du fait qu’il nous soit commun, est une preuve de plus de celle-ci, si besoin était. CQFD.
Ma singularité, mon unicité (j’adore employer des mots barbares !), mon caractère, ce qui fait que je suis Ricardo Glenn Rosário Baptista et pas un autre, c’est, outre mon histoire et vécu personnels, mon île. Nous en avons tous une, où nous nous retrouvons seuls face à nous-mêmes, à nos peurs, fantasmes, à nos contradictions, à nos forces et faiblesses. Nous n’avons pas tous le même degré de conscience par rapport à l’existence de cette île, certains la cultivent, d’autres la subissent, d’autres encore l’occultent, et certains (ça doit bien exister) n’en ont pas.
L’insularité n’est pas une image prise au hasard : l’imaginaire collectif attribue à l’île un côté dépaysant, loin du monde, isolé, loin de nos vies moroses. On y fantasme l’existence de trésors, de secrets, le chemin y menant est souvent semé d’embûches, de monstres, de tempêtes, on y échoue plus souvent par hasard que par notre propre volonté. Robinson Crusoé et le mythe de l’île déserte, paradisiaque, dans laquelle on mène une vie certes dure, mais dépouillée, sans chichis, saine, confrontés à nos réels besoins seulement, ça vous dit quelque chose ? Eh bah ça tape en plein dans le mille!

Je vais vous parler de mon île. Dans mon île, je suis seul. Seul maître à bord. Le climat n’y est pas toujours idyllique. Bien que rarement orageux (mais quand ça l’est, ça l’est !), il n’est pas non plus ensoleillé à longueur d’année. Il est lourd, chaud, des nuages chargés d’électricité lui confèrent une atmosphère particulière, excitante souvent, effrayante parfois. C’est un peu le climat de l’Afrique du Sud pendant la saison des orages… Les coups de tonnerre retentissent avec d’autant plus de fracas qu’ils sont inespérés, tant le ciel peut être trompeur et sembler dégagé alors qu’il est on ne peut plus chargé ; la foudre dessine des centaines de traits lumineux dans le ciel noir, la nuit. Quand le soleil y brille, le ciel n’est jamais totalement dégagé, mais le bleu est d’une grande intensité, d’une luminosité à faire mal aux yeux. La végétation est en grande majorité composée de livres, de tous les coins du monde, un melting pot passionnant allant de Kundera à Rimbaud, avec cependant trois grandes dominantes pour ce qui est de l’origine des espèces : Angola, Portugal et France. Les avenues sont jalonnées d’allées de palmiers balzaciens de part et d’autre, hauts de dizaines de mètres. Au début du printemps, des jacarandas parfumés inondent le sol de fleurs de poésie de Luís de Camões et Fernando Pessoa ; dans les côtes, sur les plages sauvages, des cocotiers majestueux vous tendent leurs feuilles recouvertes des chefs d’œuvre de Pepetela, des récits irrévérents et poétiques de Manuel Rui, remplis de cette langue « parlée » si caractéristique de la littérature angolaise, des rues de Luanda… Des buissons d’aphorismes « OscarWildiens », tels des roses, aussi odorants qu’épineux, se dressent sur chaque balcon, tombent en cascades des pots de fleurs, qui viennent rajouter des touches de rouge passion sur des façades coloniales aux couleurs pastel.
L’architecture - oui, bien que j’y sois seul, il y a bien une ville. Je suis un citadin respectueux de la nature, mais je ne saurais vivre dans une cabane en rondin, même dans mon île imaginaire. Puis c’est la mienne, je fais ce que je veux ! L’architecture, donc, y est un mélange de colonial latin et d’haussmannien. Il n’y a pas de gratte ciel, de cathédrale, de monument de quelque sorte que ce soit. Tout y est à échelle humaine. Il y a des salles de concert, des cinémas qui passent beaucoup de films d’Hitchcock et une salle qui passe Citizen Kane et Pulp Fiction 24h/ 24. Les rues sont larges, les points de vue ménagés de telle sorte que de tous les points de la ville on voit la mer. Le sol est naturellement riche en musique, on en trouve de toutes sortes : soul, hip hop, rock, r & b, même électro (un daft punk ou un modjo par ci par là). Il y a des régions riches en diamants, avec des pépites d’une valeur inestimable (Outkast, Jimi Hendrix, Lauryn Hill, Talib Kweli, Common, Anthony Hamilton entre autres).

J’y accède en prenant le bateau de la solitude, et une fois sur place, je suis nu, vulnérable et surpuissant à la fois, puisque livré à moi-même mais protégé par les vastes étendues d’eau qui m’entourent, une mer au brouillard permanent et si épais qu’il faut connaître le chemin pour arriver à bon port. Je vais dans mon île pour échapper à un monde que je ne comprends pas à force de trop l’avoir compris, pour donner libre cours à des sentiments qui, exprimés à cœur ouvert et sans la protection de l’ironie et du sarcasme, me rendraient fragile aux yeux des autres. J’y vais pour échapper à l’enfer tel que Sartre le définit dans Huis Clos, à savoir le reste de l’humanité ; j’y vais pour ne plus ressentir la pression du regard d’autrui, du jugement d’autrui. Et pourtant, quand j’y suis, je n’essaye pas d’occulter mes défauts : je les triture, analyse, décortique, travaille dessus. Du moins j’essaye…
Le plus gros de l’activité sur mon île se passe la nuit, tard dans la nuit, jusqu’au petit matin. Ça fait depuis un moment, depuis mes années d’étude en archi, que la nuit est mon horaire de bouillonnement, de fébrilité. Mon île est le lieu ultime d’introspection, de réflexion, de création. Car non, je n’y vais pas que pour me prendre la tête et essayer de répondre à des questions philosophiques (qui suis-je ? où vais-je ?) : j’y vais aussi pour m’aérer, pour m’exprimer comme je ne m’en sens pas capable dès lors qu’on est susceptible de m’entendre, interpréter, juger. Donc j’y crée, avec les moyens dont je dispose. Je dessine, j’écris, puisant l’inspiration dans les ressources naturelles de mon île. Tel Ian Flemming dans son petit bungalow jamaïcain, je m’y installe pour écrire, pour rêver de ce dont je ne suis plus capable dans le monde réel, pour livrer le résultat de mes observations. Il y a moi, ma nature bien particulière, mes innombrables cahiers moleskine, un criterium 2mm et mon stylo Montblanc, mon ordinateur portable et mon iPod. La seule nourriture dont j’ai besoin pendant ces périodes d’absence, je la trouve sur place. Tout au plus, la télé, lien et reflet de cette société que je cherche à comprendre, une des inventions les plus fascinantes du XXème siècle. Elle est source d’inspiration, et la nuit il y a des programmes bien plus intéressants qu’on ne pourrait le croire.

De temps en temps, je reçois la visite de mon ami Filipe, dont l’île ressemble un peu à la mienne, et se trouve à proximité. Quand il vient, on discute philosophie, musique, sport, politique, mais aussi sentiments. On parle de nos états d’âmes, de nos déceptions, de nos aspirations, de nos rapports difficiles avec les autres (femmes, parents, amis) et avec nous-mêmes. Filipe est mon alter ego, on se ressemble beaucoup, dans nos délires mais aussi dans nos interrogations, dans nos visions de la vie. C’est mon voisin le plus proche, il est le bienvenu dans mon chez moi à toute heure du jour et de la nuit.

J’ai écrit chaque article de mon blog depuis mon île. Elle n’est pas paradisiaque, elle expose tout ce que je suis, tout ce que je fais sous une lumière crue, impitoyable. La description que je viens de vous en faire n’équivaut pas le moins du monde à un voyage. C’est plutôt une brochure, avec tout ce que cela implique en termes de marketing. Je ne cherche pourtant pas à vous la vendre, mais à vous la faire découvrir ; je ne prétends pas qu’elle est parfaite, je dis juste qu’elle est là. Le but n’est pas de vous faire y accéder, mais de vous amener à vous demander ce qu’il en est de la vôtre, si vous en avez une. C’est, à mon sens, un voyage bien plus intéressant et nécessaire que de découvrir celle de quelqu’un d’autre. Dans un premier temps. Se connaître soi même dans la mesure du possible, c’est le meilleur moyen de se donner à connaître aux autres.

« Les mêmes forteresses que nous construisons pour nous protéger des autres nous en isolent. Il est plus aisé de construire des murs, même très hauts, que des ponts, même très courts ; car ceux-ci demandent une connaissance de l’autre rive. »

Ricardo Baptista

Thursday, June 19, 2008

“L’amour”

“L’amour”


De la nature, Lucréce,



Voilà pour nous Vénus, voilà ce qu’on nomme l’amour,
Voilà cette douceur qu’en nos cœurs goutte à goutte
Vénus a distillée, puis vient le froid souci :
Que l’aimé soit absent, ses images pourtant
Sont présentes, son nom hante et charme l’oreille.
Mais il convient de fuir sans cesse les images,
De repousser ce qui peut nourrir notre amour,
De tourner ailleurs notre esprit et de jeter
En toute autre personne le liquide amassé,
Au lieu de le garder, au même amour voué,
Et de nous assurer la peine et la souffrance.
À le nourrir, l’abcès se ravive et s’incruste,
De jour en jour croît la fureur, le mal s’aggrave
Si de nouvelles plaies n’effacent la première,
Si tu ne viens confier au cours d’autres voyages
Le soin des plaies vives à la Vénus volage
Et ne transmets ailleurs les émois de ton cœur.

Fuir l’amour n’est point se priver des joies de Vénus
C’est au contraire en jouir sans payer de rançon.
Oui !la volupté est plus pure aux hommes sensés
Qu’à ces malheureux dont l’ardeur amoureuse
Erre et flotte indécise à l’instant de posséder,
Les yeux, les mains ne sachant de quoi d’abord jouir.
Leur proie, ils l’étreignent à lui faire mal,
Morsures et baisers lui abîment les lèvres.
Impure leur volupté cache des aiguillons
Les incitant à blesser l’objet, quel qu’il soit,
D’où surgissent ces semences de leur fureur.
Mais, légère, vénus, à l’instant de l’amour,
Vient briser la peine, tandis que la volupté mêlant ses caresses refrène les morsures.
De là vient l’espoir que l’origine de cette ardeur,
Le corps qui l’alluma, puisse en éteindre le brasier.
Mais la nature proteste qu’il advient le contraire,
Et c’est bien le seul cas où plus nous possédons,
Plus notre cœur brûle d’un funeste désir.
Nourriture et boisson absorbées par le corps
Peuvent y occuper certaines parties.
Ainsi se comble aisément le désir d’eau et de pain.
Mais d’un beau visage et d’un teint frais, rien ne pénètre
Pour réjouir le corps, hormis des simulacres
Ténus, espoirs souvent emportés par le vent, pauvrets !
Vois l’homme que la soif en son rêve dévore :
Pour éteindre ce feu, aucune eau n’est donnée,
Mais il recourt à des images, s’acharne en vain,
Mourant de soif au fond du torrent où il boit.
Tels amants, jouets des images de Vénus :
Leurs yeux ne pouvant se rassasier d’admirer,
Leurs mains rien arracher aux membres délicats,
Ils errent incertains sur le corps tout entier.
Unis enfin, ils goûtent à la fleur de la vie,
Leurs corps pressentent la joie, et déjà c’est l’instant
Où Vénus ensemence le champ de la femme.
Cupides, leurs corps se fichent, ils joignent leurs salives,
Bouche contre bouche s’entre-pressent des dents, s’aspirent,
En vain : ils ne peuvent rien arracher ici
Ni pénétrer, entièrement dans l’autre corps passer.
Par moments on dirait que c’est le but de leur combat
Tant ils collent avidement aux attaches de Vénus
Et, leurs membres tremblant de volupté, se liquéfient.
Enfin jaillit le désir concentré en leurs nerfs,
Leur violente ardeur s’apaise un court instant,
Puis un nouvel accès de rage et de fureur les prend
Tandis qu’ils se demandent ce qu’ils désirent atteindre
Et ne trouvent aucun moyen de terrasser leur mal,
Tant les ronge incertains une blessure aveugle.
Ajoute qu’ils se demandent ce qu’ils désirent atteindre
Que leurs biens vont en fumée, en tapis de Babylone,
Leurs devoirs languissent, leur renommée chancelle.
À leurs pieds parfumés rient des merveilles, de Sycione bien sûr !de grosses émeraudes dans l’or serties
Jettent des feux verdâtres et leur vêtement de pourpre
S’use à toujours boire la sueur de Vénus.
L’honnête patrimoine devient bandeaux et mitres,
Se change en robes, tissus d’Élide ou de Céos,
Festins plantureux, tables richement parées, jeux,
Coupes abondantes, parfums, couronnes et guirlandes.
En vain ! Surgissant de la source des plaisirs,
Parmi les fleurs mêmes, une amertume les point :
Tantôt leur conscience éprouve le remords
D’une vie paresseuse et perdue en débauches,
Tantôt une parole ambigüe lancée par la belle
S’enfonce en leur cœur passionné, vivante brûlure,
Une œillade encore, un regard vers un autre,
La trace d’un sourire.

Voilà quels maux on trouve dans un amour juste et comblé.
(thanx Ph)

"Aube", d'Arthur Rimbaud

J'ai embrassé l'aube d'été. Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombres ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit. La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom. Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins: à la cime argentée, je reconnus la déesse. Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq. A la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais. En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois. Au réveil il était midi.

insomniak


4h37 – Survival of the Fittest des Mobb Deep

Je me suis endormi à 21h, résultat, réveillé à 2h40 ! Pas moyen de m’endormir. J’ai regardé une série sur mon ordi, écouté de la musique, fait des pompes, zappé à la télé… rien n’y fait… Alors je me suis mis à écrire. Des articles pour mon blog. Il y a une demie heure, peut être plus, j’ai appris en zappant que R. Kelly était acquitté, j’ai écrit sur ça ; j’ai écrit un article sur la boxe, mon délire actuel ; j’ai établi ma « playlist » du moment, les morceaux que j’écoute le plus ces derniers temps (tout en les écoutant) et leur ai mis un petit commentaire à chaque. Là, à court d’idées, j’écris sur mon manque d’idées. Eh oui, l’absence de sujet peut être un sujet en soi, pour peu qu’on soit assez habile pour broder du vide.

4h49- 7 Nation Army des White Stripes

LCI (sans son) repasse les images des matches de foot la journée (la Russie bat la Suède et se qualifie pour le prochain tour !), puis se penche sur le cas des Bleus, éliminés avant-hier de l’Euro par… l’Italie. Le ciel commence à s’éclaircir, les nuages se teintent de nuances de violet. Bientôt ils seront colorés d’un spectre allant du bleu à l’orange. Le Sacré Cœur a une lumière allumée à son sommet, la silhouette noire de la basilique se découpe dans un fond en mouvement, comme dans un paysage d’Edvard Munch ; quelques lumières ici et là sont allumées, les enseignes des hôtels Campanile et Ibis brillent, encadrant l’église dans ce tableau étrange que je viens de vous décrire et que je viens de photographier. Bien sûr, la photo ne rend pas ce que je vois, mais c’est la limite de la machine par rapport à l’œil et surtout au cerveau humain. Je vais profiter de mon insomnie pour me prendre pour Manet et le photographier encore avec différentes lumières, à mesure que le jour se lèvera.

5h06 - Can’t Tell Me Nothing de Kanye West

“il est cinq heures, Paris s’éveille…” Je viens de voir pour la première fois un clip de Maya Barsony à la télé, sur M6 (oui, je zappe toujours, et je mets le son quand il y a un truc bien, autrement, c’est la musique sur l’ordi). Claude Puel devient manager de l’OL sur i>télé. Pourquoi j’arrive pas à dormir à des horaires normaux comme tout le monde ? Le jour s’est levé presque d’un coup, c’est marrant ce passage de l’obscurité à la lumière. Si on essaye de regarder l’aube se lever, on a l’impression que ça dure des heures ; mais si on n’y fait pas attention, on rate le moment, le moment magique de la transition. Il dure quelques minutes, mais il est aussi insaisissable que l’eau. Ça me fait penser à un poème de Rimbaud que j’ai étudié au lycée, où il poursuit l’aube en traversant un paysage féerique ; je me souviens qu’il y avait un « wasserfall blond » qui riait à son passage… un très beau poème en prose, faudrait que je le retrouve sur internet.

5h25 - Get Busy de Sean Paul

Infos sportives sur CNN. Les Celtics ont dominé les Lakers lors du match 6 de la finale : 131-92 ! 39 points d’écart. Ray Allen a mis 7/9 aux trois points, Kevin Garnett a fini avec 26 points et 14 rebonds, Paul Pierce, MVP de la Finale a marqué 17 points le 17 juin pour remporter le 17ème titre NBA de Boston. De quoi devenir son numéro fétiche… Le Big Three a répondu présent quand il le fallait.
Tiger Woods, après avoir remporté son 3ème US Open sur une jambe lundi (contre l’avis de son médecin), va être opéré des ligaments du genou. Encore un champion légendaire ! Je ne m’y connais pas spécialement en golf, mais je suis forcé d’être admiratif devant tant de volonté, de talent. Dernier exemple du genre qui me vient à l’esprit c’est Jordan, qui remporte la Finale NBA en 97 contre les Utah Jazz de Malone-Stockton en souffrant de gastroentérite ! Chapeau !

5h41 – We Be Burnin de Sean Paul

Je pourrais continuer comme ça pendant des heures… j’écris ce que je vois, pense, écoute ; de temps à autres je me lève pour prendre ma petite photo. Mais bien entendu, ce décalage a un prix : je baille !!! (Ça me soule, quatrième chanson de Sean Paul de suite, je passe à la prochaine !) Au moment même où il ne faudrait pas, le sommeil vient me titiller les paupières… Isn’t it ironic !? Si je m’endors maintenant, j’e serais au plus profond de la rêverie à l’heure où il faudra se lever pour aller travailler… dure vie, celle d’insomniaque…

6h20 – Daytona 500 de Ghostface Killah feat. Raekwon & Cappadonna

Je viens de passer quelques minutes sur photoshop à monter les photos du lever du jour sur le Sacré Cœur. Le résultat ne me déplait pas, mais ce n’est pas non plus bombastique. Je n’arrive plus à tirer les lignes bleus pour caler les photos sur cette nouvelle version de photoshop, et vu mon état second, je me suis contenté de les aligner du mieux que j’ai pu, sans repères, en deux-deux.
Météo du jour : nuageux, 15 le matin 21 l’après midi.
Je tombe de sommeil, je ne tiens plus l’ordi sur mes genoux, je l’ai posé sur la table-cube, j’écris allongé sur le canapé. Tout ça ne me dit rien qui vaille!... J’essaye de rester alerte, j’écoute Hip Hop des Dead Prez, mais je baille de plus en plus… encore une nuit d’insomnie que je paierais cet après-midi au boulot. Il est 6h33, et je ne tiens plus……………………………………………..

life is shadowboxing


La sueur. L’effort. Le bruit de cordes fouettant le sol. Les chaînes qui tintent à chaque coup dans le sac. Les chaussures qui crissent à chaque esquive. Les cris de l’entraîneur qui se fraient un chemin dans cette cacophonie, jusqu’à atteindre les oreilles de celui ou ceux à qui ils sont destinés. « Ta garde, ne baisse pas ta garde ! Allez, gauche-gauche-droite ! Gauche-gauche-droite ! » Les muscles qui chauffent. Le rythme cardiaque qui s’accélère. Le souffle qui commence à manquer. Puis on se concentre sur l’effort. Ça revient. On respire mieux, au bout d’un certain temps le corps s’habitue. Course, corde, étirements, technique (poings, sac, déplacements, combat), abdos, musculation, étirements… on pousse le corps jusqu’à sa limite. On ne l’atteint que pour mieux la repousser. La douleur. Au ventre, aux jambes, aux bras. On voudrait s’arrêter à chaque instant. Mais c’est justement à ce moment là qu’il faut continuer avec le plus de force, de courage. C’est là que l’esprit prend le relais et porte le physique. Comme dans la vie. Comme dans nos combats quotidiens. La volonté de départ peut s’évanouir avec les obstacles, les difficultés. À ce moment là, on se focalise sur le vrai objectif derrière la moindre petite action, sur ce qui nous motive à avancer. Et c’est l’esprit rivé sur cet objectif qu’on supporte la douleur, les problèmes. La récompense suprême ce n’est même pas le fait d’atteindre l’objectif, mais de se dire qu’on a eu la volonté suffisante pour ne jamais lâcher… Le sport, ce n’est qu’une des multiples formes d’art qui, comme toutes les autres, est profondément enraciné dans la vie elle-même. C’est une métaphore chronométrée de nos combats quotidiens, nos doutes, nos frustrations, nos renoncements, notre persévérance… Le sport, ce n’est que la vie concentrée, magnifiée. (Pour tous ceux qui se demandent encore pourquoi Sylvester Stallone a eu un Oscar pour Rocky !)

Não sei quantas almas tenho, Fernando Pessoa

Não sei quantas almas tenho.
Cada momento mudei.
Continuamente me estranho.
Nunca me vi nem acabei.
De tanto ser, só tenho alma.
Quem tem alma não tem calma.
Quem vê é só o que vê,
Quem sente não é quem é,
Atento ao que sou e vejo,
Torno-me eles e não eu.
Cada meu sonho ou desejo
É do que nasce e não meu.
Sou minha própria paisagem;
Assisto à minha passagem,
Diverso, móbil e só,
Não sei sentir-me onde estou.
Por isso, alheio, vou lendo
Como páginas, meu ser.
O que sogue não prevendo,
O que passou a esquecer.
Noto à margem do que li
O que julguei que senti.
Releio e digo: "Fui eu ?"
Deus sabe, porque o escreveu.

step in the name of love(?)


14 chefs d’inculpation pour pédophilie, pornographie infantile et j’en passe ; des vidéos accablantes où on le voit avoir des rapports sexuels (certes consentis, mais bon…) avec une gamine de 13 ans, et lui pisser dessus ; 6 ans de procédures judiciaires, des rebondissements « abracadabrantesques », pour citer Chirac (« ce n’est pas moi, c’est mon frère sur la vidéo ! ») ; une polémique qui a divisé l’Amérique noire (la fille en question étant noire, le chanteur en question étant noir, c’est une affaire entre noirs, ça ne mérite pas la couverture de CNN ! pas déconner, non plus !) ; une star mondiale de la musique au passé déjà trouble (il aurait épousé il y a des années sa petite protégée de 15 ans, devenue superstar depuis, avant de périr dans un tragique accident d’avion) ; le risque de 20 ans de prison pour le chanteur en question ; l’affaire est à l’origine de l’épisode le plus drôle des Boondocks, dessin animé politiquement incorrect s’il en est. Au final, acquittement, aucun chef d’inculpation retenu, il ne s’est rien passé, « pardon- monsieur- la star- de- vous- avoir- dérangés- aussi- longtemps, merci- de- votre- patience, de- votre- temps- et- bonne- volonté, est-ce- que- vous- pouvez- signer- un- autographe- pour- ma- fille, c’est- une- de- vos- plus- grandes- fans ? » Putain, c’est pas de la bombe, le show-business ???????????????

Ma Playlist du moment

Molotov 4 - Sefyu (« j’te décla-asse/ c’est ma deuxième tra-ace/j’désosse ton flow, ayé t’es bon pour la ca-asse ! » rime d’anthologie !)
Mamacita - Collie Buddz (dancehall hit of 2008 for me)
All Along the Watchtower - Jimi Hendrix (grand moment de guitarre! Jimi at his best!)
7 Nation Army - The White Stripes (grosse ligne de basse, simple mais efficace!)
Southside- Common (la rencontre de Common avec le « Louis Vuitton don » donne toujours des étincelles…)
Only You - Ayo (très belle balade, une déclaration comme on n’en fait plus)
Warwick Avenue - Duffy (soulful… UK is bringing female soul singers back on the map)
Valerie - Amy Winehouse (on reconnaît un tube quand même un enfant de 2 ans et demi le chantonne à longueur de journée- mais c’est vrai que ma fille a du goût, musicalement !)
Smells Like Teen Spirit - Nirvana (un pur moment de nostalgie et défoulement !)
Soldier - Erykah Badu (un ovni musical… LE morceau d’un album qui est une vraie perle)
Californication - Red Hot Chilli Peppers (“dream of californication…” no comment!)
Stronger - Kanye West (ce son me donne une pêche d’enfer à toute heure de la journée. Real feel-good music !)
American Boy - Estelle feat. Kanye West (smooth…)
Like You’ll Never See Me Again - Alicia Keys (nous rappelle la valeur des vraies choses, et l’importance d’en profiter avant qu’il ne soit trop tard…)
Africa is Calling - DaVille (soundtrack of my life...)
O Limite é o Chão - Kalibrados (“melhor amigo do homem é o copo não é o cão”- miúdos chanfrados mas o som bate!)
M.E.T.H.O.D. Man - Wu Tang Clan (CLASSIC HIP HOP JOINT)
Release yo Delf - Method Man (Meth at his best… makes me release the beast)
Touch the Sky - Kanye West feat. Lupe Fiasco (le flow de Lupe tue Kanye, mais il a fait sa part pour l’instru… il le sort d’où ce sample ? des cuivres de malade !)

Wednesday, June 18, 2008

Moi, Dorian Gray!


Ce blog est mon portrait. Il n'est pas une fidèle reproduction de qui je suis, bien sûr. Premièrement parce qu'il est fait par moi, alors il est forcément de parti pris. Il est accessible à quiconque en aura l'adresse ou tombera dessus, donc il faut, comme dans la vie, faire intervenir le "surmoi". C'est une manifestation de différents côtés de ma personnalité, une mise à nu scénarisée, maîtrisée, mais qui se veut 100% sincère aussi bien dans l'intention que dans le contenu. On n'a pas la capacité de TOUT dire, de TOUT montrer. D'abord parce qu'on ne connaît pas TOUT ce que nous sommes. Nous sommes en constante évolution, on est soumis à trop de facteurs plus ou moins aléatoires pour pouvoir nous définir de façon définitive. C’est pour ça qu'un blog, ce n'est pas un si mauvais portrait. Il est fait sur la longueur, il prend en compte les évolutions, l'humeur et les préoccupations du moment... D'où la référence au roman d'Oscar Wilde: je peins ce portrait, mais je ne l'expose pas dans le salon ni, le cache dans le grenier; ce n'est pas un exposé accablant de mes faiblesses ni un hommage pompeux à ma grandeur. C'est, comme la plupart des choses qu'on fait dans la vie, une tentative; de compréhension de soi, des autres. C'est aussi comme je l'ai déjà écrit, une forme d'exhibitionnisme, car j'expose ce que j'ai de plus intime: mes pensées, mes sentiments. C'est, enfin, une tentative de me montrer à moi même un peu plus comme je suis et pas seulement comme je me vois, dans le but de mieux m'auto-analyser. En relisant ce que je peux bien écrire, je me juge, je me critique comme si je critiquais quelqu'un d'autre. C'est un exercice glissant à tous les étages, car étant juge et partie, je ne suis pas toujours, comme j'ai commencé par dire, de la plus grande objectivité. Je laisse au soin de ceux qui me lisent de confronter mes écrits à ma personne dès qu'ils en auront l'occasion.
Mais pour moi, c’est avant tout une forme de thérapie, un lieu d’expression inédit, un exutoire, une fenêtre ouverte pour aérer mon esprit. Le fait qu’il reste assez confidentiel me pousse à y écrire des choses de plus en plus personnelles, même si parfois elles ne sont comprises dans leur totalité par moi. C’est un jeu, un loisir, un hobby devenu un véritable besoin. Mes coups de gueule sur ce qui se passe autour de moi et à l’intérieur de moi, c’est ici que je les sors en priorité. On ne peut changer sa Nature profonde, mais on peut toujours s’améliorer, avec du temps, de l’expérience et surtout de la patience. Je me souhaite d’y parvenir…

wouldn't have said it better...

Henry Rollins: What's your latest obsession?
Hank: Just the fact that people seem to be getting dumber and dumber. You know, I mean we have all this amazing technology and yet computers have turned into basically four figure wank machines. The internet was supposed to set us free, democratize us, but all it's really given us is Howard Dean's aborted candidacy and 24 hour a day access to kiddie porn. People...they don't write anymore - they blog. Instead of talking, they text, no punctuation, no grammar: LOL this and LMFAO that. You know, it just seems to me it's just a bunch of stupid people pseudo-communicating with a bunch of other stupid people at a proto-language that resembles more what cavemen used to speak than the King's English.
Henry Rollins: Yet you're part of the problem, I mean you're out there blogging with the best of them.
Hank: Hence my self-loathing.”

-Hank Moody, in "Californication"

Monday, June 16, 2008

Marquise...


LE BOURGEOIS GENTILHOMME
MONSIEUR JOURDAIN
Je vous en prie. Au reste, il faut que je vous fasse une confidence. Je suis amoureux d'une personne de grande qualité, et je souhaiterais que vous m'aidassiez à lui écrire quelque chose dans un petit billet que je veux laisser tomber à ses pieds.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Fort bien.
MONSIEUR JOURDAIN
Cela sera galant, oui.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Sans doute. Sont-ce des vers que vous lui voulez écrire ?
MONSIEUR JOURDAIN
Non, non, point de vers.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Vous ne voulez que de la prose ?
MONSIEUR JOURDAIN
Non, je ne veux ni prose ni vers.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Il faut bien que ce soit l'un, ou l'autre.
MONSIEUR JOURDAIN
Pourquoi ?
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Par la raison, Monsieur, qu'il n'y a pour s'exprimer que la prose, ou les vers.
MONSIEUR JOURDAIN
Il n'y a que la prose ou les vers ?
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Non, Monsieur : tout ce qui n'est point prose est vers ; et tout ce qui n'est point vers est prose.
MONSIEUR JOURDAIN
Et comme l'on parle qu'est-ce que c'est donc que cela ?
MAITRE DE PHILOSOPHIE
De la prose.
MONSIEUR JOURDAIN
Quoi ? quand je dis :" Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donner mon bonnet de nuit", c'est de la prose ?
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Oui, Monsieur.
MONSIEUR JOURDAIN
Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m'avoir appris cela. Je voudrais donc lui mettre dans un billet : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour ; mais je voudrais que ce fût mis d'une manière galante, que cela fût tourné gentiment.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Mettre que les feux de ses yeux réduisent votre coeur en cendres ; que vous souffrez nuit et jour pour elle les violences d'un...
MONSIEUR JOURDAIN
Non, non, non, je ne veux point de tout cela ; je ne veux que ce que je vous ai dit : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Il faut bien étendre un peu la chose.
MONSIEUR JOURDAIN
Non, vous dis-je, je ne veux que ces seules paroles là dans le billet ; mais tournées à la mode, bien arrangées comme il faut. Je vous prie de me dire un peu, pour voir, les diverses manières dont on peut les mettre.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
On les peut mettre premièrement comme vous avez dit : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour. Ou bien : D'amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux. Ou bien : Vos yeux beaux d'amour me font, belle Marquise, mourir. Ou bien : Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d'amour me font. Ou bien : Me font vos yeux beaux mourir, belle Marquise, d'amour.
MONSIEUR JOURDAIN
Mais de toutes ces façons-là, laquelle est la meilleure ?
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Celle que vous avez dite : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour.
MONSIEUR JOURDAIN
Cependant je n'ai point étudié, et j'ai fait cela tout du premier coup. Je vous remercie de tout mon coeur, et vous prie de venir demain de bonne heure.
MAITRE DE PHILOSOPHIE
Je n'y manquerai pas.

Molière. Le bourgeois gentilhomme.Acte I, scène 5.

Thursday, June 12, 2008

Démons




- Je n’aime pas ce dessin ! C’est comme un concentré de tous les vices…

- Chacun sa propre interprétation…

- Ah bon ? C’est quoi la tienne ?

- Ça correspond à une période de ma vie…


…Et voilà… on n’est pas allés plus loin dans l’explication… comme d’habitude…



Ce n’est jamais facile de parler de ce qu’on produit, dessin ou écrit, car cela nous semble tellement évident et en même temps si intime que le simple fait de l’exposer au regard de l’autre, c’est se dévoiler plus que ne le ferait n’importe quel monologue explicatif de nos tourments intérieurs. Créer, c’est sortir ses peurs et ses angoisses, ses joies et ses fantasmes, c’est s’exprimer bien plus librement que la vie ne nous le permet. L’exposer au regard des autres, c’est du pur exhibitionnisme, c’est demander à être aimé, pas forcément compris. C’est prendre le risque d’être jugé, critiqué, librement interprété. Les yeux de celui qui voit apportent une vision personnelle de l’objet analysé. Alors celui qui crée s’amuse à brouiller les pistes, à se créer un vocabulaire personnel, dans lequel chaque symbole a un sens très personnel, souvent éloigné de sa signification première.
Ainsi, par exemple, lorsque je dessine un arbre sans feuilles, je fais référence à mes origines. Un arbre nu, avec ses branches qui s’étendent dans le ciel, outre l’allusion à la généalogie, donc à la famille, ressemble à s’y méprendre à une racine inversée. Donc je sors les racines, les jette dans le ciel, pour garder à l’esprit cet attachement à mes origines, à une famille trop présente dans ma vie, à un besoin de s'y attacher d'autant plus grand que j'ai grandi en dehors, au sens propre comme au figuré. Enfance entre Angola et Europe (Portugal, France), ce qui sous entend une façon de penser et de voir forcément différente, et pas forcément toujours bien admise. d'où les branches qui me rentrent dans le cerveau, qui me torturent, mais qui me tiennent en même temps, qui me donnent une assise, un ancrage. Tout le paradoxe de la (ma) famille (je vous haisme!) dans cette image. Le ruisseau, c'est la vie, qui suit son cours, avec du bon et du moins bon, touchant l'absolu parfois (cette femme que je cherchais, cette muse sans visage qui me complètera, qui ne fait qu'éffleurer ma vie de ses pieds, mais qui en changera le cours à jamais...) ou le désespoir souvent (la bouteille de "desperados", qui vaut pour son nom aussi bien que pour le symbole de l'alcool, où se noient les poètes maudits, qui apporte plus d'amertume que de soulagement, plus de déchéance que de réconfort); le tout, sous l'oeil de deux symboles très importants, le Penseur (pas celui de Rodin, mais celui de l'Angola, clin d'oeil à ma culture, à laquelle je suis d'autant plus attaché que je crains de ne pas la connaître suffisamment) et la Comédie Humaine , pour moi l'ouvrage le plus important de la littérature française, peinture d'une société et de son temps qui restera jamais inégalée. C'est donc en me rêvant Balzac, ayant connaissance des zones d'ombre de ma propre personnalité, en voyant tous les nuages de doute et d'indécision qui me tourmentent que je décide quand même d'avancer, vers le chemin indiqué par cette main, qui est en même temps tendue, demandant de l'aide, et guidant, appelant à continuer le trajet...


Ce dessin date de l'été 2003, après de multiples péripéties dans ma vie (année difficile, déménagement après une période d'errance, et j'en passe), je voulais avancer, reprendre le cours de mon existence, continuer, grandir. Au bout du compte, je t'ai rencontrée quelques semaines après, et j'ai vécu un vrai bonheur, malgré des problèmes qui subsistaient (croire qu'on puisse se débarasser de tous nos problèmes pour "enfin être heureux" est pour moi la plus grande des utopies, il faut savoir être heureux "malgré les problèmes" et se servir de cette énergie positive pour les résoudre, sachant que d'autres les remplaceront. C'est un éternel recommencement). Si je le ressors aujourd'hui, c'est que je viens de traverser une autre période difficile, et j'ai la même envie de sortir de cette brume, de ce paysage de désolation. Si je devais le refaire aujourd'hui, j'y ajouterais quand même quelques éléments, parce que les choses ont quand même changé en 5 ans: j'y mettrais le visage de la muse anonyme, et je donnerais des feuilles et des fruits à l'arbre. Les branches continuent de tourmenter le cerveau, mais aujourd'hui l'arbre a donné le plus beau des fruits qui soit, dont les feuilles me font la plus douce des caresses...

3 décennies...!

Je suis né à la toute fin de la décennie de 70. Dans celle d’après, qui a été celle de mon éveil au monde qui m’entoure, j’ai été le témoin (conscient ou inconscient) de certains événements qui ont influencé fatalement ma génération :
MTV a explosé partout dans le monde ; Madonna et Michael Jackson se sont affirmés comme les roi et reine de la pop ; le hip hop est sorti de son ghetto pour devenir petit à petit une culture à part entière comme a pu devenir le rock 30 ans avant ; la musique électronique a commencé ses balbutiements (Dire Straits, Jean Michel Jarre…) ; le style vestimentaire ne ressemblait à rien ; le Japon s’apprêtait à inonder le monde avec ses dessins animés « addictifs » ; la révolution de l’ordinateur personnel était en route ; la télé commençait à transformer les stars du sport en vedettes interplanétaires avec la diffusion des coupes du monde de foot et des jeux olympiques à des niveaux jamais vus auparavant; la NBA devenait le produit d’exportation le plus intéressant des États-Unis d’Amérique ; l’Afrique, jeune continent tout fraîchement décolonisé (20 ans pour les plus anciens) commençait VRAIMENT à déchanter de sa première génération de dirigeants , qui bien qu’ayant apporté de l’indépendance et l’ autodétermination, a tardé à confirmer tout le potentiel du continent noir (le fait qu’une génération de dirigeants en Afrique reste 20 ans au pouvoir y était pour quelque chose…) ; la guerre froide en était à son apogée ; l’Angola, indépendante depuis novembre 1975, se livrait toujours une guerre fratricide (et ce jusqu’en 2002, avec un bref intermezzo en 1991-92) ; le SIDA est apparu.

Dans les années 90, le mur de Berlin est tombé, et avec lui le communisme ; l’Union Soviétique est devenue la CEI, et les livres de géographie se sont enrichis de quelques nouveaux pays ; avec la fin de la guerre froide, l’Afrique n’a pas cessé de ramer (étonnant?); j’ai acheté mon premier CD (« doggystyle », de Snoop Doggy Dogg). Le premier d’une longue série !; je suis tombé amoureux de la culture hip hop ; les Guns n’ Roses m’ont fait aimer le rock ; Nirvana a hypnotisé le monde depuis Seattle ; avec Kurt Cobain, le rock est mort ; tout le monde avait des doc Martens et/ou des all stars de Converse; les Boyz II Men ont relancé la mode des boys band aux ballades d’amour, disparus depuis les années 60 ; les 2be3 et autres similaires ont repris le flambeau des boys band, les amenant dans une toute autre direction ; Whitney Houston a confirmé qu’il y avait encore des chanteuses à voix ; la dance music a fait bouger tout le monde sur les dancefloors ; le hip hop est devenu ce qu’il promettait d’être : le plus grand courant musical de la fin du XX siècle ; Will Smith nous a bien fait marrer avec « Le prince de Bel Air ». Puis beaucoup moins avec ses films d’extraterrestres à répétition ; Beverly Hills 90210 était LA série des ados dans le monde entier ; la culture gay est devenue tendance George Michael a fait son coming out malgré lui ; Nintendo et Sega se sont livrés une guerre sans merci pour trôner dans les chambres des jeunes ; on est devenus accros à la publicité sans même nous en rendre compte ; Michael Jordan est devenu Dieu ; Magic Johnson a contracté le SIDA, et ça a fait tout le monde réfléchir pendant un moment ; Eazy E est mort du SIDA mais tout le monde s’en fout ; la capote est devenue un réflexe de survie ; Michael Jackson est devenu blanc (entre autres choses…) ; les mangas ont, comme prévu, envahi le monde ; les CDs ont remplacé les cassettes ;par le biais du hip hop, je me suis replongé dans la soul des années 60-70 ; Marvin Gaye, Stevie Wonder, Sam Cooke, Ray Charles, Bill Withers, Bobby Womack me furent révélés pour de vrai; musicalement, je me suis nourri de plein de choses mais j’ai choisi mon camp ; D’Angelo, The Roots, Mos Def, Talib Kweli, Common, Jill Scott, Musiq Soulchild, India Aarie, entre autres m’ont réconcilié avec la musique faite aujourd’hui (en empruntant pas mal à celle d’hier) ; j’ai passé pas mal de temps dans des salles de concert parisiennes ; j’ai découvert l’architecture, les musées parisiens, le centre Pompidou ; la télé nous a fait nous intéresser à des trucs inintéressants ;AB Productions a pourri la jeunesse de pas mal de gamins en France ; l’internet est apparue dans nos vies, et les ordinateurs sont devenus plus petits, plus performants ; les téléphones portables sont devenus le prolongement de nos mains et oreilles.

Aujourd’hui, à la première décennie des années 2000, on n’achète plus de CDs, on télécharge et on stocke au format mp3; on ne regarde plus la télé, on zappe sur youtube, dailymotion, et on télécharge les séries en haut débit ; le hip hop est mort d’avoir trop bien réussi : 50 cent vend plus que Talib Kweli; Amy Winehouse a ressuscité la soul music, apportant une réponse aux Beyoncés et autres poupées formatées du R & B ; Madonna est toujours là, même si elle ne sait toujours pas chanter : elle se réinvente pour durer ; la tektonik a ramené le style bariolé des 80’s au goût du jour, et c’est triste ; le bling-bling est devenu un idéal de vie pour les gosses du ghetto, puis une expression branchée chez les bobos ; l’écologie est devenue à la mode, mais la planète ne s’est jamais aussi mal portée ; l’Afrique ne va toujours pas mieux, exploitée et pillée comme depuis toujours ; un côté du globe jette ses excédents agricoles, l’autre meurt peu à peu de faim ; George W Bush, le fils de son père, a été président des États Unis. Deux fois ; Oussama Ben Laden a changé le visage de New York et écrit la page la plus sombre de l’histoire du terrorisme ; on communique par texto, facebook, MSN et myspace, on a 3276 amis dans chacun de ces « réseaux » mais on ne connaît pas l’odeur de la moitié du cinquième de tous ces gens ; Brian Levin, petit frère de Big Brother, a inventé SNIFF (social network integrated friend finder), qui permet de pister nos amis par GPS via leur téléphone portable (scary !); on a mis de plus en plus d’écrans, de gadgets, de trucs et de bidules entre nous mais on a de plus en plus de mal a créer de l’intimité ; on croise de plus en plus de gens mais on en connaît de moins en moins ; la pornographie, la violence, l’indifférence se sont banalisés à un point qu’il est devenu difficile de trouver de l’Humanité chez les êtres humains ; on a de plus en plus de critiques sur tout et tous, mais de moins en moins de valeurs saines et solides à transmettre à nos enfants, car plus personne ne croit à rien, tellement l’incroyable se produit au quotidien ; Dieu a démissionné devant l’ampleur de la tâche, et est parti en vacances sur une planète non peuplée d’humains; les gens écrivent de moins en moins et de pire en pire, il y en a même qui font des paragraphes entiers avec des phrases séparées pas des points-virgules ; d’ailleurs on n’écrit plus de lettres, on se contente de textos et mails ; les gens se mettent nus plus facilement qu’ils ne se mettent à nu ; on renonce à tout trop vite, on n’a plus le temps de se battre pour rien ; on dit trop facilement « je t’aime » mais plus personne n’y croit (c’est pourtant pas faute de le vouloir); on parle trop de banalités mais on se tait sur ce qui est vraiment important ; on analyse tout pour essayer de donner un sens quelconque à tout ce qui n’en a pas ; on s’exprime par maximes, aphorismes, traits d’esprit ; le malaise que je ressens s’est généralisé, de plus en plus de gens pensent comme moi qu’il faudrait faire quelque chose, mais chacun se replie sur soi plutôt que de tendre la main. C’est bien beau de tendre la main, mais vers qui, vers quoi ? On est devenus un grand ensemble de gens seuls, mais a-t-on jamais été autre chose ? Putain de siècle !

Tuesday, June 03, 2008

Boire ou fumer, il faudra choisir...!


Voici le topo: Joakim Noah, double champion universitaire de basket aux états unis, vient de finir sa première saison en tant que professionnel dans la prestigieuse ligue de la NBA. Saison difficile, équipe à la dérive, Joakim a fait preuve de beaucoup de combativité, ouvrant parfois sa gueule pour essayer de bouger ses coéquipiers. La saison des Chicago Bulls, son équipe, ayant été plus que médiocre, le fils Noah est allé se reposer et détendre en Floride, où il a fait ses études. Un soir, le garçon est arrêté par la police parce qu'il traînait devant un bar un verre d'alcool à la main (ce qui est interdit), et lors de cette interpellation, on a découvert dans sa poche un joint de marijuana prêt à fumer. Embarqué, garde À vue, tout le tintouin pour un petit joint de rien du tout, on le menace même de faire de la prison ferme pour ça, alors que n'importe qui se sort de ce genre de trucs avec une saisie du matos et un discours moralisateur (il avait pas non plus un kilo sur lui!). Ma théorie est que le pauvre Joakim est victime des lois contradictoires qui touchent celles et ceux qui fument et boivent: car il est interdit de boire en dehors des bars, et il est interdit de fumer à l'intérieur! le jeune homme, las des allers retours qu'il a dû faire dans la soirée, a fini par s'emmêler les pinceaux, d'où sortie avec verre à la main, interpellation, découverte du joint, brouhaha médiatique... La boulette, quoi! En ces temps où l'ion veut en France copier le modèle américain, voir le dépasser dans la répression (avec la fin du happy hour!!!) il est temps de réagir et de se soulever massivement pour empêcher de telles "bavures"... sinon bientôt on pourra plus boire, fumer, baiser, rigoler sans une autorisation préfectorale! JOUISSEURS DE TOUS BORDS, UNISSEZ VOUS!

Wednesday, May 28, 2008

Lagrima, by Filipe "Ph" Cardoso

Uma lágrima,

uma palavra de amor.

Amo-te tanto que até doi.

No espaço de um segundo apenas vive a emoção de um sorriso, que acaba num adeus.

Até quando?

introducing Filipe "PH" Cardoso

Esta noite pintei um quadro,

Na escuridão do meu quarto e na alegria das minhas memórias;

Pintei um quadro,

uma obra prima da minha vida que mexe e muda de cor conforme olho para ele,
que cada vez mais se afasta;

para onde cada vez menos olho.

Foi esta noite que o pintei,

O quadro com sabor a coco cor de tambarino,

capaz de me comover até as lágrimas e rir as gargalhadas.

Pintei-o de mim para ti,

mas que apenas Eu, guardo para mim.

Foi esta noite que o pintei;

O Quadro.

Filipe Cardoso

Wednesday, May 14, 2008

I WANT YOU, by Common, in "Finding Forever", 2007


Once the love was strong
Now it's long, long gone
Cause the pain, pain now as a storm
I would make, growing old
Cause I want you, cause I want you
I want you, I want you

I've been thinking bout, I've been thinking bout
I've been thinking bout you lately
Thoughts take me to when we were close
Addicted to your love, feel I need another dose
I know it's a feeling that should be long gone
Things seem to come up when I hear our song
Golden brown girl, it seemed so long
Since I heard your voice, where did the king go wrong?
Emotions that, that they linger on
I guess cause I never knew a love so strong
So many hot girls I need your warm
The taste of your mouth girl I need your warm
Good food and love I need your warm
This here was made before we were born
A dreamer so I'm a keep dreaming on
It's kind of like 'The Breakup' with Jen and Vince Vaughn

Once the love was strong
Now it's long, long gone
Cause the pain, pain now as a storm
I would make, growing old
Cause I want you, cause I want you
I want you, I want you
Cause I want you, cause I want you
I want you, I want you

They say you don't know, know, know what you got
Till what u got is gone
Yeah I write such and such, yo a lot but the feelings not as strong
We were like 2 birds that were able to fly
I try to pick the right words to say to the sky
Some days I would try but wasn't able to cry
I never been good at saying goodbye
I take a deep breath when the times is hard
When I reminisce over you, my God
I spent many years trying to be the heartthrob
I guess it's only right that I got my heart robbed
The scent of a room that reminds me of you
A hint of perfume it reminds me of you
Take a look at the moon it reminds me of you
Hope the stars and the gods align me and you
We do what we do and we do what we live
I love this way cause I got it as a kid
With so much to give from it, I never hid
The love that I wrote on the mirror it got smeared
My friends say it was a change for the better
But I say, girl you changed my forever
Relationships they can be as strange as the weather
Rain or sun we can sing this together

Cause I want you, cause I want you
I want you, I want you
Cause I want you, cause I want you
I want you, I want you

http://youtube.com/watch?v=9qJpkMEc4Xw

Thursday, May 08, 2008

definition


On m’a traité de caméléon. « Tu t’adaptes à qui tu as en face, mais même les gens les plus proches de toi ne te connaissent pas ! » Je revendique ma complexité en tant qu’être humain en toutes choses, mais le fait d’être complexe ne fait pas de moi une girouette, bien au contraire. Je vais donc, en quelques mots clés, essayer de me définir (si tant est qu’une telle chose soit possible, tant je crois que nous sommes en permanente évolution jusqu’au jour de notre mort) pour que les gens essayent enfin d’arrêter de voir en moi la projection de leurs désirs, et voient une personne, entière, unique et… contradictoire !


INTROVERTI- je ne suis pas la personne la plus sociable au premier abord. Je me méfie des personnes qui sont un peu trop à l’aise à peine ont-ils rencontré pour la première fois leur interlocuteur. Je mets un peu de temps à me livrer, à accorder ma confiance, mon sourire, mes paroles. J’ai un caractère renfermé, je n’extériorise pas beaucoup (j’y travaille pourtant), et cette carapace doit être d’une certaine façon réfléchissante, car plein de gens en s’y mirant croient voir ce que je suis quand ils ne voient que ce qu’eux même aimeraient que je sois. Quand je me livre je le fais complètement, je me mets trop à la merci de la personne dépositaire de ma confiance, de mon amour, alors je me mets d’une certaine façon en danger. Donc je ne l’ai fait que très rarement... Mais je n’envisage pas la vie d’une autre façon, et bien que ayant traversé des épreuves capables de rendre sceptique le plus optimiste des hommes, je crois toujours que ça peut valoir la peine. On ne peut vivre en permanence avec un parachute, parfois il faut être capable de sauter sans filet. Et les seules fois où je l’ai fait, je me suis senti VRAIMENT vivant ;


CURIEUX et PASSIONNÉ- j’ai un certain nombre de passions qui m’ont structuré en tant que personne, et ces passions jouent un rôle au quotidien dans ma manière d’être, de penser et d’agir. Depuis tout petit j’ai découvert le plaisir que l’on peut retirer de ces activités où l’on s’isole, on s’y plonge pour oublier tout ce qui nous entoure. Le dessin, la lecture et la musique, découvertes dans cet ordre chronologique, sont mes trois moyens d’évasion favoris. Si ce besoin de s’évader, est commun à tout le monde, je pense que le choix d’activités « solitaires » (je n’en suis venu au partage avec le sport que très tard, vers les 13 ans, avec le basket), est assez représentatif de celui que je suis, jusqu’à aujourd’hui ;


HYPERSENSIBLE- c’est perçu de nos jours comme une maladie par la plupart des personnes lorsque ça touche les hommes, mais je le vis plutôt bien… je ne vais pas rentrer dans une auto analyse pour comprendre d’où ça vient, mais c’est un fait, et depuis toujours, j’ai une sensibilité à fleur de peau, et certains événements ont sur moi un impact émotionnel immense. Et comme en plus j’intériorise, ça fait de moi un pain de dynamite assez effrayant, pour tout le monde. Pour essayer de pallier à ça, j’ai toujours rationnalisé à outrance, parce que je me savais incapable de maîtriser l’émotion si jamais je la laissais prendre le « pouvoir ». Je travaille à ça aussi, non pas à gommer mon hypersensibilité, mais à trouver un juste équilibre entre raison et sentiments, entre expression ressentie et expression réfléchie. La voie du milieu, le Tao, me semble être ce vers quoi nous devons tous tendre. Je dois apprendre à ouvrir un peu plus ma gueule, à retenir un peu plus mes sentiments, de façon à être capable de sortir de cette fameuse carapace ;

Monday, May 05, 2008

50 Cent assaltado em pleno concerto... EM ANGOLA!

http://www.youtube.com/watch?v=UIPPziN22sA

So em Angola... no comment!

BLOODY MARY

She will stand no King
From the bosom of despair she drank
Bitter became usual
Pain came as no surprise

Walking side by side wih evil
She took it by the hand
Too often played, she couldn't trust no man,
No God, no Master
Loved today, dismissed the morning after
That's why she will stand no King

No kingdom, crown or ring
Could ever submit her will
Life itself was harsh
And taught her a great deal
About tears
She has cut heads, crushed hearts,
For hers was turned to ice

So if you ever see her
You're bound to fall apart
And if you try to tame her
Please take my strong advice
Don't you fight against her nature
Despite the fact you're king
'Cause when we're close to Mary
We are but little thing...

Monday, April 21, 2008

Amy "desperate WINEHOUSEwife"??


J’ai fait le plus effrayant des rêves: Amy Winehouse était heureuse et faisait un album là-dessus. Il contenait des chansons sur sa joie de voir Blake hors de prison, sur ses projets de famille (elle avait dû annuler sa tournée pour cause de grossesse), elle se coiffait, se maquillait et s’habillait comme la ménagère lambda, s’était fait enlever tous ses tatouages au laser, se faisait prendre en photo en train de faire des courses chez Baby Dior ou en train de tricoter de la layette devant un thé (un thé ! la chanteuse de « rehab » ne buvait désormais que du thé, même pas long island !), avait repris du poids et des couleurs, bref, Amy Winehouse était devenue Vanessa Paradis en encore plus lisse ! Le réveil fut rude et douloureux, je suais à grosses gouttes et tout mon corps était courbaturé, comme si je sortais d’un combat de boxe avec Evander Holyfield. Comprenez moi bien, la perspective qu’Amy trouve du bonheur et de l’équilibre dans sa vie, fut-ce sous quelque forme que ce fut me réjouissait pour la personne qu’elle était, si fragile et déboussolée… non, ce côté-là de mon rêve ne me dérangeait pas, au contraire. « Good for you, Amy ! » Mais en attendant, ce bonheur a flingué ta carrière. D’accord, pendant un moment tu pétais un peu les plombs, tu annulais des concerts à tour de bras, et ceux que tu n’annulais pas, tu en chiais la moitié. Trop bourrée, trop coké, trop perchée pour donner satisfaction à un public devenu aussi accro à toi que tu ne l’étais à tes substances, qui te permettaient de fuir une réalité trop dure à assumer. Oui, mai voilà, si tu commences à nous servir de la soupe pré mâchée, avec quoi allons-nous apaiser notre douleur, nous, les vrais individus lambda, qui utilisions ta musique comme baume pour nos blessures ? Nous avons besoin de géniaux artistes comme toi, à la sensibilité à fleur de peau, et surtout capables de l’exprimer avec autant de puissance lyrique, pour mettre des mots sur nos maux, des mots justes, des mots universels, des mots qui touchent tout le monde et tout un chacun de façon bien particulière, de beaux mots… Non, Amy, nous t’aurions pardonnée d’être partie, de nous avoir abandonnés en pleine gloire pour aller jouer l’épouse modèle, en 24 ans tu as l’air d’en avoir chié l’équivalent de 240, tu le mérites autant sinon plus que quiconque. Mais alors il fallait partir, comme tu as toujours fait, sans chercher à justifier quoi que ce soit, sans croire que tu nous devais un « album d’au revoir ». Non, si cet album doit te ranger à côté des grandes chanteuses consensuelles, alors il fallait t’en abstenir. Le problème avec les artistes consensuels, trop lisses, c’est qu’ils sont, pour la plupart du temps, incapables de nous faire ressentir ce qu’ils chantent. Aussi belles soient les voix, aussi irréprochable soit la technique de chant, ÇA NOUS ENNUIE, au bout d’un moment! Mariah Carey, qui a commencé sa carrière en trombe, diva à la voix cristalline, mariée à son pygmalion de 30 ans son ainé, a décidé de se dévergonder, troquant sa robe de soirée pour les shorts XXS ne cachant rien de sa généreuse anatomie ; Whitney Houston, la petite fiancée noire de l’Amérique, formatée par Clive Davis et considérée « trop blanche » au début de sa carrière par la communauté noire de son pays tellement elle manquait d’aspérité (en apparence), a changé radicalement son image et sa vie en se mariant avec le Bad boy du R& B américain, menant une vie à 300 à l’heure avec coke, marijuana et scandales à tous les étages. Elles ont eu le parcours inverse du tien. Mais contrairement à toi, et c’est là ta force, tu as su te montrer géniale dans l’adversité, dans la tempête. Whitney a perdu 20 kg, gagné des valises sous les yeux et n’a pas sorti un album digne de ce nom depuis un moment; Mariah a continué a sortir album sur album, chantant des fadaises désormais destinées à des gamines de 14 ans qui veulent toutes porter ses tenues de pouffe post ado attardée. Toutes les deux ont commencée comme des artistes au comportement exemplaire, alors que toi, dès le début, tu as refusé de compromettre ton intégrité, de donner une image « marketée » de toi. Il est donc normal que, maintenant que tu es heureuse, tu ne sois capable que de bluettes pleines de bons sentiments, parlant plus de biberon avent que de bouteille de Jack Daniels… car c’est ta vie désormais, ta réalité !

Donc tu comprends que je me sois réveillé en sursaut ! Rien que de m’en rappeler, ça me donne encore des frissons… Mais heureusement, tu n’en es pas encore là. Tu souffres encore, c’est regrettable, comme pour tout être humain sur terre. Mais tu as encore matière à faire un ou deux albums de haute volée ; car tout ce que tu as connu depuis la sortie de ton deuxième album, carton mondial incontesté et si plébiscité, qui t’a fait passer du statut de gloire nationale à star mondiale, tu dois encore l’évacuer, le gérer, l’encaisser. Et tu ne le fais jamais aussi bien qu’en musique, parler de tes expériences de vie. Car tu es ta musique, et ta musique, c’est toi. Alors j’essaie de me rassurer, je me rappelle que ce n’était qu’un mauvais rêve, et je continue d’écouter Back to Black en boucle, du début à la fin. Sans zapper la moindre chanson. Et soudain, ma souffrance, ça va mieux…

Friday, April 18, 2008

non au boycott tardif des JO de Pékin!!!



les Jeux Olympiques ont été attribués à Pekin il y a 7 ans de cela. J'ai un peu de mal à croire que tout ce qu'on reproche à la Chine aujourd'hui soit arrivé seulement dans ces 7 années. La Chine est une dictature communiste depuis des dizaines d'années; la Chine gère son conflit avec les tibétains dans la répression depuis 50 ans; la Chine ne respecte pas les droits de l'homme depuis des lustres... Si au moment où Pékin a présenté sa candidature tous les gens qui manifestent aujourd'hui (se trompant parfois de cible, s'attaquant aux symboles olympiques) avaient fait autant de bruit à l'époque, avant l'attribution des jeux, avant que des investissements colossaux soient engagés (qui ne bénéficieront pas seulement à la Chine, soyons sérieux), le CIO, par crainte de ce qui se passe aujoud'hui, les aurait donnés à quelqu'un d'autre. ce n'est qu'une hypothèse, mais plus réaliste que d'essayer, à quelques mois des Jeux, de les boycotter, nuisant ainsi aux athlètes de toute la planète qui se sont préparés sportivement pour la compétition, mais peut être pas psychologiquement à être la cible de "pacifistes" et autres manifestants éteigneurs de flamme... Rien ne sert de courir, il faut partir à point; d'ici aux Jeux, la Chine ne changera pas radicalement, la liberté n'est pas près de pointer le bout de son nez là bas. Le combat pour la liberté et contre la tyrannie n'est pas un sprint, mais une course de fond...

SOS MIXITÉ EN FRANCE!!!


"Les amoureux qui s' bécot'nt sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s' foutant pas mal du r'gard oblique
Des passants honnêtes,
Les amoureux qui s' bécot'nt sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s' disant des «Je t'aim'» pathétiques,
Ont des p'tit's gueul's bien sympathiques!"
Georges Brassens
*****
Ah! Cher Brassens! tu étais loin de te douter que l'idée de ptit'es gueules bien sympathiques serait un jour soumise à l'approbation de l'État!
C'est en écoutant La Matinale ce matin sur Canal plus pendant que je me préparais pour le boulot que j'ai entendu cette histoire: en France, un tiers des mariages célébrés se font entre une personne de nationalité française et une personne de nationalité étrangère. Jusque là tout va bien, HOURRA!, c'est le triomphe de la mixité sur la bêtise et le racisme, et tant mieux. Mais là où ça coince, c'est que, pour prévenir les mariages blancs (qui représentent 0,5% de ces mariages mixtes, soit entre 2000 et 4000 par an), les couples dont un des conjoints n'est pas français qui veulent se marier, en particulier si l'étranger à un taux de mélanine trop élevé, les cheveux un peu crêpus et une apparence jugée trop "éxotique" subissent des épreuves qui tendent à se durcir, et qui relèvent de la pure et simple humiliation. Longueurs administratives injustifiés, interrogatoires du type inquisition sur des détails intimes de la vie du couple, non renouvellement arbitraire de titres de séjours de personnes remplissant toutes les conditions, etc... (pour le détail des cas, se réferer au site http://amoureuxauban.net/, rubrique témoignages... Édifiant!)
Comble de l'ironie, si un américain blanc désire se marier avec une française, il peut le faire plus facilement et sans subir ces affronts que s'il s'était agi d'un français (et par conséquent pas interessé par un mariage blanc, puisqu'il a DÉJÀ LA NATIONALITÉ FRANÇAISE!) d'origine congolaise, disons.
Il y'a comme un problème quelque part, et si je ne suis pas le seul à le croire, alors jetez un coup d'oeil à ce site, car même si vous n'êtes pas concerné, on connait tous quelqu'un qui connaît quelqu'un qui... et parfois plus proche qu'on ne l'imagine...

Vers une Négritude...


Césaire est mort. Il a longtemps personnifié, avec d'autres figures de son temps, le combat pour l'émancipation de l'homme Noir. La Négritude, concept qu'il a fait naître et qui vise à réhabiliter la culture noire trop souvent piétinée, pillée, rabaissée par les puissances coloniales européennes, est devenue l'étendard de tout un mouvement, d'éveil des consciences, de revalorisation des Noirs par les Noirs. Pour Césaire,le mot Négritude « désigne en premier lieu le rejet. Le rejet de l'assimilation culturelle ; le rejet d'une certaine image du Noir paisible, incapable de construire une civilisation. Le culturel prime sur le politique. »

Il a permis à des millions de Noirs de se replonger dans leur histoire, de ne pas accepter celle imposé par le colonisateur, qui nous réduisait au rôle de "bons sauvages" illuminés par son arrivée. Il a ouvert la voie à d'autres voix, à d'autres analyses, à une autre Histoire ( Cheikh Anta Diop aurait-il écrit Civilisations Nègres et Culture s'il n'avait été nourri par la Négritude?);
Ce fourmillement est né dans une période d'opposition à la colonisation, et a permis de jeter un pont entre les Noirs de tous les continents, qui s'ignoraient. Avec Senghor, en alternant discours politique et poésie exaltant la beauté et la richesse de la culture Noire (car il existe bien une culture Noire, bien plus profonde que les stéréotypes communément véhiculés et renforcés pas des media tels que Mtv, BET, etc...).

La culture Noire est axée sur des valeurs, sur un mode de vie, sur une mémoire commune du continent Africain, qui s'exprime bien souvent de façon subtile et étonnante... Pour tout cela, ce n'est pas le peuple Noir, ni les minorités victimes de discrimination seulement qui doivent remercier Césaire, mais toute l'humanité, blancs, noirs, rouges et jaunes, car son combat visait avant tout non pas à nier les différences entre les hommes, comme le politiquement correct voudrait que nous le fassions aujourd'hui, mais à les faire ressortir puis cohabiter sur cette planète qui est commune à tous.

La France, Patrie de ce grand homme, est toujours confrontée à des problèmes non résolus découlant de sa période coloniale, des siècles de conditionnement visant à faire croire en la supériorité de l'homme blanc.Et il est de plus en plus urgent de les résoudre, par de vrais dialogues, par une vraie analyse de ce qui se passe aujourd'hui dans la société française. Je ne parle pas d'un interminable mea culpa, d'autoflagéllation coupable pour ce qu'ont fait les méchants ancêtres colonisateurs: il est temps d'avancer; mais en tenant compte la réalité d'aujourd'hui, que la France est, de par son Histoire, un pays multi culturel, au sein duquel les principes de Liberté, Égalité et Fraternité ne s'appliquent pas toujours selon l'idéal des Lumières devenu devise de la République. Les Noirs, les Arabes, les Asiatiques de France ont une Histoire qui ne peut être oubliée ou raccourcie et qui les a amenés sur le territoire français.

Aujourd'hui en France, un mariage sur trois est un mariage mixte (dont seulement 0,5% sont des mariages "blancs", en vue d'obtention de papiers). Ça fait beaucoup de petits métisses à qui il faudra expliquer que ils ont aussi bien des ancêtres gaulois que africains, maghrébins, asiatiques, etc. Et cette Histoire là les interessera forcément, puisque c'est aussi la leur...

Monday, April 14, 2008

About a man...

Good morning L.A.!
In the land of the lotus eaters, time plays tricks on you; one day you’re dreaming, the next your dream has become your reality. It was the best of times. If only someone had told me… mistakes were made, hearts were broken, harsh lessons learned. My family goes on without me, while I drown in a sea of pointless pussy. I don’t know how I got here… but here I am! Rotting away in the warm California sun. There are things I need to figure out, for her sake at least… the clock is ticking; the gap is widening… she won’t always love me no matter what…

Hank Moody, in Californication, season 1 episode 3, "The Whore Of Babylon"