On m’a traité de caméléon. « Tu t’adaptes à qui tu as en face, mais même les gens les plus proches de toi ne te connaissent pas ! » Je revendique ma complexité en tant qu’être humain en toutes choses, mais le fait d’être complexe ne fait pas de moi une girouette, bien au contraire. Je vais donc, en quelques mots clés, essayer de me définir (si tant est qu’une telle chose soit possible, tant je crois que nous sommes en permanente évolution jusqu’au jour de notre mort) pour que les gens essayent enfin d’arrêter de voir en moi la projection de leurs désirs, et voient une personne, entière, unique et… contradictoire !
INTROVERTI- je ne suis pas la personne la plus sociable au premier abord. Je me méfie des personnes qui sont un peu trop à l’aise à peine ont-ils rencontré pour la première fois leur interlocuteur. Je mets un peu de temps à me livrer, à accorder ma confiance, mon sourire, mes paroles. J’ai un caractère renfermé, je n’extériorise pas beaucoup (j’y travaille pourtant), et cette carapace doit être d’une certaine façon réfléchissante, car plein de gens en s’y mirant croient voir ce que je suis quand ils ne voient que ce qu’eux même aimeraient que je sois. Quand je me livre je le fais complètement, je me mets trop à la merci de la personne dépositaire de ma confiance, de mon amour, alors je me mets d’une certaine façon en danger. Donc je ne l’ai fait que très rarement... Mais je n’envisage pas la vie d’une autre façon, et bien que ayant traversé des épreuves capables de rendre sceptique le plus optimiste des hommes, je crois toujours que ça peut valoir la peine. On ne peut vivre en permanence avec un parachute, parfois il faut être capable de sauter sans filet. Et les seules fois où je l’ai fait, je me suis senti VRAIMENT vivant ;
CURIEUX et PASSIONNÉ- j’ai un certain nombre de passions qui m’ont structuré en tant que personne, et ces passions jouent un rôle au quotidien dans ma manière d’être, de penser et d’agir. Depuis tout petit j’ai découvert le plaisir que l’on peut retirer de ces activités où l’on s’isole, on s’y plonge pour oublier tout ce qui nous entoure. Le dessin, la lecture et la musique, découvertes dans cet ordre chronologique, sont mes trois moyens d’évasion favoris. Si ce besoin de s’évader, est commun à tout le monde, je pense que le choix d’activités « solitaires » (je n’en suis venu au partage avec le sport que très tard, vers les 13 ans, avec le basket), est assez représentatif de celui que je suis, jusqu’à aujourd’hui ;
HYPERSENSIBLE- c’est perçu de nos jours comme une maladie par la plupart des personnes lorsque ça touche les hommes, mais je le vis plutôt bien… je ne vais pas rentrer dans une auto analyse pour comprendre d’où ça vient, mais c’est un fait, et depuis toujours, j’ai une sensibilité à fleur de peau, et certains événements ont sur moi un impact émotionnel immense. Et comme en plus j’intériorise, ça fait de moi un pain de dynamite assez effrayant, pour tout le monde. Pour essayer de pallier à ça, j’ai toujours rationnalisé à outrance, parce que je me savais incapable de maîtriser l’émotion si jamais je la laissais prendre le « pouvoir ». Je travaille à ça aussi, non pas à gommer mon hypersensibilité, mais à trouver un juste équilibre entre raison et sentiments, entre expression ressentie et expression réfléchie. La voie du milieu, le Tao, me semble être ce vers quoi nous devons tous tendre. Je dois apprendre à ouvrir un peu plus ma gueule, à retenir un peu plus mes sentiments, de façon à être capable de sortir de cette fameuse carapace ;